RDC: Corneille Nangaa, ancien président de la CENI, devient un exilé politique

Corneille Nangaa, l'ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la République démocratique du Congo (RDC), est désormais contraint de vivre en exil.

Dans une interview accordée à Jeune Afrique, Nangaa explique qu'il a pris cette décision par mesure de précaution, se sentant menacé par le régime en place. En rejoignant l'opposition contre le président Félix Tshisekedi, Nangaa remporte une voix critique contre le pouvoir actuel.

Depuis son engagement en politique, Corneille Nangaa n'a ménagé aucune critique envers le gouvernement en place. Récemment, lors d'une tribune de presse, il a révélé que d'anciens membres des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une rébellion hutu rwandaise, étaient recrutés au sein de la garde républicaine congolaise.

Réactions du gouvernement 

Ces affirmations de Nangaa ont été jugées très graves par le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya. Celui-ci a déclaré que Nangaa pourrait être poursuivi en justice pour ses déclarations, précisant que le gouvernement ne collaborerait jamais avec des rebelles ou une force génocidaire telle que le FDLR.

Les accusations de Nangaa selon lesquelles Kinshasa collaborerait avec le FDLR sont perçues comme une tentative de diaboliser le régime de Tshisekedi.

Le contentieux lié à la crise entre Kinshasa et Kigali :
Le FDLR constitue l'une des sources de tensions entre la République démocratique du Congo et le Rwanda.

Le régime de Paul Kagame accuse régulièrement le gouvernement de Félix Tshisekedi de soutenir le FDLR afin de déstabiliser les institutions rwandaises. Bien que la véritable nature de cette collaboration ne soit pas encore claire, les accusations portées par Nangaa semblent renforcer les positions du Rwanda.

Controverse électorale 

Il convient de rappeler que début 2019, Corneille Nangaa a déclaré Félix Tshisekedi vainqueur de l'élection présidentielle de décembre 2018, malgré des résultats contestés par l'Église catholique et Martin Fayulu, qui se considérait comme le véritable gagnant. Nangaa estime aujourd'hui que le régime en place a échoué et appelle Félix Tshisekedi à en assumer les conséquences.