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Indignation du député Muhindo Kasekwa : Des victimes du massacre de l’armée à Goma enterrées sans que les familles aient pu identifier les corps

Le lundi 18 septembre 2023, les corps des 57 victimes du carnage survenu à Goma le 30 août dernier ont été inhumés au cimetière Makao, dans le territoire de Nyiragongo.

Cette cérémonie funéraire s'est déroulée en présence du vice-premier ministre de l'intérieur et de la sécurité, Peter Kazadi, qui était à Goma pour traiter de la situation. Cependant, cet enterrement a été marqué par la colère et les protestations des familles des victimes toujours en détention.

Des négociations pour parvenir à un consensus 

Avant la mise en terre des corps, Peter Kazadi a tenu des discussions avec les représentants des familles des victimes dans le but de trouver un accord satisfaisant pour tous. Il a confirmé que le gouvernement congolais assumerait les frais des obsèques et allouerait une aide financière aux familles endeuillées.

Malgré cela, les familles des victimes ont exprimé leur profonde frustration et leur colère face au traitement qui leur a été réservé.

Le député national Jean Baptiste Kasekwa s'est déclaré révolté en voyant que la population de Goma était traitée de manière dégradante. Il a déploré le fait que les familles n'aient pas été autorisées à identifier les corps de leurs proches décédés. Des cas poignants ont été cités, comme celui d'une mère qui s'est vu refuser l'accès au gouvernorat pour obtenir des informations sur la disparition de ses enfants.

"C'est un sentiment de révolte, car même les chiens ne sont pas traités de la manière dont la population de Goma est traitée aujourd'hui. Ce sont des gens incapables, non autorisés à identifier les corps de leurs proches. Il y a une maman ici qui vient d'enterrer deux de ses enfants, il ne lui a pas été permis d'être reçue au gouvernorat ni d'identifier les corps de ses enfants. Il y a une maman qui est à la prison Munzenze, on vient d'enterrer son mari et son fils en son absence. On vient de voir un camion funéraire qui se dirige directement vers les tombes, on n'a pas déposé les corps ici pour que les membres des familles les identifient. Nous apprenons que ces corps proviennent de la morgue de l'hôpital Provincial du Nord-Kivu, alors qu'on nous disait jusqu'à présent que les corps étaient gardés dans une autre morgue", s'indigne-t-il.

La journée de l'enterrement a été marquée par des manifestations émouvantes de la part des familles des victimes encore détenues. Elles protestent contre l'inhumation des corps tant que leurs proches ne sont pas libérés.

 

 

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