L'histoire de Jénovic, 15 ans : Un jeune motard à Kinshasa
À Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, les défis socio-économiques poussent de nombreux jeunes à chercher des moyens de subsistance alternatifs.
C'est dans ce contexte que nous rencontrons Jénovic, un jeune garçon de 15 ans, qui a fait un choix de vie inhabituel pour son âge. Plutôt que de fréquenter l'école, Jénovic a décidé de devenir motard.
Avec ce métier, il parvient à gagner de l'argent pour subvenir à ses besoins, une réalité qui soulève des questions importantes sur l'éducation et l'avenir des jeunes dans cette ville dynamique mais éprouvée par de nombreux défis.
La décision de Jénovic
Pour Jénovic, la décision d'abandonner l'école n'a pas été prise à la légère. Il explique que la nécessité de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille a largement influencé son choix. À 15 ans, il est déjà confronté à des responsabilités d'adulte. En tant que motard, il transporte des passagers et des marchandises à travers les rues animées de Kinshasa, gagnant suffisamment pour se nourrir et aider sa famille.
Un enfant peut-il abandonner l'école pour devenir motard ?
La situation de Jénovic n'est malheureusement pas unique à Kinshasa. Beaucoup de jeunes, surtout dans les quartiers défavorisés, abandonnent l'école pour des raisons économiques. Les frais de scolarité, le manque de soutien familial et les pressions économiques sont autant de facteurs qui contraignent ces jeunes à quitter les bancs de l'école.
Cependant, cette décision a des conséquences à long terme explique Romain Katembo chercheur en psychologie de l'enfant, "L'éducation est un outil crucial pour sortir de la pauvreté et accéder à de meilleures opportunités. Abandonner l'école à un si jeune âge limite non seulement les perspectives professionnelles de ces jeunes, mais aussi leur développement personnel et social." dit-il.
Quel avenir pour Jénovic comme motard ?
Le métier de motard à Kinshasa, bien que vital pour de nombreux jeunes, est loin d'offrir des perspectives d'avenir prometteuses. Les motards travaillent souvent dans des conditions difficiles, avec des revenus instables et sans aucune sécurité sociale. De plus, ils sont exposés à des risques élevés d'accidents de la route et de violences urbaines.
"Sans une éducation adéquate, les options de Jénovic resteront limitées. Il pourrait être contraint de continuer ce travail précaire pour le reste de sa vie, sans possibilité de progression ou de diversification de ses compétences. À long terme, cela pourrait également affecter sa santé physique et mentale." explique Katembo.
Que peut-on faire pour aider ?
Pour Romain Katembo , pour aider des jeunes comme Jénovic, il est essentiel de mettre en place des politiques et des programmes qui facilitent l'accès à l'éducation et offrent des alternatives économiques viables. "Subventions scolaires et bourses : Offrir des aides financières pour couvrir les frais de scolarité et autres dépenses éducatives. Programmes de formation professionnelle : Développer des programmes qui combinent éducation formelle et formation professionnelle pour permettre aux jeunes de gagner un revenu tout en continuant leurs études Soutien familial et communautaire : Renforcer les structures de soutien pour les familles en difficulté afin de réduire la pression sur les jeunes." Precisie t'il.
L'histoire de Jénovic est un rappel poignant des défis auxquels sont confrontés les jeunes de Kinshasa. Abandonner l'école pour devenir motard peut sembler être une solution immédiate à des problèmes économiques pressants, mais cela compromet sérieusement les perspectives d'avenir. Il est crucial d'investir dans des solutions à long terme qui offrent aux jeunes des alternatives viables et durables, en leur permettant de réaliser leur plein potentiel.
En fin de compte, l'avenir de Kinshasa repose sur sa jeunesse. Offrir à des jeunes comme Jénovic les moyens de poursuivre leurs études et de développer leurs compétences est essentiel pour le développement socio-économique de la ville et du pays tout entier.