RDC : des congolais travaillant au Rwanda arrêtés et accusés d’espionnage
Ces derniers mois, les tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda se sont intensifiées, en particulier dans les régions frontalières de Goma et Bukavu.
De nombreux citoyens congolais exerçant des métiers variés au Rwanda, notamment dans la santé, l’éducation et la coiffure, sont arrêtés et accusés d’espionnage sans preuves tangibles par le gouvernement congolais.
Parmi les cas les plus notables, celui de Rodrigue Mulamba, enseignant, et de Richard Lobiko, médecin exerçant au Rwanda depuis dix ans, suscite une vive indignation. Leurs familles dénoncent ces arrestations qu'elles qualifient d’injustifiées. « Mon mari n’a jamais été impliqué dans des activités d’espionnage. Il a toujours exercé son métier de médecin avec dévouement », affirme l’épouse de Richard Lobiko.
Cette situation s’inscrit dans un climat de méfiance croissante entre les deux nations. De nombreux Congolais des provinces du Nord et du Sud-Kivu franchissent quotidiennement la frontière pour travailler au Rwanda, contribuant ainsi à son économie. Toutefois, les autorités congolaises expriment des préoccupations croissantes quant à la présence présumée d’espions rwandais en RDC. En septembre 2024, le gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu a alerté sur des traversées fréquentes de citoyens rwandais en possession de cartes d’électeurs congolaises, alimentant les soupçons.
Le gouvernement rwandais rejette catégoriquement ces allégations et dénonce des « mises en scène » visant à masquer les difficultés internes de la RDC. En décembre 2023, Kigali avait déjà exprimé ses préoccupations après l’arrestation de deux de ses ressortissants en RDC, qualifiant ces détentions d’arbitraires.
Un Impact Sur les Relations Transfrontalières
Ces accusations réciproques compliquent davantage les relations entre les deux pays et perturbent la vie quotidienne des travailleurs transfrontaliers. Pour les familles des personnes arrêtées, la priorité est claire : elles appellent à une résolution pacifique du conflit et à la libération des détenus. « Nous demandons que justice soit faite et que nos proches puissent retrouver leur liberté », implore un proche d’un détenu.
Face à cette situation tendue, la communauté internationale pourrait jouer un rôle clé dans la médiation entre Kinshasa et Kigali afin d’éviter une escalade aux conséquences imprévisibles.