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Sud-Kivu : Collecte des contributions pour le développement, vers une province mendiante?

Le Gouverneur JEAN-JACQUES PURUSI SADIKI a, depuis le 16 Octobre 2024, lancé l’appel aux contributions volontaires pour la reconstruction et le  développement de la Province du Sud-Kivu. Il soutient que le processus de financement des dépenses publiques en Province se réalise au ralenti étant donné que le schéma classique du financement des dépenses publiques par le paiement des impôts ne saurait couvrir à court terme tous les besoins pressant ci-haut cités.

Entre autres priorité, l’autorité provinciale cite l'accès à l'eau, à l'électricité et aux biens de première nécessité qui tardent à être une réalité, le curage des lits des rivières Mulongwe, Kavimvira et Kalimabenge pour sauver des vies à Uvira, les soins médicaux, les routes de desserts agricole qui demeurent impraticables et la gestion des trafics maritimes.

Cet appel n’a pas laissé indifférents les acteurs sociaux et politiques de la province du Sud-Kivu.  Théodore M’seme, cadre de l’Union Pour la Démocratie et le Progrès Social « UDPS » et ancien directeur adjoint de la Direction Provincial de Maximisation et Encadrement des Recettes « DPMER », soutient que c'est seulement quand le pays est en guerre, qu'on peut demander aux citoyens de faire une contribution spéciale au-delà des taxes et impôts qu'ils payent.

Il veut savoir si des entreprises comme la Bralima, qui donnent leurs contributions volontaires au développement de la Province, seront-elles toujours contraint à payer leurs impôts et taxent de la même manière qu’elles le faisaient.

« Suis pas partant pour la sensibilisation. Je connais les opérateurs économiques du Sud Kivu mieux que beaucoup. J'ai eu d'abord à travailler avec eux dans d'une institution financière comme agent de crédit et puis je les ai côtoyé en recouvrant les impôts et taxes de la province. Les opérateurs économiques du sud- Kivu ne donnent jamais des cadeaux, une fois tu crois qu'ils le font, donc c'est toi qui est un nul pour n'est pas savoir comment ils ont prévu de récupérer l'argent donné », écrit-il dans les réseaux sociaux.

Il pense qu'il n'est pas encore temps de lancer des initiatives désespérées par l'autorité provinciale. Il trouve normal qu'au dernier trimestre de l'année qu'il ait moins de recettes, vu que la majorité des taxes et impôts provinciaux sont annuels.

De son côté, Idée Bakulu, ancien conseiller financier au gouvernorat de province à l’époque de Théo Ngwabidje, note que le Gouverneur Purusi se rend de plus en plus compte de la réalité et l'illusion commence petit à petit à s'évaporer.

« C'est une arme non conventionnelle. Inutile de se faire des illusions sur cet appel. Déjà ceux qui pouvaient contribuer se lamentent d'être lourdement taxés,... ce sont les grandes sociétés  telles que la Bralima... En plus, fiscalement les dons ne sont pas déductibles. Donc, ça ne peut passer. Peut-être, comme j'ai appris que le Gouverneur s'apprêtait à aller en Belgique, ces gens-là pourraient contribuer. Mais là aussi c'est ne pas évident... », dit-il, tout en proposant l’institution d’une taxe spéciale conventionnelle pour la reconstruction de la Province.

Pour sa part, l’Ir Jean-Claude Muderhwa, affirme que le Gouverneur de province vient d'ouvrir une boîte à pandore, soutenant qu’il aurait pu laisser cette initiative à la société civile qui donnera les canaux d'acheminement de l’argent vers ses services.

« En effet, Monsieur Jospin, non autrement identifié va gérer sans qualité nos identités et données personnelles alors que l'on n'a pas signé avec lui un contrat de confidentialité que nous signons avec tous les opérateurs des télécoms. Aussi, la boîte à pandore ouverte car l’autorité provinciale vient de faire appliquer l'article 64 de la constitution au Sud Kivu au même titre qu'un individu décide de construire à ses frais la RN5 dans le dos des institutions de la république habilitées », écrit-il.

Dans sa tribune, l’analyste politique, Daniel Murhula, marque son opposition aux cotisations citoyennes et affirme  que la reconstruction du Sud-Kivu est l'Affaire de l'État qui a pour mission d’assurer le bien-être des citoyens à travers une gestion rigoureuse des ressources publiques, soutenant que le transfert de ces responsabilités aux citoyens est une déviation grave de la mission étatique.

Pour lui, une province est une entité administrative et politique dotée de moyens financiers par l'État et les recettes locales. L’idée que la reconstruction pourrait dépendre de cotisations individuelles s’apparente à celle d’une ASBL, alors que la province n’en est pas une. Il est inadmissible de demander des contributions supplémentaires sans une gestion transparente et efficace des ressources existantes.

Il encourage le gouverneur Jean-Jacques Purusi à revoir sa stratégie. Plutôt que d’orienter la province vers un modèle de financement citoyen, il doit attirer des investisseurs, renforcer les partenariats avec l’État central et améliorer la gestion de la fiscalité provinciale. Il rappelle au gouverneur Purusi que la province n’est pas une ASBL, mais une entité publique qui doit répondre aux attentes de la population par des actions concrètes et responsables.

Commentaires (Total : 5)

M
Moussah imanakun 17/10/2024 21:35:13

Ce pays n'a plus de chance. La mendicité aussi faut record!!! Je croyais seulement que ce dernier doit se distinguer dans l'immoralité mais voici aussi la mendicité à sa porte. Des contributions volontaires et nous n'avons pas de job???

A
Arsène CIDIMO 17/10/2024 20:22:46

Votre Gouverneur est dans quoi au juste? Où va l'argent des axes et rétrocession ?

Z
Zirimwabagabo Byumanine 17/10/2024 20:05:18

Sans préjudicieux l'action du gouverneur, les taxes et impôts sont les premières ressources commode au développement d'une entité étatique. Que les kivutiens emboîtent le pas au gouverneur parce qu'un autre le fairait sans demander l'aval de qui qu'il soit au nom de l'autonomie de gestion des...

S
Samuel 17/10/2024 17:43:22

Éviter de nous voler le peu qui nous reste

V
Vianney malula 17/10/2024 15:58:20

Une bonne idée Mr le gouverneur. Je vous soutiens à 90 pourcent

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