Un couple déplacé assassiné par des hommes armés dans le camp de Bulengo
Un drame atroce s'est déroulé dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 octobre dans le camp de déplacés de Bulengo, situé près de Goma, en République Démocratique du Congo. Un couple, parents de huit enfants, a été froidement assassiné par des hommes armés, semant la consternation et l’effroi au sein de la communauté déplacée.
Janvier et son épouse, Madame Neema, originaires de Sake, dans le territoire de Masisi, avaient fui les violences qui ravagent leur région, espérant trouver refuge et sécurité à Bulengo. Installés dans un modeste abri de 3 sur 2 mètres, ils avaient monté une petite buvette au cœur du camp pour subvenir aux besoins de leur grande famille.
Cependant, leur vie a été brutalement interrompue par des hommes armés, qui ont fait irruption dans leur buvette aux alentours de 20 heures, heure locale. Les assaillants ont ouvert le feu à bout portant, tuant le couple sous les yeux horrifiés des témoins.
"Les malfaiteurs sont arrivés sans prévenir, ils ont attaqué sans pitié. Janvier et Neema ne pouvaient rien faire", raconte Elisabeth Hangi, une résidente du camp. Elle déplore la prolifération des armes à feu dans les sites de déplacés, une situation qui alarme de nombreux habitants.
Une Insécurité Persistante
La tragédie qui a frappé ce couple n'est malheureusement pas un cas isolé dans la région. Malgré les appels répétés des organisations humanitaires et des résidents des camps de déplacés, les armes circulent toujours librement, exposant des milliers de familles déplacées à des violences quotidiennes. Ces camps, censés offrir un abri temporaire aux victimes des conflits, se transforment souvent en zones d’insécurité.
Selon les habitants de Bulengo, les autorités locales et les forces de sécurité ne prennent pas suffisamment de mesures pour garantir la sécurité dans les camps. "Nous demandons aux autorités d’interdire les armes dans ces camps. Trop de vies ont déjà été perdues", déclare un responsable local sous couvert d’anonymat.
Une Crise Humanitaire Largement Ignorée
Le meurtre de Janvier et Neema met en lumière les conditions précaires dans lesquelles vivent des milliers de personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI) en RDC. En raison des conflits armés qui sévissent dans l'est du pays, des centaines de milliers de familles sont contraintes de fuir leurs foyers. Malheureusement, même dans les camps de déplacés, ces familles continuent de vivre sous la menace permanente de violences.
Cette situation critique appelle à une réponse urgente des autorités congolaises et de la communauté internationale pour renforcer la sécurité et assurer la protection des populations vulnérables.