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Sud-Kivu : Les acteurs sociaux évoquent la nécessité d’un programme d’information et de formation sur la Justice Transitionnelle.

Depuis plusieurs décennies, l’Est de la République Démocratique est théâtre des atrocités et violations graves des droits humains. Les victimes des provinces du Sud et Nord-Kivu, de l’Ituri sont souvent sans information sur les processus de mise en œuvre de la justice transitionnelle. Ceci est, affirme Bosco Muhemeri, l’un des blocages pour la matérialisation des mécanismes de Justice Transitionnelle en République Démocratique du Congo, évoquant l’approche victimo-centrée.

Lors de l’émission « Chronique de Justice Transitionnelle » produite et diffusée sur plusieurs médias de Bukavu par le Réseau des Journalistes pour la Justice Transitionnelle en Province du Sud-Kivu, « RJJT/SK » avec l’appui technique et Financier de l’organisation Internationale « Impunity Watch », M. Jean-Bosco Muhemeri, membre de la Coalition Congolaise pour la Justice Transitionnelle, a évoqué plusieurs défis majeurs pour la mise en œuvre des mécanismes de justice transitionnelle en République Démocratique du Congo, c’est notamment, ‘’le défi de l’information, la pauvreté structurelle entrave l’accès aux coûts de la justice, rendant la situation encore plus difficile pour les victimes, ainsi que l’indifférence de l’État congolais qui peine à apporter des solutions aux victimes.

« La matière de justice transitionnelle est nouvelle, elle n’est pas très connue chez nous et donc, dans la culture il y a des difficultés pour informer les gens, diffuser les valeurs autour de la justice transitionnelle, pour que les connaissances permettent aux gens de s’autodéterminer », dit-il.

Selon lui, il est essentiel qu’un programme soit mis en place afin de diffuser sur des médias locaux des informations sur la justice transitionnelle qui, soutient-il, reste un sujet relativement nouveau dans la communauté. Jean-Bosco Muhemeri fait savoir que ce programme devra accompagner les victimes dans les processus de Justice Transitionnelle, c’est-à-dire, former et informer les victimes sur leurs droits pour qu’elles comprennent les approches d’accès aux mécanismes de justice transitionnelle (la Justice, la réparation, les garanties de non répétition et la vérité), vulgariser la note de politique nationale de la justice transitionnelle, la loi sur les réparations et d’autres programmes exécutés par les organismes internationaux et les acteurs de la société civile dans le cadre de la mise en œuvre des mécanismes de Justice Transitionnelle en République Démocratique du Congo.

Impliqué depuis plusieurs années dans les questions de la Justice Transitionnelle, Jean-Bosco Muhemeri, note également l’intérêt de mettre les victimes au centre de toute initiative pour qu’elles proposent la ligne à suivre, que ce soit des questions en rapport avec la justice, le devoir des mémoires, les réparations, la vérité,…

Pour rappel, Impunity Watch, qui soutient financièrement le Réseau des Journalistes pour la Justice Transitionnelle au Sud-Kivu dans la production des émissions et articles de presse, est une organisation internationale à but non lucratif qui travaille avec les victimes de la violence pour déraciner des structures profondément enracinées d'impunité, accorder réparation pour les violations graves des droits de l'homme et promouvoir la justice et la paix. 

Impunity Watch travaille actuellement en Amérique centrale, en Afrique du Nord et dans la région des Grands Lacs en Afrique, au Moyen-Orient et dans les Balkans occidentaux. Son siège se trouve à La Haye, aux Pays-Bas.

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