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Sud-Kivu : 51 assassinats en 4 mois, cette insécurité qui tue plus que covid-19 à Bukavu. Que fait le gouverneur de province?

La ville de Bukavu au sud-kivu vit la période la plus instable sur le plan sécuritaire. Des assassinats ciblés, des attaques à répétition contre les domiciles des citoyens, des corps sans vie ramassés presque chaque jour, sont rapportés dans ses trois communes.

De Janvier à Avril 2020 soit 4 mois, 51 personnes ont été assassinées, environ 13 personnes par mois et 3 personnes par semaine, 204 maisons attaquées, soit environ 51 maisons par mois et 13 maisons par semaines au cours des attaques des hommes armés dans la commune de Kadutu, Bagira et Ibanda.

Dans ces attaques meurtrières contre les ménages à Bukavu, la population soupçonne les éléments de la police nationale congolaise qui facilitent ces opérations ou alors ne viennent pas en aide aux personnes attaquées.

Inquiétant, cette criminalité semble ne pas inquiéter les autorités politico-administratives et sécuritaires de la province du Sud-kivu qui non seulement ne s'investissent pas à fond, mais aussi ne suivent pas les recommandations des différentes structures de la société civile pour lutter contre cette criminalité urbaine.

Les différents sous commissariats de la police ont d'énormes difficultés de fonctionnement et manque parfois de mobilité pour répondre à l’appel de la  population en détresse, l'approche de la police de proximité a été abandonnée par manque des  fonds, mais aussi la politique d'encrassement des cadres de base est déficitaire au sud-kivu.

Au regard de la mobilisation du gouvernement provincial pour lutter et prévenir le coronavirus 2019,  avec la création d'une caisse de solidarité et appels à l'aide, il y a lieu de dire que la sécurisation des personnes et de leurs biens ne préoccupe pas au premier rang les autorités provinciales et urbaines qui ne se limitent qu'à condamner et dénoncer ces attaques contre leurs administrés sans prendre une initiative de lutter et de prévention.

Au-delà de l'aspect financier que rapporterait Coronavirus qui n'a jusque-là entraîné de décès au sud-kivu et qui semble être maîtrisé, l'autorité provinciale devrait envisager la lutter contre cette criminalité urbaine sans précédent qui, avec cette allure pourra faire un bilan annuel très lourd que Bukavu n'a jamais connu. Avec 13 assassinats par mois, la ville pourra compter 136 personnes tuées, sans faire allusion aux blessés et aux dégâts matériels.

Pourquoi seulement cette pandémie et oublier d'autres maux qui tuent à petit feu? 

Le président de la société civile noyau urbain de Bukavu, Me Zozo Sakali avait à l'occasion d'une interview accordée à libregrandlac.com, renseigné que tous assassinats se font dans les mêmes circonstances, aux mêmes heures et presque même mode opératoire dans les trois communes de la ville de Bukavu.

Et donc il est possible de mettre en place un système de sécurité afin de déjouer ce mafia qui s'installe d'avantage à Bukavu, si est seulement si, les autorités s'y mettaient.

La société civile s'étonne par ailleurs du silence  de l'autorité provinciale face à ce tableau sécuritaire sombre et demande aux services de sécurité de redoubler les efforts en vue de mettre la main sur ce réseau qui opère sans être inquiété et à la population de collaborer avec la police et les cadres de base pour dénicher ces malfrats qui sèment terreur dans différents coins de la ville.

 

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