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Sud-Kivu : Le gouverneur Théo Ngwabidje ne serait-il pas parmi les saigneurs du Sol de Bukavu ?

La province du Sud-Kivu en général et la ville de Bukavu en particulier, font face à un problème foncier.  Des domaines publics sont spoliés. Des maisons construites sur des sites impropres à la construction sont vendus par des services de l'État et des maisons y naissent comme des champignons. Cette situation impact négativement sur le plan urbanistique de la ville de  Bukavu et entraine des problèmes socio-économiques sans précédent.

Plusieurs délégations ministérielles ont déjà fait la ronde de Bukavu pour se rendre compte de la situation. La dernière, celle du ministre national des affaires foncières Molendo Sakombi ,qui avait décrié une situation inimaginable des affaires foncières à Bukavu.

La gravité du domaine foncier en République Démocratique du Congo a conduit le ministre de tutelle à signer le 20 Juin, en commun accord avec le conseil des ministres du 19 Juin 2020, une instruction aux gouvernements provinciaux concernant les contrats de location et délivrance des certificats des patrimoines protégés.

Dans cette instruction, le ministre national des affaires foncières, interdit aux conservateurs des titres immobiliers et chefs des divisions du cadastre de s'abstenir de signer tout document de contrat de location et délivrance des certificats des patrimoines protégés. Cette décision avait été élargie aux immeubles se trouvant dans leurs circonscriptions foncières et ne devait souffrir d'aucune exception.

Étonnant, 30 Juillet 2020, soit un mois après, le gouverneur de la province Sud-kivu M. Théo Ngwabidje Kasi signe l'arrêté N°20/057/Cab/ GP/SK du 30 juillet 2020, portant désaffectation et octroie d'une parcelle en violation de l'instruction de sa hiérarchie.

Pressé, le Directeur de cabinet du gouverneur écrira en du 03 Août 2020 pour donner injonction au conservateur des titres immobiliers de Bukavu 1 de délivrer des documents aux bénéficiaires de la parcelle. 

Selon l'esprit de l'arrêté du gouverneur, deux personnes ont selon leurs demandes reçu des lopins de terre à usage résidentiel situés entres les parcelles des immeubles de l'État n°4 et 6 sur avenue Bobozo au quartier Nyalukemba en commune d'Ibanda. Une partie d'une superficie de 1 à 42 ca soit 69, attribuée au général Dieudonné Muhima et une autre de 1 à 21ca attribuée à Mme Zihindula Nabintu pour y construire leurs résidences.

Selon une certaine opinion, non seulement, l'autorité provinciale a foulé aux pieds l'instruction du ministre national des affaires foncières, mais aussi son arrêté n'a pas respecté plusieurs dispositions réglementaires dans la désaffectation des domaines et immeubles publics, en ce sens que la vente de cette maison n'a pas fait objet d'adjudication pour donner égalité de chance d'achat aux administrés comme prévue par la loi, aucune délibération de cette désaffectation  dans l'assemblée provinciale alors que l'assemblée provinciale doit délibérer dans toutes les matières où le gouverneur a compétence.

Avec cette violation intentionnelle  de la  loi, le gouverneur Théo Ngwabidje répond en aucun besoin d'intérêt général ni une cause d'utilité publique qui peut expliquer la désaffectation et  la vente d'une partie de la division provinciale de l'économie, pendant que certains services de l'État logent dans des immeubles privés au Sud-kivu, que certains travailleurs de l'État n'ont des bâtiments.

Pendant que le gouverneur de province prône le jour, la lutte contre la spoliation des maisons de l'État, la nuit des documents prônant le contraire sont signés.

L'arrêté du gouverneur met à nues les différents tâtonnements du gouvernement provincial dans la lutte contre les constructions anarchiques sur des sites impropres à la construction. Exemple piquant, le terrain de Panzi où un ultimatum avait été donné pour démolir toutes les maisons qui empiètent cet aire des jeux. Même chose pour les cimetières de la Ruzizi ou alors les maisons situées le long de la route Place de l'indépendance-Hôpital Général Provincial de Référence de Bukavu. Tous les ultimatums sont restés lettres mortes, l'autorité provinciale peine et est incapable de s'imposer et rétablir de l'ordre. C'est qui pousserait à penser à une complicité.

Faudra-t-il parler du voleur qui crie au voleur? Difficile maintenant de le confirmer, mais avec la situation actuelle, toute l'opinion croirait que le gouverneur de province Théo Ngwabidje Kasi fait partie du réseau des saigneurs du sol de Bukavu, pourtant il devrait jouait le rôle protecteur afin de récupérer toutes les maisons de l'État spoliées.

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