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JIJ : JPA plaide pour l’accès des jeunes entrepreneurs au financement pour encourager entrepreneuriat et MPE en RDC (Tribune).

L'humanité a commémoré le mercredi 12 août la Journée Internationale de la Jeunesse "JIJ" en sigle. Cette journée intervient dans un contexte où la jeunesse congolaise fait face à des problèmes liés au manque d'emploi, à l'entrepreneuriat,... Des organisations de défense des droits des jeunes à l'instar de l’ONG Jeunesse Pour l’Avenir  appelle l'Etat congolais à mettre en place une politique qui promeut l'entrepreneuriat des jeunes.

La dépendante sécurité de la jeunesse africaine !

Peut-on parler de la sécurité et la paix de la jeunesse ? Cette jeunesse qui n’a pas d’occasions de s’exprimer et de donner sa contribution à la recherche des solutions aux vrais problèmes qui gangrènent sa sphère, celle-ci qui n’a pas espoir de la vie au vue de l’échelle de la criminalité grandissante qui sévit au quotidien et la faim qui la tourmente? Oui, tant qu’il y a la vie, il y a espoir apprend-on. Mais avant d’essayer de rebondir sur ces quelques interrogations, demandons-nous qui est un jeune en Afrique. 

La charte Africaine de la jeunesse définit, celle-ci comme étant l’ensemble des personnes de sexe tant féminin que masculin dont l’âge varie entre 15 et 35 ans. Et au rapport ‘’Perspective économique en Afrique’’ de 2012, d’estimer la jeunesse africaine à 200 millions des personnes âgées de 15 à 24 ans. N’est-ce pas une potentialité unique. !

Ladite charte est enrichie par les chartes nationales de la jeunesse de nos pays respectifs et qui fixent majoritairement l’âge de 18 à 35 ans. Cette poignée dynamique est majoritaire et fait appeler l’Afrique, notre mère de l’humanité, le continent le plus jeune.  

La jeunesse de la SADC est comprise entre cette tranche d’âge et il est impossible de s’en  passer de son remarquable apport. En particulier,  en RDC la jeunesse représente le 60% de toute sa population (politique nationale de la jeunesse de 2009). 

Peut-on alors parler de la sécurité et la paix de la jeunesse ? Force est de constater que sans opportunités d’emplois adéquats, sans sécurité sociale, sans structures de base pouvant accueillir les nécessiteux ni d’espaces récréatifs, nous ne pouvons demeurer que dans l’utopie. 

Ce 21 Juillet 2020, le ministère Congolais du plan, présentait, pour appropriation, le Rapport d’examen national volontaire des Objectifs de Développement Durable qui indique le taux inquiétant du chômage avec forte proportion des jeunes sans emploi et des salaires faibles en dépit des années de croissance économique. (Des OOD sociaux indiquent une tendance globalement en baisse de la pauvreté entre 2005 (71.3%) et 2012 (63.4%)).

Fondée le 1er Avril 1980, la Communauté de Développement d’Afrique australe, SADC a pour mission de promouvoir une croissance économique durable et équitable. Cependant, 40 ans plus tard, une question revient à l’esprit, les états membres sont-ils en croissance équitable? La jeunesse des pays membres en profite-elle?, ou bien elle reste abandonnée, sacrifiée et clochardisée, demeurant porteuse des drapeaux de partis politiques avec soutien inconditionnel à leurs ‘’leaders’’ en échange des miettes, une région où il est normal ou presque de voir des diplômés d’universités devenir sans complexe ni détour, revendeur des cartes prépayées ou du carburant. 

Ayant les plus beaux textes, certains dirigeants se battent bec et ongle contre la vulgarisation de ces derniers et embourbent la jeunesse dans la pacotille, laissant celle-ci dans une incapacité notoire de nouer les deux bouts du mois. Face à cet abandon, la jeunesse joue au jeu de sauve qui peut et se démène tant bien que mal. Chacun est devenu ‘’président’’ de son asbl (parfois sans légalisation ni bureaux), d’autres sont leaders de mouvements citoyens, d’autres chefs de corporations des vendeurs et/ou échangeurs de monnaie, tâches qu’ils exercent non sans peine.  

D’autres par contre, ayant manqué catégoriquement de repère, sont noyés dans la consommation abusive des boissons fortement alcoolisées, la drogue et les attaques ciblées des paisibles citoyens. Faisant référence au monitoring mené par l’ONG SAJECEK de Bukavu, ses quelques derniers bulletins choisis aléatoirement renseignent qu’au cours de l'année 2019, au Sud-Kivu ; 230 personnes ont été tuées, 462 maisons attaquées par des bandits armés, 52 véhicules braqués, 181 cas d’enlèvement et 66 cas de justice populaire (bulletin surprise N°073), qu’en outre, 27 personnes ont été tuées, 22 maisons attaquées, 3 véhicules braqués, 22 cas d’enlèvement et 5 cas de justice populaire au cours du mois de Février 2020 et que 29 personnes ont été tuées, 89 maisons attaquées, 3 véhicules braqués, 38 cas d’enlèvement et 20 cas de justice populaire au mois de novembre 2019 (bulletin surprise N°072) et bien d’autres cas çà et là avec des statistiques frisant l’horreur.

 

 

De ce qui précède, et tenant compte de ce taux de criminalité élevé, nous constatons malheureusement que la vie humaine ne coûte guère et que dans la plupart de cas, c’est ce sont les jeunes eux-mêmes qui sont à la fois acteurs et victimes de ces sales obscénités. 

Nous avons l’obligation morale de ne participer qu’aux bonnes actions telles que les jeunes unis de l’Afrique du Sud ont combattu l’Apartheid, comme ceux de Sierre Léone se sont joints aux femmes et refuser la famine qui leur été imposée. L’article 11 de la charte Africaine de la jeunesse consacre sa religion sur la participation de la jeunesse aux activités sociales et à l’exercice des responsabilités civiques. C’est à celle que nous, jeunes devrions nous battre. Oui, participer activement ; pas nous faire manipuler pour nous tuer entre nous, pas nous marginaliser et clochardiser aux fins égoïstes et demeurés dans la pauvreté la plus extrême. 

 

Conclusion : Notant avec intérêt la situation des jeunes africains dont la plupart se trouve marginalisée par rapport à la société du fait de l’inégalité des revenus, de l’inégalité du patrimoine et du pouvoir, du chômage et du sous-emploi, infectés et affectés par la pandémie du VIH/SIDA et de CORANAVIRUS, vivant dans des situations de pauvreté et de famine, victimes de l’illettrisme, de systèmes éducatifs de mauvaise qualité, du manque criant d’espaces de réjouissance, d’accès précaires aux services de santé et à l’information, de la violence, s’engageant dans les conflits armés et qui sont victimes de diverses formes de discrimination ; 

Pour être en sécurité envers nous-mêmes et la société ; la vulgarisation et appropriation de la Charte de la jeunesse africaine, qui porte au mieux nos droits, s’avère plus qu’imminente,

 Nous ne serons rassurés que lors qu’à l’unanimité, nos pays membres de la SADC consacreront un quota significatif d’au moins 5 ministères à la jeunesse dans les gouvernements national nationaux et en province, 5 sièges de choix dans nos parlements tant au niveau provincial, national et qu’au Sénat. Une bonne représentation comme chefs d’entreprises ! 

 

En outre, nous devrons avoir une loi qui assouplisse l’accès des jeunes entrepreneurs au financement pour encourager l’entreprenariat et MPE initiées par les jeunes. Encourager mutuellement nos états, à consacrer et rendre obligatoire un à deux ans d’intégration militaire après le cursus secondaire afin de veiller sur l’intangibilité de nos frontières, et au cas échéant, mutualiser nos forces pour la paix et la sécurité de tous. Tel que Kwame NKRUMAH disait : « L’indépendance n’est que le prélude d’un combat nouveau et plus complexe pour la conquête du droit de diriger nous-mêmes nos questions économiques et sociales », Ainsi, tel que définie par la charte Africaine de la jeunesse, nous ne serons plus spectateurs de notre destin, mais témoins de notre histoire.

Jean-Luc N. ZIHALIRWA ,

Formateur en droits humains et Coordonnateur de l’ONG Jeunesse Pour l’Avenir.

Commentaires (Total : 2)

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Patrick M 13/08/2020 17:12:59

Courage ,la lutte continue

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Pacifique Bush 13/08/2020 13:58:47

Merci beaucoup pour cette initiative.

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