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Nous célébrons aujourd'hui le 21ème dimancheTO Paire.Voici la méditation du père xavier Bugeme sj

Mes chers Paroissiens chers frères et sœurs, Paix ! 

Nous célébrons aujourd'hui le 21ème dimanche TO Paire. 

Voici les textes que l'Église nous propose pour accompagner notre méditation.  

Première lecture Is 22, 19-23

Psaume 137, 1-3.6-8

Deuxième lecture Rm 11, 33-36

Évangile Mt 16, 13-20 

Par réaction contre une centralisation excessive de l'Église, les chrétiens connaissent aujourd'hui la tentation de l'éclatement.

Le besoin de retrouver des communautés vivantes et chaudes conduit à méconnaître la nécessité d'une communation universelle entre croyants et à négliger l'importance des institutions qui assurent cette communication. 

Lorsque de tels organes naissent, ils tendent également à relativiser toute norme doctrinale.

Nous en faisons l'expérience dans nos paroisses et diocèses. Parce que, ce qui importe pour eux, c'est moins la loi léguée par la tradition que l'expression des sentiments religieux des gens. 

Sans doute, tout cela traduit-il le besoin normal d'échapper à un système qui dispense les croyants de leurs responsabilités.

Mais l'excès traduit une dangereuse prétention, destructrice de l'esprit de l'Évangile.

La Bonne Nouvelle de Jésus Christ est grâce. C'est un don dont nous ne sommes pas maîtres. Impossible de le reconstituer à notre convenance.  

Être chrétiens, c'est donc accepter des points de références déterminés par Jésus lui-même.

La première de celles-ci, c'est Pierre, l'Apôtre qui, le premier, confessa sa foi au Christ, Fils du Dieu vivant. Il n'y a de véritable Eucharistie possible sans lien à une Église héritière de Pierre et des Apôtres, garantie de la vraie foi en Jésus.

(Père Xavier Bugeme sj). 

Pour nourrir notre prière, je vous envoie, intégralement, l'homélie du Père Jean-Luc Fabre, SJ, pour ce 21ème dimanche TO Paire. Bonne méditation à toutes et à tous.  Un passage bien connu des Evangiles, un moment, où nous le savons bien la relation entre Jésus et ses disciples change de nature, de par ce qui s’échange entre eux. L’occasion pour nous, certainement, de nous poser la question qu’adresse Jésus à ses premiers disciples : « Pour vous, qui suis-je ? ».

Mais pourquoi ne pas se rendre également attentifs à la manière dont se déroule cette scène. Comment Jésus et ses disciples s’échangent, entre eux, des paroles. Se trouve là, peut-être, la possibilité pour nous d’habiter plus librement notre existence, de nous découvrir « êtres de parole ».

Nous pouvons devenir bénédictions pour notre société. Cette société qui, peu à peu, hormis sur le plan de la transaction économique, rend nos échanges de parole de plus en plus souples, réversibles, substituables et, au bout du compte, inconsistants. N’avons-nous pas, tous ensemble, à retrouver le sens de la promesse, comme le disait Hannah Arendt, la philosophe politique, dans son livre la Condition de l'homme moderne (1961) « Contre l'imprévisibilité, contre la chaotique incertitude de l'avenir, le remède se trouve dans la faculté de faire et de tenir des promesses ».Découvrons le chemin que propose le Seigneur Jésus.   « Jésus leur demanda » C’est par deux fois que Jésus s’adresse ainsi à ses disciples.

Cette double demande fait suite à une déjà longue suite, où Jésus, dans sa parole abondante et dans ses actes nombreux, n’a cessé de leur donner de lui-même : sa manière d’être, de vivre, de se comporter, de se relier au mystère de Dieu. Là, aujourd’hui, Jésus poursuit l’échange.

Mais il appelle à une réciprocité. Il ne reste pas sur un seul registre de l’échange qui consisterait à sans cesse donner : il demande aussi.

Par-là, il élargit le champ de l’échange, signe en quoi consiste en fait un vrai échange, qui demande la réciprocité, l’égalité. Il y a à donner et à demander.

Lorsque nous faisons ainsi, la relation devient fluide. Elle peut inventer au-delà d’elle-même.

Là, l’échange ne tient plus seulement à la place occupée par l’un et par l’autre mais à quelque chose de plus profond dans les êtres qui ont trouvé consistance par eux-mêmes.

Ils ne tiennent pas que par leur faire ; ils sont. Ils sont des personnes. Saint Ignace, à la fin de ses Exercices Spirituels dans la contemplation pour obtenir l’Amour, pour vivre souplement le fait de demander et de donner, proposera au retraitant de s’adresser à son Seigneur.

Il l’encourage à recevoir plus pleinement tout ce qui lui a été donné puis à rendre ce qu’il aura reçu « prends Seigneur et reçois, reçois tout ce que j’ai, tout ce que je possède. C’est toi qui m’as tout donné à toi, Seigneur, je le rends.… ». Dans ce mouvement, la personne se constitue au plus profond d’elle-même, dans la relation avec son Seigneur, et, par-là, se rend capable d’être, dans le monde et avec les autres, pleinement libre.  

« Et moi, je te le déclare », Dès lors, de cette liberté, une nouvelle parole surgit, plus profonde. Elle a une capacité de détermination, de nomination, de reconnaissance : une parole de création. Cette parole surgit en l’homme, en Simon, parce qu’elle vient de la relation avec le Père, que nous en soyons conscients ou non, à vrai dire. Jésus l’indique à son disciple : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux ». Dès lors, Jésus, autorisé par la parole de Pierre, parole qu’il sait venir de Dieu, son Père, reprend la parole à son tour. Il déclare. « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. ». Là aussi, nous entendons une parole humaine, qui est aussi une parole de création, de création divine. Voilà la profondeur dont est capable la parole de l’homme lorsqu’il est en échange profond avec son Dieu.

Voilà la promesse à laquelle nous sommes tous appelés : par nos paroles et par nos actes, achever la création de Dieu, contribuer à faire surgir le Royaume de Dieu sur terre.   « Alors, il ordonna aux disciples » Ce mystère est grand. Il n’est pas à répandre n’importe comment.

La parole de création n’a pas à être colportée, instrumentalisée. Elle surgit toujours libre, au moment opportun en nos vies. Dès lors, ce secret doit être gardé jusqu’à sa pleine réception et sa pleine compréhension.

La manifestation et la réception du Mystère, nous le savons, auront lieu au moment de la mort et de la résurrection du Seigneur. A travers ce passage, le disciple, dans l’expérience qu’il vit du pardon qui lui est offert, trouve sa juste place pour annoncer la bonne nouvelle de la parole humaine, capable de création. De disciple, il devient apôtre du Seigneur Jésus, pouvant lier et délier.

Amen

!  Homélie du Père Jean-Luc Fabre, SJ, recueillie et proposée par le Père Xavier Bugme,sj,  Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo. 

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