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Sud-Kivu : AFEM fait observer une violation verticale des droits des journalistes.

L’Association des Femmes des Médias "AFEM" en sigle a dans sa déclaration sur les cas d'insécurité physique, morale et professionnelle des journalistes au Sud-Kivu fait savoir que depuis trois mois, il s'observe une vague d’interpellations et convocations des journalistes dans plusieurs coins de la province avec des cas éloquents et flagrants dans la ville de Bukavu. 

C'était à l'occasion d'un point de presse tenu à Bukavu ce Mercredi 23 septembre 2020.  AFEM cite à titre illustratif, Mme Prisca BUKARABA, directrice de la Radio communautaire Iriba FM émettant à Bukavu qui a passé plusieurs heures d’audition à l’Agence nationale de renseignement ANR/Antenne du Sud Kivu le lundi 21 septembre 2020 seule, sans assistance juridique, dans un état psychologique précaire et dans des conditions physiques qui sont loin de respecter les droits humains et par ricochet, qui ne tiennent pas compte des besoins spécifiques de la précitée pour motif de non payement de frais d’exploitation d’une station radio, une taxe évaluée à 500 dollars à laquelle les médias communautaires sont assujettis auprès de l’ANR. 

M. Thaïs BAGULA, directeur de la radio communautaire Maendeleo qui aussi passé de longues heures dans les locaux de la même ANR au sujet des messages qualifiés de soutien en faveur de Vital Kamerhe, directeur de cabinet du chef de l’Etat, diffusés sur sa chaine. Selon l’ANR, la Radio Maendeleo incitait la population au tribalisme. 

 M. Yvelin NTAMPAKA, directeur de la radio et télévision EKA FM, tout comme celui de la radio Neno la Uzima ont été auditionnés à l’ANR pendant plusieurs heures.

Ils ont été mis en garde au sujet des propos supposés heineux à l’égard des membres d’une autre communauté non originaire de la province du Sud Kivu.  

Deux journalistes de la RTNC/Bukavu, BULAMBO MWATI et REGINE KABUNGULU ont été arrêtés au cachot de la police à Bukavu après avoir été accusés par leur responsable de semer la psychose au sein des agents suite à une prophétie sur des probables cas de décès qui surgiraient au sein de la RTNC.

Le journaliste Justin MURHULA du média en ligne debout rdc.net a également passé des nuits entières au cachot du parquet à Bukavu dans le cadre de l’exercice de son métier.

N’eut été la ferme implication de la corporation des journalistes et d’autres partenaires, il aurait des terribles problèmes même jusqu’aujourd’hui.  

Dans le territoire d’Uvira, le journaliste correspondant de Mama Radio et chef technique de la radio Uvira FM, TAMUNYEKE LUBUNGA a également été victime des menaces et agressions de la part des agents de sécurité.

Il a été agressé et tabassé par un militaire FARDC quand il se rendait à son service le mardi 25 Aout 2020 vers 4 heures du matin et tous les matériels de son travail ont été ravis.   

Pour AFEM, le métier du journalisme est en danger et ces interpellations en cascade ne peuvent qu'interpeller.

"La presse doit rester libre, elle doit travailler librement.La liberté d’expression, la liberté d’information, la liberté de la presse; ce sont des libertés publiques et garanties constitutionnellement qui ne se négocient pas. L’Etat congolais, a créé des structures pour protéger la liberté de la presse : nous avons l’UNPC qui est un organe reconnu par l’Etat pour protéger les journalistes, nous avons le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la communication CSAC qui est également un organe étatique. Que les services de sécurité ou de renseignement se mêlent de la liberté de la presse. S’agissant des questions fiscales, il y a une procédure pour cette fin et il est hors des questions d’associer les questions fiscales au quotidien des journalistes. Il est temps de faire la part des choses", pour peut-on lire dans la déclaration.    

L’Association des femmes des médias condamne la manière dont ces interpellations se font ; par conséquent, crie à un scandale en matière des droits humains tels que garantit par la Constitution de la République et fait observer une violation verticale des droits des journalistes.  

Par ailleurs, cette structure demande aux journalistes de continuer à faire leur travail avec professionnalisme en ayant à l’esprit le respect strict des lois, de bonnes mœurs, de l’ordre public et des droits d’autrui, mais aussi attire l’attention de la communauté aussi bien provinciale, nationale qu’internationale que l’avenir du journalisme au sud-Kivu est sombre et cette brutale répression frise une tentative de confiscation du discours démocratique par les autorités.

 

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