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RDC-Consultations : Tshisekedi avait déjà consulté les opposants de Kabila, Fuyulu a posé une résistance.

En conflit avec Joseph Kabila, le président congolais Félix Tshisekedi doit monter une nouvelle coalition politique pour contrer son prédécesseur.

Il est allé demander l'aide du maître de Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, pour fédérer les barons de la politique du pays.     Officiellement, Félix Tshisekedi s'est rendu le dernier week-end d'octobre à Oyo, la ville natale de Denis Sassou Nguesso, pour assister aux funérailles de l'ancien président Jacques Joachim Yhombi-Opango, décédé du Covid-19 en mars à Paris.

Mais cette visite publique comportait également un volet plus secret et surtout plus personnel.  

Accompagné de l'ancien vice-président de la RDC Jean-Pierre Bemba, le chef d'Etat a expliqué à son homologue la nouvelle phase ouverte à Kinshasa par son discours du 23 octobre, dans lequel il a appelé à une union sacrée pour sortir de la paralysie générée par le conflit entre son parti l'Union pour la démocratie et le progrès social (UPDS) et le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Joseph Kabila.  

Tshisekedi a fait savoir à Sassou qu'il avait consulté ces derniers jours toutes les figures politiques qui s'étaient opposées au régime de Kabila (2001-2018), telles que Bemba ou encore Moïse Katumbi, dans le but de former une grande coalition capable de renforcer son alliance, le Cap pour le changement (Cash), particulièrement affaiblie.

Il resterait encore à convaincre l'ancien candidat à la présidentielle Martin Fayulu et l'ex-premier ministre  Adolphe Muzito de rejoindre ce front commun.  

L'objectif pour Tshisekedi est de trouver des marges de manœuvre afin de faire avancer certains dossiers économiques, sécuritaires et judiciaires, alors que le Parlement, le Sénat et la plupart des provinces sont aux mains des élus du parti de Kabila.

Pour parvenir à agréger toute l'opposition derrière lui, Tshisekedi a demandé les conseils et le soutien de Denis Sassou Nguesso.

Ce dernier, qui n'a jamais eu de proximité avec Kabila, jubile à l'idée d'être une nouvelle fois au centre du jeu des conflits régionaux.

Tshisekedi gonflé par Washington mais dans l'impasse à Kinshasa Comme l'avait décrypté Africa Intelligence du 04/03/20, le très actif ambassadeur américain à Kinshasa Mike Hammer pousse Tshisekedi à écarter tous les proches de Kabila encore dans le système en lançant la machine judiciaire contre eux.

Cependant, Hammer est fragilisé par une possible alternance à Washington en cas de victoire confirmée de Joe Biden.   

Le camp de Kabila, contrairement à celui de Tshisekedi, celui reste plus que jamais uni derrière son chef afin que ce dernier recouvre le pouvoir dès les prochaines élections de 2023.

Son ancien directeur de cabinet, Néhémie Mwilanya Wilondja, a accueilli fin octobre au siège du PPRD un Kabila très remonté qui a appelé ses militants à ne pas se laisser intimider par le pouvoir et à faire bloc contre les tentatives de débauchage de ses cadres par Tshisekedi.  

*Une présidence en désordre*  

Alors que la bataille entre les deux coalitions fait rage, notamment au sujet de l'installation par Tshisekedi de plusieurs juges à la cour constitutionnelle fin octobre, le chaos s'accroît à la présidence.

Deux des piliers du cabinet du chef de l'Etat, son ambassadeur itinérant Nicolas Kazadi - en charge de tous les grands dossiers internationaux et Jean-Claude Kabongo, puissant conseiller sur les investissements, ont été sanctionnés après la diffusion dans les médias d'une vidéo les montrant assis à discuter alors que Tshisekedi venait de faire son entrée dans une salle de la présidence. Ils ne s'étaient levés qu'à la demande expresse du chef du protocole.

Mais le mal était fait. L'image d'un président quasiment snobé par ses propres conseillers a fait le tour de la République Démocratique du Congo.

 

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