Tchad : "Une reprise en main musclée était nécessaire", selon Tshisekedi
Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, à la tête de l'Union africaine (UA), a estimé mardi qu'une "reprise en main musclée" était nécessaire au Tchad après la mort brutale du président Idriss Déby en avril.
"Heureusement que la reprise en main a été rapide. Dans une situation pareille de désordre, il vaut mieux une reprise en main musclée, c'est ce qui s'est passé", a déclaré Félix Tshisekedi à l'occasion d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet à Paris sur les économies africaines.
"Il ne faut pas oublier que le Tchad est menacé par des hordes de rebelles et par des terroristes. Le décès brutal (du président Déby) aurait pu donner l'occasion à ces individus de chercher à déstabiliser le pays. Il fallait une réponse militaire, elle a été donnée", a-t-il poursuivi.
Idriss Déby Itno, qui dirigeait le Tchad d'une main de fer depuis 30 ans, a été tué le 20 avril lors de combats contre des rebelles. Dès l'annonce de sa mort, son fils, le général Mahamat Idriss Déby, a pris la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT).
Elections libres et transparentes
La junte a dissous l'Assemblée nationale et le gouvernement, et abrogé la Constitution, avant de proclamer Mahamat Déby président de la République pour une période reconductible de "transition" de 18 mois, au terme de laquelle elle a promis des élections libres et transparentes.
"Cela ne veut pas dire que le CMT a un blanc-seing de l'UA et de la communauté internationale", a ajouté Félix Tshisekedi. "Cela ne veut pas dire que les droits et libertés doivent être passés par pertes et profits. Il faut absolument que le pouvoir actuel fasse régner l'ordre mais également continue à faire respecter les droits et les libertés", a-t-il dit.
Les manifestations d'opposants à la junte ont été interdites ou dispersées par la police tchadienne depuis la prise de pouvoir des militaires. Le 27 avril, six personnes ont été tuées à N'Djamena et dans le sud du Tchad, selon les autorités, neuf selon une ONG locale, et plus de 600 personnes ont été arrêtées.