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Pardonner, lier des amitiés saines et saintes, délier pour libérer l'autre de ce qui est mal, fait mal, entrave... font partie de nos efforts et de notre ascèse quotidienne...

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Voici la méditation pour ce mercredi de la 19ème semaine TO Impaire B. 

Lecture Dt 34, 1-12

Ps 65

Évangile Mt 18, 15-20 

Jésus avait déjà dit de ne pas méprisé, mais d'aller à la recherche de "l'égaré"... l'Église n'est pas une communauté de "purs". Quand on nous jette à la face que "les chrétiens ne sont pas meilleurs que les autres", il faut simplement reconnaître que c'est vrai, et que Jésus a prévu cela, et mis en place une série d'attitudes à prendre dans ce cas. 

Par exemple, c'est au frère qui a remarqué le "mal" d'un autre de faire le premier pas. Mais le premier pas sera discret, en tête à tête, pour que le mal reste inconnu si possible... et que le frère puisse conserver sa réputation et son honneur. Être délicat comme Jésus, ne jamais nous empresser de publier les défauts des autres ! Nos interventions doivent viser à "sauver", à "gagner" nos frères et sœurs et pas contribuer à les enfoncer davantage. 

Pour nous accompagner dans notre prière, je vous propose cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre sj (www.jardinierdedieu.fr). 

Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj)  « Si ton frère a commis un péché ». Jésus propose une approche par étapes. Il respecte, pour cela, les deux dimensions qui sont constitutives de toute communication. Il y a ce dont on parle, ce, dont nous faisons référence et il y a aussi toute la dimension d’échange entre les personnes, tout ce qui les relie entre elles, tout ce qui fonde l’échange, autrement dit, ce, à partir de quoi nous parlons. Ces deux dimensions sont toujours présentes en tout échange. Ainsi, je dis quelque chose à quelqu’un mais selon les situations, ce que je dis comptera plus ou moins que la manière que j’aurais de le dire à l’autre. Dans ce passage d’évangile, Jésus présente la manière graduée qu’il nous recommande pour aider un frère à retrouver le chemin de la vie.

Nous voyons que la dimension qui relie les personnes entre elles, prend une part de plus en plus significative. Ce qui compte vraiment, ce qui est en jeu au plus profond, est bien le fait d’être ensemble. Au début, l’affaire est traitée, seul à seul, avec précision, puisqu’il s’agit de montrer la faute. Puis il s’agira seulement de régler l’affaire avec deux ou trois témoins, la détermination concrète baisse, la dimension de l’être ensemble prend de l’ampleur.

A la fin, il s’agira d’informer la communauté ecclésiale non de l’affaire en elle-même, mais du refus d’écouter les trois frères de celui qui s’achemine ainsi vers l’exclusion de la communauté. Ceci nous indique ce qui est le plus précieux pour le Christ : l’écoute véritable qui constitue le corps ecclésial.  

« S’il refuse d’écouter l’Eglise ». En effet, l’enjeu, à chaque étape de la démarche, se manifeste bien comme celui de l’écoute dans un dispositif le mettant toujours davantage en évidence comme essentiel à l’être des croyants. Ecouter ne peut se faire, à vrai dire, en dehors de ce qui s’est instauré lors de la reconnaissance entre Simon devenant Pierre et Jésus reconnu comme Christ.

L’Eglise est donc essentiellement une attitude, celle de l’Ecoute, l’Ecoute de son Seigneur. C’est pour cela que nous écoutons toujours d’abord la Parole de Dieu dans nos célébrations ou cérémonies.

L’Eglise renaît à elle-même dans l’écoute. Les Conciles sont toujours l’occasion d’une écoute renouvelée de la Parole de Dieu. Le Père dans la Nuée, lors de la Transfiguration, l’a dit à Pierre, Jacques et Jean : « Ecoutez-le ! En lui, j’ai mis tout mon amour ».   « Encore une fois, je vous le dis ». Aussi il est bon de mesurer que l’écoute ne peut valablement germer en nous, en ces jours qui sont les nôtres, que de nous réunir pauvrement à plusieurs, de nous efforcer de nous entendre, pour demander. Jésus nous rappelle sa présence dans cette attitude : « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux ».

Découvrons qu’en chacune de nos vies, notre parole naît de la relation, de la considération de la relation qui préexiste à notre propre prise de parole. Lorsque nous parlons vraiment, nous ne faisons que répondre à notre appel.

Ainsi se constitue l’humanité rassemblée qu’espère Notre Dieu. Jésus est celui qui révèle, fait germer en l’homme sa capacité d’écoute, d’écoute de la Parole de Dieu, cette parole qui parle, en chacun, depuis l’origine. 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj  Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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