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RDC : 234 organisations nationales et internationales invitent le chef de l'État à mettre fin à l'exploitation illégale des aires protégées,

Le Regroupement des ONG de la Société Civile œuvrant pour la protection de l'environnement en République Démocratique du Congo, ROPE, et soutenus par des organisations de la société civile internationale, constatent que les plus importants écosystèmes en République Démocratique du Congo, généralement inclus au sein des d’Aires Protégées (AP), et les services écosystémiques divers délivrés par ces derniers, sont actuellement sous pression, menacées par des activités illégales, contraires aux Objectifs du Développement Durable et de la  conservation directement fixés non seulement par le gouvernement congolais  mais aussi par de nombreuses conventions internationales ratifiées par ce dernier.

Dans sa correspondance adressée au chef de l'État, Félix Tshisekedi, dont copie est parvenue à Libregrandlac.com, ce regroupement témoigne que de manière croissante, d’actions illégales visant à prélever des ressources naturelles au sein de ces territoires, que des services de conservation se battent pour protéger, dans des conditions particulièrement difficiles sont sous menaces. L’exemple le plus criant réside dans l’action de certaines sociétés minières, souvent étrangères, qui sont souvent en connivence avec certains membres de l’administration ou de l’armée congolaise.

"Outre le fait de menacer directement ces territoires, ces activités alimentent régulièrement de manière plus ou moins indirecte des réseaux mafieux, dont notamment  l’activisme des groupes armés,  menaçant ainsi directement la sécurité et l’intégrité du territoire. Lorsque les  intérêts égoïstes de quelques-uns priment sur ceux des communautés, le bien-être voire la survie du plus grand nombre,  cela  devient contraire aux principes de bonne gouvernance, promus par les autorités de la République", lit-on dans cette correspondance signée par 234 organisations nationales et internationales.


A titre illustratif, ce regroupement évoque les cas ci-après : l’exploitation de l'or par des groupes armés avec la complicité de certains membres des peuples autochtones pygmées utilisés comme bouclier humain au sein du Parc National de Kahuzi Biega (PNKB), site du patrimoine mondial de l’UNESCO ; la création controversée par le gouvernement des blocs pétroliers au sein du Parc National des Virunga (PNVI), également site du Patrimoine Mondial de l’UNESCO ; le projet controversé d’érection du barrage hydroélectrique de Sombwe visant à produire de l'électricité pour les compagnies minières ainsi que l’exploitation minière au sein du Parc National d’ de l’Upemba (PNU) ; la  saisie d'or par les instances judiciaires d'une valeur d'environ 1,9 million de dollars,   appartenant à la société chinoise « Kimia Mining » opérant  avec des permis illégaux au sein de la Réserve de Faune d’Okapi (RFO), site du patrimoine mondial de l’UNESCO, l'exploitation minière illégale par les entreprises tant chinoises que nationales avec la bénédiction des certaines  autorités politico-administratives et militaires, notamment dans le territoire de Mwenga et  dans  la Réserve Naturelle d’Itombwe (RNI).

Le Regroupement des ONG de la Société Civile œuvrant pour la protection de l'environnement en République Démocratique du Congo, ROPE sollicite l'implication totale du président de la République prenant des mesures idoines pour faire stopper ces pratiques et faire respecter les lois et autres textes internationaux ratifié par la RD.Congo.

Il recommande néanmoins, de faire respecter sans failles la loi N°14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature en RDC,  la loi minière portant Code minier révisé de 2018,  la loi n° 11/009 du 09 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement en RDC, procéder à l’annulation de l’acte d’agrément des sociétés de quelque nature que ce soit opérant en violation des règles en vigueur, mettre en place un cadre interinstitutionnel entre les différents ministères décidant sur l’environnement pour une harmonisation et suivi de conformité dans les processus décisionnels, la décentralisation et l’élaboration des documents des politiques nationales sectoriels à impact sur l’environnement; Promouvoir d’un climat susceptible d’attirer les investisseurs dans le secteur de l’environnement, Renforcer le soutien politique et diplomatique aux gestionnaires des aires protégées dans leur rôle technique et de suivi de l’application de la loi, Veiller à ce que les gestionnaires d'aires protégées avec le soutien du Corps pour la Protection des Parcs Nationaux et Réserves CorPPN - disposent des moyens techniques et financiers nécessaires pour lutter contre les groupes armés, etc.


Ces organisations rappellent que plus de 42% du territoire national de la RDC sont couverts par des forêts primaires, abritant plus de 400 espèces de mammifères, plus de 1.000 espèces d'oiseaux, plus de 400 espèces de poissons et plus de 10.000 espèces de plantes. Ces chiffres montrent qu’il s’agit d’un enjeu planétaire dans un contexte de changement climatique et de sixième extinction de masse des espèces qu’il ne serait plus possible de nier, ces données sont donc à prendre en considération dans une optique de trajectoire politique, sociale et économique de notre nation. Actuellement on estime que plus de 50 millions de personnes en RDC particulièrement et toute l’humanité en général  dépendent directement pour leur survie de la bonne santé des écosystèmes et des services délivrés par ces derniers. D'où l'intérêt du chef de l'État à agir vite.

 

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