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RDC : Denis Mukwege alerte sur la dangerosité des accords militaires avec les RDF et UPDF 

Le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a autorisé l’armée ougandaise à traverser la frontière pour combattre les rebelles du groupe Forces Démocratiques Alliées (ADF), responsables de massacres dans l’Est du pays.   

Selon le journal le Monde qui cite des sources de la présidence de la République Démocratique du Congo, le président Félix Tshisekedi a déjà levé l’option d’autoriser aux troupes ougandaises l’entrée sur le territoire congolais pour traquer les terroristes ADF, ensemble avec l’armée et les casques bleus.  

"Mais les troupes ougandaises ne vont pas traverser la frontière dès ce soir ou demain. Il faut que toutes les procédures soient respectées notamment au niveau du Parlement et du commandement des Forces armées de la RDC", explique-t-elle.  

De son côté, M. Antipas Mbusa Nyamwisi, porte-parole d’une délégation de la communauté Nande, majoritaire dans la région de Beni, où le groupe rebelle est particulièrement actif, affirme que le chef de l’Etat avait promis d’autoriser formellement ces opérations de traque des ADF par l’UPDF [Uganda People’s Defence Force] sur le sol congolais.  

Félix Tshisekedi remue-t-il le couteau dans les plaies des victimes des massacres à l'Est de la RDC? 

Cette autorisation de traverser la frontière n’est pas vue d’un bon œil par tous les Congolais, certains rappellent le rôle joué par les armées ougandaises et rwandaises dans la déstabilisation de l’Est de la République Démocratique du Congo depuis plusieurs années.   

Le Prix Nobel de la Paix 2018, Dr. Dénis Mukwege a, sur son tweet, manifesté son opposition quant à l'engagement du président de la République Démocratique du Congo à faciliter l'entrée de ces troupes étrangères précitées sur le sol congolais.

"Après 25 ans des crimes et pillages de nos ressources par nos voisins, l'autorisation du président à l'UPDF et les accords de coopération militaire avec RDF sont inacceptables.Non aux pyromanes/pompiers ! Les mêmes erreurs produiront les mêmes effets tragiques. Debout congolais, Nation en danger", lit-on sur le compte tweeter de l'homme qui répare les femmes.   

Pour rappel, en 2000, les armées régulières rwandaise et ougandaise s’étaient affrontées à l’arme lourde à Kisangani, ville minière du Nord-Est de la RDC, faisant plusieurs dizaines de morts et des centaines des blessés.

L’Ouganda et le Rwanda sont régulièrement accusés dans des rapports des Nations unies et d’ONG de soutenir des groupes armés opérant dans l’Est congolais.  

Une certaine opinion estime que ces accords de coopération militaire est une véritable épine pour le processus de l'instauration de la justice transitionnelle afin de juger les auteurs des crimes graves commis en République Démocratique du Congo depuis 1996.

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