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RDC : le calvaire des minières de Kamituga

Alice Kazamwali, 36 ans, et mère de sept enfants est l’une des femmes parmi des centaines qui travaillent sans relâche dans les sites miniers de Kamituga, à 180 km du sud-ouest de Bukavu en RDC.

Ici, on les appelle les Twangaises, un nom venant du mot Kutwanga, qui en Swahili veut dire “piler”, par ce qu’elles concassent et broient les pierres et le sable, afin d’en retirer les matières précieuses comme l’or, la cassitérite et le coltan.

Un travail qui s’effectue dans un lieu à proximité d’une rivière, pour faciliter le nettoyage des pierres et du sables extraits des puits. Un travail pénible en effet, car les minières ne portent aucun masque pour se protéger des poussières.

"Les propriétaires des sites nous harcèlent sexuellement en contre partie du travail..."

Elles sont donc sujettes à des infections pulmonaires. Mais les Twangaises n’ont pas d’autres choix pour nourrir leurs familles, elles se contentent de travailler, parfois même à leur risque et périls.

“Les propriétaires des sites nous harcèlent sexuellement en contre partie du travail et cela est courant ici. Ils nous violent si on refuse”, confie Thérèse Lubingo, une Twangaise.

Bien que les matières extraites des puits ont de la valeur sur le marché mondial, elles ne profitent pas toujours aux minières, car dans ces mines toutes les autorités, y compris judiciaires, y disposent des intérêts particuliers.

“Il arrive des moments où nous travaillons sans être payé, parce qu’il y a pas des minerais dans les pierres et là nous sommes obligées de rentrer à la maison. Et les jours ou il y a de l’or dans ces pierres, nous ne gagnons pas grand-chose. Par mortier de superfine nous gagnons 2500 franc congolais(1.4 dollars, ndlr), et un lutra à 8 000 franc congolais (5 dollars) , et un lutra moyen à 7 000 franc (4.6 dollars)”, confesse Alice Kazamwali.

Actuellement, Kamituga compte dix-neuf carrés miniers dans lesquels ces femmes et jeunes filles se bousculent pour travailler et avoir de quoi se mettre sous la dent. Mais toutes nourrissent un seul et même rêve, quitter les mines.

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