Burundi : des cas de Fièvre de la Vallée du Rift détectés
Dans cet élevage de bovins situé à Mutimbuzi, à l’ouest du Burundi, l’inquiétude règne depuis quelques semaines. Fin avril, plusieurs cas de fièvre de la vallée du rift ont été détectés dans le pays. Cette maladie virale, qui a déjà causé la mort d’une centaine de vaches, se manifeste par des avortements inexpliqués et une baisse de la production de lait.
« Nous sommes traumatisés, car, notre métier risque de s’arrêter si des mesures sérieuses ne sont pas prises d’urgence. En fait, quand cette maladie arrive dans une étable, tout est arrêté. On ne peut pas vendre de lait, de viande, les vaches ne peuvent même pas être achetées », explique Pontien Kanyarugano, un éleveur.
Les Burundais vivent essentiellement de l’agriculture. Ce virus pourrait donc avoir des conséquences désastreuses pour le pays.
« C’est une filière qui fait vivre beaucoup de personnes au niveau métier sans parler des consommateurs qui s’en trouvent affectés. Aussi pour les éleveurs aussi la rentabilité de leurs activités, l’abattage d’une vache, traire le lait pour le revendre, ce sont les éléments qui constituent le revenu d’un éleveur. S’ils sont effectivement touchés, le coût de l’entretien de la vache ne sera pas récupéré. Sans oublier que le secteur agricole sera affecté au niveau alimentaire », explique Faustin Ndikumana, économiste et président de l’ONG Paroles et Actions pour le changement des mentalités (PARCEM).
Certaines mesures sanitaires ont déjà été prises pour limiter la propagation de la maladie.
« Dans les zones touchées, la restriction de tout mouvement pour les ruminants et l’interdiction de leur abattage doit être respectée jusqu’à nouvel ordre », explique Serges Nkurunziza, directeur général de l’élevage.
Face aux craintes des éleveurs, les autorités burundaises assurent que la situation est sous contrôle. Pour l’heure, il n’existe aucun traitement contre la fièvre de la vallée du rift. Cette maladie, qui touche majoritairement le bétail, peut également se transmettre aux humains, mais dans des cas rares.