Guerre dans l’est de la RDC : Olivier Ndoole déplore l’envahissement des aires protégées et alerte sur un manque à gagner
Depuis quelques mois, des aires protégées sont envahies de part et d’autres dans l’est de la RDC. Des spécialistes en environnement et avocats verts alertent sur un manque à gagner en RDC suite à cette situation.
« L'envahissement ou même la déforestation des aires protégées ne concerne pas seulement la province du Nord-Kivu. Dans la partie est de la RDC il ne s'agit pas seulement des communautés qui envahissent les aires protégées. Les grands envahisseurs sont des groupes armés surtout dans la partie est du pays », explique Maître Olivier Ndoole, avocat vert à Libre Grand Lac
Maitre Olivier Ndoole, est convaincu que l’autorité de l4etat joue un rôle important dans la protection des Aires. Dans le cas d’espèce, il est selon Olivier impératif que cette situation soit vite réglée pour éviter le pire dans l’avenir.
« La mise en application de l'autorité de l'Etat et son affaiblissement par les groupes armés sont donc à la base de cette situation. Le pire est que même les opérateurs économiques et les multinationaux sont également auteurs de la déforestation comme par exemple en Ituri dans la zone ‘’Okapi’’ sont des entreprises chinoises qui occupent et exploitent des minerais. Dans le Kauzi Biega, des creuseurs artisanaux sont impliqués dans l'exploitation illégale des minerais au Nord-Kivu, les FDLR qui font les braises et certains membres de la communauté qui font l'agriculture dans les airs protégés. Pourtant l'article 53 de notre constitution défend cette pratique », dit-il.
Pour cet avocat Vert, la guerre peut également causer un déplacement massif des animaux de la RDC vers le Rwanda ou l'Ouganda.
« Les gorilles de montagne sont parmi les plus rares espèces de notre parc mais comme vous le savez, il y a des affrontements entre l'armée et les terroristes du M23. Cette situation va pousser plusieurs animaux à se déplacer pour trouver une terre de paix. Comme ce déplacement est désorganisé, avec des tirs croisés, ces animaux sont en danger et c'est un manque à gagner pour la RDC. Pendant la guerre entre les deux adversaires, tous les deux perdent toujours, voilà pourquoi il est toujours très important d'éviter la guerre », explique à Libre Grand Lac, Maître Olivier Ndoole, avocat vert, membre de Alerte congolaise pour les droits de l’homme.
En période de conflit, des groupes armés s'emparent parfois de zones rurales ou boisées où ils sont à couvert et dont ils peuvent faire leur base. La population locale ne peut ni s'y installer ni les exploiter. Même si lorsque cessent les combats, rien ne l'empêche plus d'exploiter des ressources naturelles qui lui étaient auparavant inaccessibles.
