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Guerre à l'Est : Des vérités du collectif Amka Congo à Félix Tshisekedi (Indignation)  

Le collectif des mouvements citoyens Amka Congo a adressé une lettre d'indignation au président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. Dans cette correspondance "patriotique", ce collectif interpelle la conscience du chef de l'État Congolais sur la résurgence des groupes armés à l'Est de la République Démocratique du Congo.

Ci-dessous l'indignation de Amka Congo :

Excellence Monsieur le Président de la République,
Il est également et pour nous un moment crucial de faire une introspection autour de notre situation 25 ans après le début des multiples conflits qui gangrènent l’Est de notre pays et 62 ans après l’accession de notre pays à l’indépendance chèrement acquise.
Nos FARDC : Il s’agit d’une armée républicaine, expérimentée, aguerrie et qui constitutionnellement, a pour mission de défendre l’intégrité de notre territoire. La République Démocratique du Congo a 9 voisins et donc, si ce n’est pas le Rwanda qui nous fait souvent la guerre comme il le fait aujourd’hui et malgré lui, un autre pays surgira et fera la même chose. D’où la prudence et la reprise de conscience.

Le récent rapport du groupe d’experts des Nations Unies 2022 que nous avons exploité est trop parlant et nous demande une analyse approfondie.Il parle d’une estimation d’environ 423 hommes en armes qui sont impliqués dans les opérations pour le compte du groupe terroriste M23, tandis que les FARDC avaient dans un rapport mentionné un nombre de ± 500 unités supplémentaires et un ajout à nos agresseurs se trouvant en incursion sur notre sol. Comment expliquer les quelques revers subis sur terrain et malgré la perspicacité de nos FARDC jusqu’à ce qu’ils nous humilient et occupent une portion de notre territoire ? Il y a donc un problème Monsieur le Président étant donné que nous avons au moins l’avantage d’une supériorité numérique sur le terrain et donc, on n’a pas besoin d’arithmétique pour mieux comprendre ce qui se passe. Il faut impérativement surarmer et surentrainer nos militaires qui bénéficient un appui tout azimut de la population, tandis que le pays doit être militarisé dans ses frontières.

Monsieur le Président, si pour le cas du Sud-Kivu plus de 8 généraux sont engagés dans les opérations militaires et accompagnés de centaines des colonels sur toute l’étendue de la province, la question reste de savoir ce qui serait à la base de nos humiliations Monsieur le Président ! Le cas de Fizi est aussi parlant. Rappelez-vous du principe de « l’homo militaris » Monsieur le Président, nous devons construire notre politique de défense.

Excellence Monsieur le Président de la République,
Nonobstant toutes les tensions que l’Ouganda et le Burundi ont eues avec le Rwanda jusqu’à la fermeture de leurs frontières communes avec ce pays, Pourquoi le Rwanda respecte-t-il les deux pays pourtant voisins comme nous ? Il ne s’est jamais hasardé à les attaquer et malgré les menaces.


Excellence Monsieur le Président de la République, la seule façon de garantir les générations futures est de doter notre pays d’une armée dissuasive et Républicaine qui mettra fin à toutes ces aventures belliqueuses.
Ce qui est vrai, il se pose un problème d’affairisme avec certains éléments FARDCs et d’autres membres de l’appareil sécuritaire et judiciaire. Pour le petit exemple, Comment le M23 a pu se réarmer sans la moindre alerte ? La vraie surveillance de la sécurité nationale doit être citoyenne, responsable et républicaine. Les services habilités doivent être conséquents.
Il nous faut Monsieur le Président de la République, un sursaut d’orgueil pour nous même. On ne fait pas les omelettes sans casser les œufs, dit-on.
Monsieur le Président de la République, Nous n’avons rien contre les partenaires de la RDC, tous sont la Bienvenue, mais nous devons nous souvenir de la maxime, « aide toi et le ciel t’aidera ». C’est ici pour nous, l’occasion de féliciter la prise de position de certains partenaires dont le Gouvernement Américain qui a été clair envers le Rwanda, lors de la réunion du conseil de sécurité des Nations Unies de ce Mardi 28 Juin 2022. Mais comme si cela ne suffisait pas et malgré la présence des partenaires membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui viennent de prolonger ce jeudi les régimes des sanctions imposées à la RDC et une décision qui oblige la RDC à des notifications préalable à l’acquisition des matériels d’armement. Pourquoi cette prolongation et ces notifications au préalable au moment où le pays à besoin des armes pour assurer l’intégrité de son territoire, combattre le terrorisme, les groupes armés et protéger sa population ? Ce vote vient de se dérouler malgré la prise de position de la Représentante de la MONUSCO qui, dans son dernier rapport au Conseil de Sécurité des Nations Unies, avait fait mention de l’armement lourde qu’un groupe rebelle n’aurait en sa possession.

Excellence Monsieur le Président de la République,
Le patriotisme nous pousse à dénoncer l’inefficacité de la MONUSCO qui n’est pas une question de capacité mais, tout simplement, la mise en exécution de son mandat. Il existe un proverbe africain qui dit, « l’on ne peut pas venir vous aider et refuser de se mouiller par ce qu’il plait ». Pour votre information, le FIB a été créé en 2012 avec l’émergence du M23, elle existe et disponible au sein de la MONUSCO. Pourquoi on ne l’active pas en renforcement de la force régionale ? Elle peut encore agir. La MONUSCO n'a pas été créée pour tout simplement présenter des rapports chaque trois mois au Conseil de Sécurité des Nations Unies, mais pour exécuter un mandat bien défini qui lui permettrait de mieux présenter un rapport à qui de droit. Le briefing de chaque trois mois est un rituel bien connu, il n’a aucun problème mais doit être contextualisé. Enfin, Qu’est dire des populations de Rutchuru, Ituri ou de Minembwe qui n’aspirent qu’à la paix, mais qui se voient flouer par une présence immobile ? Les 5 membres du conseil de Sécurité des Nations Unies ont des services spécialisés en RDC et à Goma en Particulier. Ils ont et reçoivent les informations de toute part sur la situation qui prévaut à l’Est du Pays. Peut-on comprendre ce qui empêche à la MONUSCO d’agir dans un terrain où le M23 fait descendre son hélicoptère et que le conseil de sécurité garde un silence assourdissant ? Monsieur le Président de la République, nos observations nous poussent à comprendre que les bureaucrates Onusiens refusent de prendre les risques sur une situation qui les intéressent moins et c’est très dommage pour nous.

Excellence Monsieur le Président de la République, Il s’observe un comportement irrespectueux que nous déplorons. Certains officiels de la MONUSCO doivent arrêter de passer leurs temps à donner les ordres et les injonctions aux officiels Congolais, car le Congo est un Etat souverain et mature. Ils passent le temps à longueur des journées à faire les tours auprès des autorités pour demander à ces derniers de faire ceci ou cela sans la moindre volonté de tenir compte du calvaire que traverse la population Congolaise, alors qu’ils doivent être là pour partager leurs expériences et non le contraire. Ils doivent apprendre à se repartir les tâches et non donner les injonctions aux autorités congolaises et à un Gouvernement aussi responsable qu’ils infantilisent. Votre Gouvernement à beaucoup à faire, il doit investir plus d’efforts dans d’autres domaines de la vie sociale. Ils doivent arrêter ! Nous devons nous assumer et prendre nos responsabilités. Il faut que ça s’arrête et que l’on recadre cette situation Excellence Monsieur le Président de la République. Ils doivent nous respecter et arrêter cette arrogance masquée que l’on observe car, ceux qui travaillent aux nations unies ne sont pas aussi très intelligents que ceux-là qui sont au gouvernement de la République. Il faut que l’on s’assume Monsieur le Président étant donné que les congolais savent ce qu’ils doivent faire avec l’accompagnement responsable de nos partenaires.

Monsieur le Président de la République, rappelez-vous que les Nations-Unies n’ont jamais éclairci sur le massacre de plusieurs contingents Zaïrois, sur la sécurité des camps des réfugiés rwandais à l’Est de la RDC en 1996. Des milliers d’entre nous furent abattus sans la moindre protection des Nations Unies pour qui, ils servaient à l’époque. Ces contingents servaient sous la casquette des nations-unies avec un mandat bien déterminé du conseil de sécurité des nations-unies, une expérience qui devait servir d’exemple pour les nations-unies.

La question est aussi celle de savoir pourquoi n’y-a-t-il aucune enquête ouverte sur les motivations et ces massacres ciblés contre les fonctionnaires des nations-unies juste parce qu’ils sont Congolais. Nous devons revenir sur ce dossier, Monsieur le Président.

Excellence Monsieur Président de la République, le Congolais attendent que la MONUSCO nous dise ce qu’elle fait concrètement et militairement, nous devons lever le paradoxe dans les têtes des Compatriotes car le FIB a été créée pour lutter contre le M23 et ne doit rester immobile et en position défensive, la FIB doit faire le travail pour lequel elle a été créée en collaboration avec la force régionale et les FARDC.

Excellence Monsieur le Président de la République, Prenons le Rwanda aux mots. Il a dit à qui veut l’entendre que c’est un problème Congolo-congolais et donc, il n y aura aucun problème diplomatique si on finit cette affaire entre Congolais. Et donc, que la MONUSCO fasse le travail pour lequel elle a été créée en appliquant le chapitre 7 que de passer son temps à faire des points qui ne nous facilitent pas et qui ne produisent pas les effets.
Nous répétons ce que nous avons dit ci-haut « les militaires sont faits pour faire la guerre et non pour observer », si non qu’on les retire et qu’on mette des civiles. Excellence Monsieur le Président, savez-vous qu’au sein de la MONUSCO, Il existe des contingents qui sont là et qui n’ont jamais tiré même une balle sur les assaillants ? Ils servent à quoi ?

Excellence Monsieur le Président de la République, la MONUSCO est arrivée au Tanganyika au moment où il n’y avait aucun groupe armé, aujourd’hui elle quitte, et la situation y est confuse,
Elle arrive au Sud Kivu en 2000, il n’y avait que près de 4 groupes armés, aujourd’hui nous en comptons une cinquantaine. Et le Nord Kivu de même. Qu’est ce qui se passe Monsieur le Président ? Pouvons-nous avoir quelques minutes d’arrêt et que l’on réfléchisse sur cette situation ? Les risques deviennent nombreux et les futures générations attendent de nous.
Tout en félicitant l’apport de cette dernière et malgré elle, pouvons nous savoir si la MONUSCO est tout simplement une force d’observation ou d’intervention en cas des menaces sur la paix et la protection des civiles si pas les faux ennemis ?
Le M23 est là pour le moment, demain le M23 va se métastaser. Quoi faire ? Est-ce que quelqu’un nous dira qu’il est du moins étonné ? Nous avons peur que demain les jeunes risquent de se regrouper pour s'auto-défendre et la première victime ne sera que cette population civile. Qu’est ce que nous faisons Monsieur le Président ?
Savez-vous que depuis quelques semaines, le M23 attaque les positions de la MONUSCO qui se contente de quelques ripostes avec les armes légères qu’est ce qui se passe ? Cas d’une attaque autour de la zone de Kabindi à Chanzu dans la province du Nord Kivu,
Monsieur le Président de la République, la problématique liée à notre sécurité est réelle depuis quelques années mais personne n'ose prendre ses responsabilités.

Excellence Monsieur le Président de la République, nous sommes au 62eme anniversaire de l’indépendance de notre pays, nous devrions réfléchir sur ces questions aussi cruciales et comprendre ce que font tous ces conseillers Militaires qui font les tours dans nos institutions de défense et de sécurité et en quoi aident-ils la République si pas leurs intérêts mesquins. Il est pour nous un moment de prendre conscience car le Héros National Patrice Emery Lumumba n’a pas été assassiné pour rien. C’est notre pays et nous devons consciemment agir; aimons-nous vivants.


Excellence Monsieur le Président de la République,
Pour le vote sur la levée de l’embargo sur les armes à destination de la RDC au Conseil de Sécurité, la France a pris une position inamicale et une justification moins responsable. Les Congolais sont ceux là qui sont victimes de l’insécurité et peuvent tout mettre en œuvre pour lutter contre l’insécurité. La position prise par la France dénote l’hypocrisie dans la lutte contre le terrorisme à l’Est de la RDC. Pourquoi sommes-nous dans cette Francophonie ou la RDC, deuxième pays Francophone du Monde a pesé de son poids pour faire passer Madame Mushikiwabo à accéder à cette fonction prestigieuse ? Rappelez-vous Monsieur le Président que notre pays avait voté en faveur de l’Ukraine lors du récent vote au Conseil de Sécurité. Pourquoi ces positions inamicales juste par ce qu’ils doivent protéger leur poulain et qu’ils s’en foutent des Congolais ?

Tout en félicitant nos forces armées pour les efforts qu’elles fournissent, la diplomatie menée par votre Excellence et la mobilisation populaire qui s’observe, nous vous rassurons de notre soutien indéfectible aux FARDCs et demandons, Monsieur le Président, une réunion urgente du Conseil de Sécurité pour revenir à cette décision. Nous vous demandons ensuite la convocation d'une autre réunions avec les anciens experts du groupe des experts des nations-unies sur la RDC pour d'amples détails sur l’embargo et pour mieux comprendre le contexte sur lequel ils ont travaillé dans différents rapports adressés au conseil de sécurité des nations-unies, la dynamique régionale et internationale du conflit. Ils travaillent au pays depuis 2012 dans le cadre du comité des sanctions et avec un mandat spécial du conseil de sécurité des nations-unies. Nous demandons et mobiliserons la population Congolaise pour dire non à des décisions unilatérales et qui sont à l’encontre de nos intérêts voire de notre sécurité nationale.

Pour finir Monsieur le Président, nous vous demandons d’interdire le survol de l’espace Congolais à tous les avions Rwandais, ceci fera que justice.

Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de nos sentiments les plus déférents. Pour le collectif des mouvements citoyens Amka Congo

Commentaires (Total : 4)

P
Paulin Mulume 17/07/2022 05:31:55

Merci bcp à tous pour vos soutiens et commentaires... Ensembles nous pouvons.

A
Alfredo Kasololo 08/07/2022 17:07:53

Félicitation pour le comité qui a eu l'audace d'adresser cette lettre ouverte au président Tchisekedi. C'est tout simplement une lettre d'éveil de conscience patriotique qui laisse entrevoir que notre chère patrie, le Congo, est victime d'un complot international.

A
Alfredo Kasololo 08/07/2022 17:06:35

Félicitation pour le comité qui a eu l'audace d'adresser cette lettre ouverte au président Tchisekedi. C'est tout simplement une lettre d'éveil de conscience patriotique qui laisse entrevoir que notre chère patrie, le Congo, est victime d'un complot international.

A
Alain mwalu 06/07/2022 11:23:18

La compréhension du monde nous donne déjà une clé pour le contrôler. Nous autres n'avons aucune stratégie lisible puisqu'on ne connaît le congo

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