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FRANCOPHONIE : Mépris, manque de réserve et partialité de Louise Mushikiwabo (OPINION)

Le total mépris affiché, le manque de réserve et l’inacceptable partialité de la rwandaise Louise Mushikiwabo, la Secrétaire Générale réélue Secrétaire de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ; auront une fois de plus, fait le déshonneur de la francophonie sur la terre de l’un des pères fondateurs Habib Bourguiba.

Interrogée par TV5 Monde au premier jour du 18èmeSommet de la Francophonie de Djerba en Tunisie sur la situation sécuritaire qui prévaut dans l’Est de la RDC et les accusations de ce pays contre le Rwanda dans son soutien affiché aux rebelles terrorises du M23, l’ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda et une proche du dictateur Paul Kagame est sortie de son devoir de réserve que lui impose son rôle.

Dans son impartialité, elle a carrément accusé la RDC : « Il y a des éléments en RDC, juste à la frontière du Rwanda, qui sont une menace pour la sécurité du Rwanda. Est-ce qu’on peut retourner sur les accords qui existent depuis plus de 10 ans et les mettre en application ? C’est une question de volonté politique. C’est aussi simple que ça ».

Ces propos inacceptables de son « impartialité », son « manque de réserve de neutralité » en prenant ainsi « fait et cause pour le Rwanda », traduisent implicitement que l’OIF qu’elle dirige et dont la RDC est le plus grand pays du monde ne peut véritablement jouer un rôle dans la résolution de cette crise.

Toujours loin dans sa rhétorique, Mme Mushikiwabo avec un brin d’ironie dans son ton comme son regard lors de sa conférence de presse de fin de sommet ; déclare sur le refus du Premier ministre de la RD Congo, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, d’apparaître sur leur photo de famille aux côtés du président rwandais, Paul Kagame : « « J’ai n’ai pas du tout fait attention à qui était dans la photo ou qui ne l’était pas. S’il n’était pas là, c’est regrettable, on n’aurait aimé l’avoir avec nous ».

Les pourparlers avec les autres mouvements rebelles ayant repris le 16 novembre à Nairobi, et le ballet diplomatique se poursuivant, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi avait beau fait de ne pas se déplacer en Tunisie. Et si le Rwanda au travers de ses supplétifs rebelles du M23 espèrent toujours contraindre le gouvernement à leur faire une place à la table des négociations, ça restera un NON catégorique.

Que vaut encore aujourd’hui le fonds de commerce brandit depuis plus de 27 ans sur le « génocide » de 800.000 tutsis et hutus modérés par rapport aux 12 millions des morts dans l’Est du Congo durant la même période ? Nul n’en doute que la guerre imposée par le Rwanda à la RDC par ses supplétifs terroristes du M23 n’a qu’un objectif : le pillage des ressources minières du pays au profit de la caste aux allures dynastiques au pouvoir à Kigali depuis avril 1994 après l’assassinat des présidents Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira du Burundi.

Un francophonie à refonder !

Candidate unique réélue pour un deuxième mandat par acclamation, à défaut des résultats sur son propre programme depuis son accession à la tête de l’OIF, Louise Mushikiwabo n’aura présenté qu’un bilan mitigé. Ses trois axes sur la langue française, la gouvernance démocratique et la coopération sur les enjeux stratégiques n’étant que l’ombre d’une francophonie invisible à l’international faute d’un leadership adéquat à sa tête et qui en appelle à la refondation de l’espace francophone.    

 

J’ai beau chercher, mais j’ai du mal à me rappeler quelque initiatives fortes et marquantes prises par l’Organisation de la Francophonie (OIF) au cours des dernières années. J’ai bien l’impression que la Francophonie ne s’est pas beaucoup signalée à l’attention depuis le départ à la retraite en 2014 du secrétaire général de l’époque, Abdou Diouf, qui, lui, avait exercé pendant sa mandature une véritable magistrature d’influence sur les pays de l’aire francophone », confiait récemment au micro de RFI, l’homme politique mauricien et diplomate Jean-Claude de L’Estrac.

Qui ne se rappelle pas que Louise Mushikiwabo dont le pays est membre de l’Espace anglophone du Commonwealth a été imposée à la tête de la francophonie par le président français Emmanuel Macron sur l’autel de sa réconciliation d’avec Paul Kagame qui a toujours accuser la France d’avoir participé au génocide rwandais via son opération Turquoise.

Opération militaire organisée par la France et autorisée par la résolution 929 du 22 juin 1994 du Conseil de sécurité de l’ONU pendant le génocide des Tutsi au Rwanda, elle avait pour mission de « mettre fin aux massacres partout où cela sera possible, éventuellement en utilisant la force ». Elle s’était pourtant soldée par la protection aux génocidaires en fuite…

En 2014, la même méthode française avait utilisée par le président de l’époque François Hollande qui imposa la candidature de la Canadienne d’origine haïtienne Michaëlle Jean aux autres États membres de l’organisation, notamment aux Africains. Jean-Claude de L’Estrac, l’homme politique mauricien et diplomate ayant été écarté alors qu’il s’était porté candidat à la succession d’Abdou Diouf.

Et curieusement, Michaëlle Jean qui avait dû céder son fauteuil, au terme de son premier mandat et unique mandat il y a quatre ans, à l’actuelle Secrétaire générale, la Rwandaise Louise Mushikiwabo, a-t-elle aussi rejoint le rang des déçus de la Francophonie, et plaide pour sa refondation.

Dans un long article publié dans le mensuel Monde diplomatique [Entre France et francophonie, le mal entendu », par Michaëlle Jean, in Le Monde diplomatique, novembre 2022] à l’occasion du sommet des chefs d’États qui s’est achevé ce dimanche à l’île de Djerba, en Tunisie, l’ex-secrétaire général critique les orientations prises par l’OIF depuis son départ et accuse notamment la France, le principal bailleur de fonds de l’organisation, de vouloir reléguer la Francophonie à la défense et l’illustration du français, déniant à l’organisation le droit de s’intéresser aux enjeux géopolitiques ou environnementaux de l’heure.

Quatre ans depuis son départ forcé qu’elle n’a pas digéré, l’ex-secrétaire générale, Michaëlle Jean, déclare d’avoir été victime, pour sa part, de « tractations politiques » et de « petits arrangements stratégiques menées dans les coulisses » pour lui priver d’un second mandat qu’elle croyait amplement mériter et pour « offrir l’OIF, écrit Mme Jean dans son article dans Le Monde diplomatique, à nul autre que le président du Rwanda Paul Kagame, qui n’a cure ni de la démocratie, ni des droits et des libertés, et de surcroît a même chassé la langue française de l’administration et de toutes les institutions de son pays, y compris académiques ».

Comme le fait remarquer Antoine Glaser, spécialiste de l’Afrique ; l’image de l’OIF est aujourd’hui brouiller, notamment en Afrique où elle est souvent perçue comme « un instrument d’influence française, voire un avatar du colonialisme…Perçue comme le cheval de Troie de la Françafrique et intégrée dans le système politique, militaire, financier de la France en Afrique, poursuit le politologue, la Francophonie a fait l’objet de critiques, encore récemment pour avoir été aux abonnés absents lors des élections frauduleuses aux troisièmes mandats de dirigeants africains ou encore face aux coups d’Etat militaires au Mali, en Guinée, au Tchad et au Burkina Faso ».

 

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