Dossier Ngwabidje : Daniel Aselo invite-t-il la population à bafouer les décisions du Président de la République ?.

Des voix s’élèvent pour dénoncer l’immixtion du vice-premier ministre et ministre de l’intérieur, Daniel Aselo Okito Wa Koy, dans le dossier de la destitution du gouverneur du Sud-Kivu, Théo Ngwabidje. Ce cadre de l'UDPS semble être fort plus que la République. Il ne respecte ni les députés provinciaux, ni les instructions du chef de l'Etat,  moins encore les lois de la République Démocratique du Congo.

En effet, depuis le 18 janvier 2023, le chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, a pris acte de la démission tacite du Gouverneur Théo Ngwabidje après que les députés provinciaux aient voté une motion de censure contre le gouvernement provincial du Sud-Kivu en date du 24 novembre 2022 et a, à même temps, instruit via son cabinet, le Vice-Premier Ministre et Ministre de l'intérieur de saisir la Commission Electorale Nationale Indépendante "CENI" pour l'organisation des élections du Gouverneur et vice-gouverneur dans un bref délai.

La correspondance adressée au vice-premier ministre et ministre de l’intérieur avait été copiée au premier ministre, au ministre de la justice et garde des sceaux et à l'assemblée provinciale du Sud-Kivu. 

Cependant, l'homme (Daniel Aselo) dont le soutien indéfectible à M. Théo Ngwabidje n'est plus à démontrer, joue aux dilatoires et gèle la décision du président de la République Démocratique du Congo, laissant croire que le chef de l'Etat n'aurait aucun pouvoir sur les ministres du Gouvernement SAMA. Cette attitude tarrode les esprits de la population de l'Est de la République Démocratique du Congo qui manifeste déjà son impatience.

"Dans quel pays, sous quel format ou régime un président de la République peut donner une instruction est que plus d'une semaine après elle n'est suivie d'effets? Quelle est la place du ministre de l'intérieur dans la République qui doit remettre en cause les injoctions du chef de l'Etat et qu'il ne soit pas puni", s'interroge M. Wilfrid Habamungu, avant d'être complété par M. Janvier Kalebu : "l'UDPS et Aselo montrent-ils que la population devra désormais passer outre les décisions du chef de l'Etat ? Est-ce que la population de l'Est de la République Démocratique du Congo doit comprendre que les décisions du président de la République ne comptent pas et doit se prendre en charge en ne tenant pas compte du pouvoir central ?".

Le Vice-Premier Ministre et Ministre de l'intérieur, M. Daniel Aselo, n'est pas à son premier forfait. Contre toute la population et les élus du Sud-Kivu, ce cadre de l'UDPS s'affiche du côté de son protégé (Théo Ngwabidje) accusé de megestion en province du Sud-Kivu.

En effet, le ministre Daniel Aselo a, plusieurs fois, étouffé les initiatives parlementaires en province du Sud-Kivu en interdisant aux élus provinciaux de siéger quand il s'agit d'examiner et voter une motion de censure contre le gouvernement provincial du Sud-Kivu où il a toujours évoqué les impératifs sécuritaires de la province qui ne permettent pas la convocation de la plénière.

Pour la Population de l'Est, après avoir interdit aux députés provinciaux de siéger en protégeant la megestion, détournements du Gouverneur déchu, Théo Ngwabidje, le ministre national de l'intérieur oppose les fils et filles de cette partie du pays aux président de la République, Félix Tshisekedi.

Le président de la République est appelé à agir afin de mettre fin à cette cacophonie qui présage une crise de leadership à la présidence de la République Démocratique du Congo.