La force régionale de l’EAC, un « cheval de Troie » pour la balkanisation de la RDC

Plus d’un mois depuis le déploiement des premières troupes de la force régionale des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) à Goma au Nord-Kivu pour les kenyans et dans le Sud-Kivu pour les burundais, aucune avancée dans la lutte contre les milices armées qui continuent de semer la désolation et la terreur.

De plus en plus et de partout des voix s’élèvent pour le renvoi de ces troupes dans leurs pays respectifs et pour une sortie immédiate de la RDC de cette organisation qui en réalité se révèle un « cheval de Troie » pour la vraie « balkanisation » tant redouté du pays.

La dernière en date étant l’appel du président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso Nkodia Puanga qui demande au Commandant suprême des FARDC, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi de « prendre la décision qui s’impose si dans un délai raisonnable, la Force régionale n’arrive pas à soutenir la RDC contre l’agresseur et qu’elle se complaise à aider nos ennemis » ; en réalité leur renvoi de la RDC et la fin de la collaboration.

Pire, les kenyans dans un rôle ambigu et de complicité se la jouent aux « troupes tampon » entre les terroristes supplétifs de la Rwandan Defence Forces (RDF) dits M23, en réalité l’armée de Kigali et les loyalistes des FARDC. Depuis longtemps, ils n’ont jamais remis ni Kibumba ni le camp militaire de Rumangaboà l’armée congolaise pour y assurer l’autorité de l’Etat congolais.

Et comme pour enfoncer le couteau de la trahison dans la plaie, c’est le président burundais, Evariste Ndayishimiye qui y va de sa partition musicale quelques jours seulement après l’échec de la rencontre des Chefs d’Etats du samedi 04 février 2023 par lui convoquée à Bujumbura. Pendant ce temps sur terrain et si on ne le dit pas, ses troupes déployées dans le Sud-Kivu subissent des lourdes pertes face aux rebelles burundais dits Red Tabara.  

Une humiliation-trahison

Cette humiliation-trahison de la RDC par ceux là-mêmes qui étaient censés lui venir en renfort n’a qu’assez durer, l’explication de la colère légitime de la population dans l’Est du pays, particulièrement dans la ville de Goma ; comme celle de l’opinion générale du pays se résumant en une seule demande : « que  ces forces de l’EAC aillent au front combattrent les rebelles, au cas contraire ; qu’elles dégagent toutes de la RDC pour laisser nos FARDC défendre le pays », comme lançaient des manifestants visiblement hostiles à la présence des forces de l’EAC comme celles de la Monusco.

Qu’on n’ait pas la peur des mots pour le dire car du Burundi au Kenya en passant par l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie ou le Soudan du Sud ; on comprend très bien les visées envieuses et gloutonnes de ces pays sur les richesses de la RDC. De plus, leur « faux rêve » qui n’arrivera jamais de reconstitution de l’Empire Hima du Kenya en passant par le Rwanda et l’Ouganda qui les hantent depuis des années les poussant à une « guerre de procuration que ces pays se livrent sur le sol congolais pour la protection de leurs intérêts commerciaux sans compter leurs rebellions respectives qui exploitent, pillent et tuent en RDC ».

Alors que l’inefficacité de la Monusco dans l’imposition de la paix est un échec patent depuis plus de 25 ans de présence avec la plus grande force militaire depuis la fin de la 2^ème Guerre mondiale, c’est le processus même de la « partition de fait » du pays qui se met en place avec la complicité des troupes africaines censés être venues combattre les rebelles pour imposer cette paix tant espérée.

Comme si tous ces Etats complices de l’EAC avaient une « peur bleue » de l’agresseur rwandais, la RDC humiliée et trahie n’en a pas fini avec les combats ; la rebelles terroristes d’occupation rwandaise toujours aussi actifs dans les localités de Kibumba, Buhumba et des nouveaux gains des villages comme Kisharo, Mirambi et Kamukwale.

Pour ce qui est d’une insulte à la bravoure des FARDC qui combattaient seules contre les rwandais et consorts, c’est en plus une humiliation et une trahison de la RDC qui en sont de trop alors que le pays attendait autre appui de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est. Si non, comment expliquer la léthargie dans la réaction des forces de l’EAC face aux provocations rwandaises via son M23 qui se sont créé une zone tampon du côté de Kibumba où les forces loyales des FARDC n’auront aucune souveraineté.  Il y a de quoi demeurez prudent, les terroristes ne pouvant plus jamais ni être attaquer ou poursuivis par les FARDC venant de Goma.

De plus, il leur suffit d’obtenir la même chose sur l’axe Kahunga-Mabenga-Rwindi alors la boucle sera bouclée ; avec la création ou l’existence d’une entité autonome du M23 dans le Rutshuru allant de Rugari jusqu’à Kiwanja et comprenant les groupements de Rugari, Gisigari, Bweza, Jomba, Busanza, Bukoma, Binza et contrôlant quatre postes douaniers du Nord-Kivu à savoir Bunagana, Kitagoma, Munyaga, Ishasha et la RN2 Goma-Butembo-Beni et Bunia-Kisangani.

Avec cette déception totale, il ya lieu de se poser la question réelle de savoir ce que gagne la RDC ainsi que celle de sa présence au sein de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) ? Nulle n’ignore que de Bunagana à Kibumba, les rwandais du M23 y ont installés leur administration qui gère et récolte l’impôt pour financer leurs activités criminelles, ce qui est inacceptable et inadmissible.

Il ne reste plus qu’un choix cornélien qui s’impose au pays, le renvoie des troupes de l’EAC dans leurs pays respectifs et la sortie immédiate de cette association des comploteurs. Et ce, avant qu’il ne soit trop tard lorsque le pays sera balkanisé à leur profit ; c’est une question de vie ou de mort, voire de la survie même de notre PAYS en tant que NATION.