Selon les experts des Nations unies, les annonces faites sur le retrait du M23 étaient une tentative délibérée de blocage face à la pression croissante de la communauté internationale
Selon le rapport publié le 20 juin par le Groupe d'experts sur la République démocratique du Congo, les déclarations apparemment temporaires et tactiques de retrait et de désengagement du M23 étaient avant tout un moyen de gagner du temps alors qu'il faisait face à une pression accrue de la part de la communauté internationale.
Malgré les efforts déployés par diverses organisations aux niveaux bilatéral, régional et international pour résoudre la crise impliquant le Mouvement du 23 mars (M23), ce groupe militant, qui fait l'objet de sanctions, n'a cessé d'étendre son contrôle sur des territoires et d'infliger nombreuses attaques.
En conséquence, une crise humanitaire d'une ampleur considérable a éclaté et plus d'un million de civils dans la province du Nord-Kivu ont été contraints de fuir leurs foyers, comme l'indique le rapport.
Selon le rapport, le M23 a tenté de former des alliances avec d'autres groupes au Sud-Kivu, en particulier le groupe armé Twirwaneho, dans le cadre de leur stratégie visant à établir un front dans la région.
La vaste gamme d'équipements militaires utilisés par le M23, y compris certains équipements récemment fabriqués, sert de preuve de leur armement impressionnant et de la violation de l'embargo sur les armes. C'est une notion bien comprise par les experts.
L'implication du Rwanda a été mise au jour.
Selon le rapport, le Groupe d'experts a acquis de nouvelles preuves suggérant que les Forces de défense rwandaises (FDR) sont directement intervenues en République démocratique du Congo.
Cette intervention a consisté soit à fournir un soutien supplémentaire aux combattants du M23, soit à mener des opérations militaires contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et d'autres groupes armés locaux dans la région.
La Force opérationnelle en République démocratique du Congo est coordonnée par un certain nombre d'officiers et de commandants qui ont été identifiés par le Groupe d'experts. Les actions récentes du M23 ont pris une nouvelle forme d'agression contre des individus non combattants.
Le groupe a exécuté des assauts meurtriers contre des communautés liées aux FDLR ou à d'autres factions militaires, ainsi que contre ceux qui sont censés fournir une assistance à ces groupes.
Le rapport révèle en outre que les cas d'agressions sexuelles, y compris les viols collectifs commis par des membres du M23, sont devenus de plus en plus courants.
La tranquillité de quatre provinces a été perturbée.
Selon le rapport publié par les experts, trois provinces situées dans la région orientale de la République démocratique du Congo ont connu des périodes d'extrême violence.
En outre, le rapport souligne que le conflit entre différentes communautés de la province du Mai-Ndombe s'est considérablement aggravé. A l'approche des élections législatives prévues en décembre 2023, le climat politique reste tendu.
Le Groupe d'experts de la République démocratique du Congo s'est dit préoccupé par l'interaction entre le processus électoral et l'escalade du conflit dans l'est, ainsi que par la situation difficile dans la région. Selon les experts, ces facteurs constituent une grave menace pour la paix et la stabilité du pays.