Les jeux de la Francophonie en RDC : une véritable nécessité ou une dépense inutile ?

Dans quelques jours, la République Démocratique du Congo (RDC) accueillera les jeux de la Francophonie de l'OIF. Cependant, de nombreuses voix s'élèvent pour remettre en question l'utilité de cet événement dans un pays qui traverse l'une des périodes les plus sombres de son histoire.

Alors que des fillettes du groupement de Jomba en territoire de Rutshuru passent deux ans sans aller à l'école, certains se demandent si elles seront fières d'être citoyennes d'un pays membre de l'OIF, déstabilisé par un autre pays membre. Pendant ce temps, des millions de dollars sont mobilisés pour promouvoir une image positive de la RDC à travers les Jeux de Kinshasa2023.

Le contraste entre l'éducation des enfants et les dépenses pour les jeux 

La rentrée scolaire approche à grands pas, mais de nombreux enfants du Nord-Kivu resteront chez eux, exposés à la possibilité d'adhérer de force à des rébellions ou dans des camps de déplacés où ils sont exposés à divers dangers. Pendant cette période, il est difficile de comprendre pourquoi autant d'argent est mobilisé pour promouvoir les jeux de la Francophonie plutôt que d'aider les enfants à accéder à l'éducation. Les préoccupations de la population se tournent vers la nécessité d'investir dans l'éducation plutôt que dans des événements coûteux qui risquent de ne pas apporter de réels bénéfices à la population.

Les conséquences sociales et économiques négligées 

La RDC est confrontée à de nombreux défis à différents niveaux, tant sur le plan social qu'économique. Au lieu de mobiliser des ressources pour améliorer ces aspects cruciaux de la vie des citoyens, une partie importante du budget est allouée aux jeux de la Francophonie. Cette situation soulève des interrogations quant aux priorités du gouvernement et aux choix faits en termes de développement du pays. Il est essentiel de se demander si la tenue de ces jeux est véritablement bénéfique pour la RDC ou si d'autres investissements, tels que l'éducation, la santé ou l'infrastructure, seraient plus judicieux.

Vers une réévaluation des priorités :

Alors que les jeux de la Francophonie se rapprochent, il est indispensable que les autorités congolaises réévaluent leurs priorités en matière de développement. La situation des fillettes de Jomba est un exemple concret des défis que doit affronter la population congolaise au quotidien. Il est temps de mettre l'accent sur des initiatives qui améliorent réellement les conditions de vie des citoyens, en particulier les plus vulnérables. Les ressources financières mobilisées pour les jeux peuvent être réallouées à des projets éducatifs et sociaux susceptibles d'avoir un impact positif et durable sur la société congolaise.