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Sud-Kivu : la division des droits humains sollicite la constitution d'une commission multipartite pour enquêter sur les atrocités contre les Bashi-Bahavu vivant à Shabunda

La Division Provinciale des droits humains au Sud-Kivu sollicite la constitution d'une commission multipartite pour enquêter sur les allégations des violations des droits humains contre les communauté non-originaires vivant dans le territoire de Shabunda.

Dans une correspondance adressée au gouverneur de province, dont copie est parvenue à Libregrandlac.com, le chef de division, Me. Joseph Paka Tubongye, relève des inquiétudes quant aux informations et images faisant étant des violations des droits humains dans le territoire de Shabunda.

Il s'appuie aussi sur le mémorandum adressé le 14 septembre au Ministre national aux Droits humains à Kinshasa par la Synergie des jeunes et personnalités de la communauté Bashi-Bahavu qui a fait état des exactions et violations des droits humains contre la Comité Bashi-Bahavu vivant à Shabunda.

Cette commission multipartite composée du Gouvernement provincial, Division des Droits humains, les représentants des Communautés concernées à Shabunda et à Bukavu procédera aux enquêtes au niveau de Bukavu et Shabunda pour ne pas, dit-il, tomber dans la manipulation et instrumentalisation de ce conflit pouvant orienter vers un terrain glissant, celui de conflit intertribal bien qu'il n'en est pas un jusque-là, soutient le chef de division.

Il souhaite qu'une investigation au cas par cas soit privilégiée pour élucider les différents contextes et victimes d'éventuelles violations connues dans ce coin de la province. Ceci dans la mesure où les problèmes locaux et coutumiers nécessitent les solutions locales de proximité que la démarche nationale.

Par ailleurs, il prône la cohabitation et l'unité nationale,  étant le socle du développement durable et invite les membres des structures communautaires concernées de s'abstenir de tout propos susceptible de créer les divisions entre les peuples du Sud-Kivu en cette période
préélectorale.

Pour rappel, La Synergie des organisations des jeunes et personnalités oeuvrant pour la paix et la cohésion sociale avait alerté et dénoncé les actes de vandalisme, de pillages, de tueries, de tortures dont sont victimes les membres de la communauté Bashi-Bahavu vivant à Shabunda dans la province du Sud-Kivu.

Dans un mémorandum déposé au ministère des droits humains ce jeudi 14 septembre par quelques représentants de la Synergie dont Me Placide Ntole, Rémy Kasindi et Alex Bahati, on note que cette situation est d'autant plus grave que ces violations et abus des droits de l'homme bien organisés et planifiés sont justifiés derrière des ceremonies Coutumières appelées Communément Kimbilikiti et ce, sous un silence des autorités provinciales du Sud-Kivu et les notables de la Communauté Lega.

La Communauté des mutualités Bashi-Bahavu vivant à Shabunda (COMUSHI) a depuis 2011, enregistré la perte de plus de 43 personnes membres de ladite communauté, suite aux enlèvements ciblés.

Les cas les plus récents sont notamment, ceux du 07 août 2023, où tous les Bashi-Bahavu vivant dans le quartier Lugungu, dans la chefferie de Bakisi, en groupement de Bangoma se sont vus chassés du quartier au motif qu'ils ne respectent pas la Coutume Lega, du 09 août 2023, où un membre de la communauté Bashi-Bahavu a été enlevé dans la chefferie de Bakisi au quartier KASANGATI par ces mêmes personnes agissant derrière la coutume, pour sa libération, une somme équivalente à 80.000 FC et une chèvre ont étés exigées à la victime et enfin, du 05 septembre 2023, où M. Cabigega Jean Marie, membre de la communauté précitée avait été arrêté, torturé et jeté dans une rivière au motif qu'il aurait tué un serpent sur son lit à katchungu dans le groupement de Bamuguba-Nord, chefferie de Bakisi.

En outre révèle la Synergie des jeunes, les Legas ont érigé des barrières dites coutumières à plusieurs endroits pour piller et escroquer les non Legas.

"Ces dernières frisent la xénophobie dans la mesure où, pour traverser, toute personne qui n'est pas de la communauté Lega, doit payer une somme allant de 10000 FC à 25000fc. C'est le cas pour les barrières de Lugungu, de Kimbondi, de Kasangati, de Mapimo, de Bamuguba Sud, de Kigulube et de Kisuku dans la chefferie de Bakisi. Tout au long de ces barrières, les pratiques inhumaines et dégradantes s'y pratiquent à l'endroit des membres de la Communauté Bashi-Bahavu, sous forme des menaces, intimidations, extorsion, tortures et d'enlèvements suivis des tueries,...", lit-on dans le mémorandum.

La Synergie des organisations des jeunes et personnalités œuvrant pour la paix et la cohésion sociale exige de réguler toutes les pratiques coutumières qui sont contre la loi et qui s'observent dans le territoire de Shabunda; sanctionner tous les responsables étatiques et coutumiers impliqués de près ou de loin dans ces pratiques ; supprimer toutes les barrières érigées à Shabunda qui ont comme unique objectif de rançonner les membres d'autres communautés, diligenter une mission gouvernementale à Shabunda pour enquêter sur les différentes violations des droits de l'homme qui y sont commises et sanctionner leurs auteurs en remettant les victimes dans leurs droits et enfin, décourager tous les tireurs de ficelles membres de la communauté Lega qui encouragent ces pratiques, vivant à Bukavu, à Kinshasa et partout ailleurs.

 

Commentaires (Total : 1)

C
Clément Ndusha 21/09/2023 08:28:39

C'est déjà une bonne chose. Le Gouverneur de province doit faciliter la mise en place de cette commission afin d'éviter le pire. Nous tous un

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