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Burundi: La ministre de la Santé Publique exige que les femmes célibataires enceintes dénoncent les pères pour bénéficier des soins gratuits lors de l'accouchement

Lors d'une séance de questions orales devant le Sénat du Burundi, la Ministre de la Santé, Lydwine Baradahana, a répondu à une proposition controversée d'un sénateur concernant la gratuité des soins pour les femmes célibataires enceintes.

Selon la Ministre, toute femme célibataire enceinte qui ne dénoncera pas l'auteur de sa grossesse ne devrait pas bénéficier de la gratuité des soins pour l'accouchement. Cette déclaration a suscité un débat intense dans le pays, mettant en lumière les questions de stigmatisation et de discrimination envers les femmes célibataires.

Le Burundi, pays d'Afrique de l'Est, fait face à de nombreux défis en matière de santé maternelle et infantile. Selon les statistiques, le taux de mortalité maternelle est élevé et les services de santé sont souvent inaccessibles pour de nombreuses femmes, en particulier celles vivant dans des zones rurales ou défavorisées. Dans le but d'améliorer cette situation, le gouvernement burundais a mis en place des politiques visant à garantir la gratuité des soins pour les femmes enceintes, afin de réduire les obstacles financiers à l'accès aux soins de santé.

Le débat

La proposition du sénateur a suscité un débat animé au Burundi. Certains soutiennent l'idée selon laquelle les femmes célibataires enceintes devraient être tenues de révéler l'identité du père de l'enfant afin de bénéficier de la gratuité des soins pour l'accouchement. Selon eux, cela permettrait de responsabiliser les hommes et de lutter contre l'impunité en cas de viol ou de relations sexuelles non consenties.

Cependant, de nombreux défenseurs des droits des femmes ont vivement critiqué cette proposition, la qualifiant de discriminatoire et stigmatisante envers les femmes célibataires. Ils soulignent que la décision de dénoncer ou non l'auteur de la grossesse devrait être laissée à la discrétion de la femme concernée, sans que cela n'affecte son droit à des soins de santé de qualité et gratuits.

Réponse de la Ministre 

Dans sa réponse à la proposition du sénateur, la Ministre de la Santé a exprimé son désaccord avec l'idée de conditionner la gratuité des soins à la dénonciation de l'auteur de la grossesse. Elle a souligné que la priorité devrait être de garantir l'accès aux soins de santé pour toutes les femmes enceintes, indépendamment de leur statut marital ou de la circonstance de leur grossesse. La Ministre a également souligné l'importance de lutter contre la stigmatisation et la discrimination envers les femmes célibataires, et a appelé à un débat plus large sur la question.

Alors que certains soutiennent l'idée de conditionner l'accès aux soins à la dénonciation de l'auteur de la grossesse, d'autres soulignent l'importance de garantir des soins de santé de qualité et gratuits pour toutes les femmes enceintes, sans discrimination. Il est essentiel que ce débat se poursuive et que des mesures soient prises pour améliorer l'accès aux soins de santé maternelle au Burundi, en veillant à ce que toutes les femmes bénéficient de la protection et des soins dont elles ont besoin pendant leur grossesse.

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