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Prix Nobel de la Paix : 6 ans après, Dr. Denis Mukwege est resté aux côtés des plus vulnérables « Roger Buhendwa ».

Le 10 décembre 2018 – le 10 décembre 2024, cela fait 6 ans jour pour jour depuis que le Dr. Denis MUKWEGE, fondateur l’Hôpital et de la Fondation Panzi et témoin de l’horreur dans la quelle sombraient les victimes de viol pendant près de 3 décennies de guerre à l’est de la République Démocratique du Congo, a été décerné le Prix Nobel de la Paix à Oslo, en Norvège.

A l’occasion de 6è anniversaire, Libre Grand Lacs a cherché à savoir quel a été l’impact de ce prix sur ce Gynécologue congolais. Nous avons à cet effet, rencontré Monsieur Roger BUHENDWA, Expert en Plaidoyer et Genre à la Fondation Panzi qui s'est confié à nous.

 Libre Grand Lacs : 6 après, Dr. Denis Mukwege, est-il resté le même homme ?

 Roger BUHENDWA : Même après avoir reçu la plus haute distinction qui puisse exister au monde, Ce Gynécologue congolais épris d’un sens profond de l’humanité n’a pas choisi de rester dans sa zone de confort et arrondir les ongles. Bien au contraire,  celui qu’on appelle Réparateur des Femmes, a, depuis l’instant d’après la réception du Prix, jusqu’à ce jour, fait des plaidoyers, initié des actions, proposé des reformes, conduit des recherches, partagé des expériences, multiplié des actions pour donner de la voix aux millions de femmes de par le monde dont les cris contre les violences subies sont restés inaudibles, aux enfants exploités et déshumanisés, aux civils menacés par les exactions des porteurs d’armes, aux déplacés internes, jetés dans les couloirs de la violence, de l’errance, de l’humiliation et de la mort par les faiseurs des conflits.

Libre Grand Lacs Libre : quelle est son approche ?

Roger BUHENDWA : Combattant pour la culture de la dignité humaine, sa lutte contre l’injustice et l’impunité des violations les plus graves des droits de l’homme et la radicalisation de l’intolérance ; une approche particulièrement efficace dans les régions où les groupes armés ont historiquement exploité les hiérarchies de genre pour consolider le pouvoir et propager des croyances extrémistes ont fait de lui le porte-voix des personnes oubliées. Contre l’inaction de la justice, le Prix Nobel Congolais exige qu’une ligne rouge soit dressée à l’endroit des Décideurs complaisants au lieu de leur dérouler le tapis rouge.  

Libre Grand Lacs Libre : quels sont les résultats de sa lutte ?

Roger BUHENDWA : Grace à son dévouement et l’urgence de soutenir les survivants pour faire valoir leurs droits à la réparation, le Dr Denis MUKWEGE a, grâce au Prix Nobel reçu en 2018, co-fondé avec Nadia MURAD le Fonds Mondial des Survivantes (GSF), résultante de leur plaidoyer pour la Résolution 2467 du Conseil de Sécurité des Nations Unies en 2019, qui met l’accent particulier sur la lutte contre l’impunité des auteurs des violences sexuelles liées au conflit.

De plus en plus de survivants de violences sexuelles liées aux conflits ; qui ont subi des préjudices incommensurables pour lesquels toute personne a le droit d’obtenir réparation se sont manifestées pour faire connaître leur histoire.

Les récits sont éloquents, dans des pays comme la RDC, le Soudan, la Colombie, la Guinée, le Cambodge, le Soudan du Sud, le Népal, le Timor… de nouvelles voix se sont ajoutées à un chœur de témoignages vieux de plusieurs générations.

Grace au modèle de prise en charge holistique de Panzi, nul n’est besoin de donner des preuves, les vies de bien des femmes étaient assombries par la violence. Mais chacune d'elles est une lumière et un exemple qui prouve que les meilleurs instincts de l'humanité − aimer, partager, protéger − sont capables de triompher, même dans les pires circonstances. Ces femmes sont capables de transformer leurs douleurs en opportunité et ainsi donner de l’étoffe à leurs rêves.

Libre Grand Lacs : Merci monsieur Roger BUHENDWA.

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