Près de 600 Burundais réfugiés en Tanzanie rentrent volontairement chez eux
Un groupe de quelque 600 Burundais réfugiés en Tanzanie a été rapatrié jeudi dans son pays d’origine, a-t-on appris auprès du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et de témoins.
“590 réfugiés burundais sont partis de Tanzanie dans un convoi de rapatriés volontaires ce matin (jeudi)”, a annoncé à l’AFP un responsable du HCR, sous couvert d’anonymat.
Ils sont arrivés à bord de huit bus à la mi-journée sur le site de transit de Gisuru, dans la province burundaise de Ruyigi (est), selon des témoins.
“Ces rapatriés vont rester dans le camp jusqu‘à demain (vendredi), avant d‘être acheminés vers leurs communes d’origine respectives avec un kit de vivres et non-vivres pour trois mois”, a précisé à l’AFP un responsable administratif burundais ayant également requis l’anonymat.
Depuis la signature d’un accord tripartite avec la Tanzanie et le Burundi en août 2017 sur le rapatriement des réfugiés burundais en Tanzanie, le HCR a facilité le retour de plus de 74.000 réfugiés volontaires vers le Burundi, qu’ils avaient fui en raison d’une crise politique meurtrière.
Il reste encore en Tanzanie 225.000 réfugiés burundais répartis dans trois camps situés dans le nord-ouest du pays, Nduta, Mtendeli et Nyarugusu, selon le HCR. 71.000 autres réfugiés burundais sont au Rwanda, 45.000 en République démocratique du Congo (RDC), et 43.000 en Ouganda.
Fin août, le ministre tanzanien de l’Intérieur, Kangi Lugola, avait affirmé que la Tanzanie entendait procéder à partir du 1er octobre au rapatriement de tous les réfugiés burundais présents sur son sol, car elle estime que la paix est revenue au Burundi.
“Aucun rapatriement forcé”
Le porte-parole du gouvernement tanzanien, Hassan Abbas, a toutefois assuré jeudi qu’“aucun réfugié burundais ne sera forcé de retourner dans son pays”.
Mais, faisant preuve d’une certaine ambigüité, il a aussi souligné qu’“en ce moment, le Burundi est en paix et se prépare pour les élections l’an prochain”.
Des réfugiés burundais, joints au téléphone par l’AFP dans les camps, ont indiqué que la situation était pour l’instant normale et que les quelques candidats au rapatriement volontaire continuaient à se faire inscrire.
Le même responsable du HCR a rappelé jeudi que l’organisation onusienne “ne soutiendra pas le retour forcé des réfugiés”, et demandé aux deux gouvernements de “respecter les engagements qu’ils ont pris” dans le cadre de l’accord tripartite.
Selon le HCR, près d’un millier de Burundais continuent chaque mois à fuir leur pays.
Le Burundi est en crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat. Il avait été réélu en juillet de la même année.
Les violences et la répression qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête.