Image Post

Vous qui voyez si facilement les défauts des autres, tout simplement parce qu'ils ne pensent pas comme vous, songez parfois à remarquer vos propres défauts.(Père Xavier Bugeme Sj)

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Je vous envoie la méditation pour ce vendredi de la 23ème semaine TO Paire 

Lecture

1Co 9, 16-19

Ps 83, 3-6.12

Évangile Lc 6, 39-42 

Dans les deux passages d'aujourd'hui et demain, nous allons trouver une suite de sentences de Jésus assez hétéroclites, rattachées les unes aux autres par des mots crochets (le mesure, l'oeil, l'arbre, la bouche, la maison).

"Cette répétition de mots qui s'appellent les uns les autres, est un procédé utilisé par les civilisations orales qui n'ont pas d'écriture, pour se souvenir de certaines paroles"(Noël Quesson).  

Nous avons là un bon témoignage du soin avec lequel les premières générations chrétiennes ont conservé, non pas dans des "livres", mais dans leur "mémoire et leur cœur", les paroles de Jésus.

Pourquoi n'apprendrions-nous pas, à notre tour, par cœur certaines sentences de Jésus ?  Pour corriger celui que nous aimons, nous devons d'abord chasser loin de nous toute haine, tout esprit revanchard... 

Tancer les vices doit être le propre d'hommes justes et bienveillants.

A le faire, les méchants usurpent un rôle ; ils font penser aux comédiens qui cachent derrière un masque leur identité. 

Quand il nous faut blâmer ou corriger, veillons avec un souci scrupuleux à nous poser la question : N'avons-nous jamais commis cette faute ? En sommes-nous guéris ? Et même si nous ne l'avons jamais commise, "rappelons-nous que nous sommes humains et que nous aurions pu la commettre.

Si par contre nous l'avons commise dans le passé, souvenons-nous de notre fragilité pour que la bienveillance et non la haine dicte reproche ou blâme"(Saint Augustin).   Celui à qui nous nous adressons va-t-il devenir meilleur ou pire qu'avant ? Car le résultat n'est pas toujours évident, nous sommes au moins assurés que notre regard est demeuré pur et aimant.

Mais si dans notre introspection, nous découvrons en nous le même défaut que nous pretendions reprendre, au lieu de le réprimander, pleurons avec le coupable.

Ne lui demandons pas de nous obéir, mais de partager notre effort de conversion.  Pour nous accompagner dans notre méditation, je vous propose cette réflexion du Père Jean Gobeil SJ (www.villaloyola.com).  

Bonne méditation à nous tous (Père Xavier Bugeme sj). 

Jésus dit une parabole à la foule: un aveugle qui guide un autre aveugle tombera avec lui dans un trou.

Le disciple doit être comme son maître (sinon il est un aveugle qui veut en guider les autres).

Avant de guider un autre en voulant le corriger, un disciple doit d’abord voir à se corriger lui-même, sinon il est un aveugle.  Après le choix des Douze, Jésus s’adresse à une foule de disciples et à une foule de gens venus non seulement de Judée et de Jérusalem mais aussi de Tyr et Sidon, des territoires païens.

Luc présente ce discours comme un discours inaugural adressé à tout le monde. Pour cette raison, à la différence du sermon sur la montagne de Matthieu, il évite des références qui supposeraient que ses auditeurs connaissent les particularités de la religion juive. En outre, il va parler de ce qui est le plus important dans le message du Christ. 

Le point central est que Dieu est un Père, un Dieu d’amour et plus spécifiquement un Dieu de compassion, un point qui revient plusieurs fois dans l’évangile de Luc.

Il précise la parole qu’on retrouve dans Matthieu, Vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt.5,48), en disant Montrez-vous compatissants comme votre Père est compatissant (6,36).

C’est ainsi que Vous serez les fils du Très Haut car il est bon, Lui, pour les ingrats et les méchants (6,35). Pour les disciples de l’amour du Père, la conséquence est le commandement surprenant et fondamental: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous diffament (6,27-28).  

La compassion exclut le jugement ou la condamnation des personnes (6,37).

Saint Jacques dans son épître revient sur ce point: Il n’y a qu’un seul législateur et juge, celui qui peut sauver ou perdre.

Et toi, qui es-tu pour juger le prochain? (Jac.4,12) Il n’y a que Dieu qui puisse savoir quelle est la connaissance et l’intention d’une personne.

Même si on n’approuve pas l’action de quelqu’un ou ses idées, cela ne nous dispense pas de la compassion pour cette personne.

Notre texte est un peu dans la même ligne. Quelqu’un peut, sous le prétexte de la charité, avoir un zèle intempestif et vouloir corriger les travers d’un autre, supposément “pour son bien”! Pour faire cela, il y a d’abord eu un jugement contrairement à la recommandation qui vient d’être faite. 

Ensuite, il y a la tendance bien naturelle à voir les erreurs des autres beaucoup plus facilement que ses propres déficiences.

On voit bien la poussière dans l’oeil de l’autre et on ne remarque pas la poutre qui est dans son œil à soi! Cette comparaison nous rappelle le style de Jésus en parlant du zèle des Pharisiens qui, pour purifier, filtre le moustique mais avale le chameau! (Mt.23,24) Le disciple qui veut devenir un disciple bien formé pour être comme son maître doit pour grandir se corriger au lieu de vouloir corriger les autres sinon il est cet aveugle qui prétend conduire un autre aveugle. 

En somme, la vraie compassion ne repose pas sur un sentiment de supériorité: elle est toujours humble. 

Réflexions du  Père Jean Gobeil,  recueillies et proposées par le Père Xavier Bugeme sj , Curé de la paroisse Christ Roi de Mangobo.

 

Commentaires (Total : 1)

G
Gang Karume 11/09/2020 22:44:11

Iyi mafundisho iko nguvu saana ku pratiquer. Ina faa ku juwa Mungu kweli kusudi mutu aji élever ku ile niveau. Merci pour les enseignements Père; ceux-ci et ceux à venir. Dieu te garde et soutienne dans ta noble mission. Cordialement

laissez votre commentaire