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24 ème dimanche TO : Reflétant l'amour divin, le chrétien doit devenir celui qui pardonne.(Père Xavier Bugeme sj)

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Nous célébrons aujourd'hui le 24ème dimanche TO/A.

Première lecture

Si 27, 30 - 28, 7

Ps 102

Deuxième lecture Rm 14, 7-9

Évangile Mt 18, 21-35 

La vengeance est probablement la chose la plus naturelle qui soit. Et elle est souvent démesurée. Il est vrai que nous ne sommes pas seulement sensibles au tort matériel qui nous est causé.

Nous le sommes beaucoup plus encore au fait que quelqu'un ait osé toucher notre personne, c'est-à-dire la réalité que nous considérons comme sacrée.

Les blessures qui nous sont infligées sont un crime de lèse-majesté! Elles sont impardonnables !  L'histoire, tout comme la vie des individus, est ainsi marquée par le cercle d'une violence qui se perpétue sans fin.

La Loi tente de mettre un peu d'ordre ce chaos, sans toujours y parvenir. Tout au plus parvient-elle à affirmer la règle du "talion", suivant, laquelle nul ne pourra rendre le mal au-delà de celui qui correspond au mal subi. 

Arraché au péché qui conduit l'homme à se centrer sur lui-même, conscient de la miséricorde divine manifestée à tous en Jésus-Christ, le chrétien est appelé à inverser le processus de la vengeance.

Reflétant l'amour divin, il doit devenir celui qui pardonne. Il accepte que le pardon accordé à d'autres soit la mesure du pardon qu'il attend de Dieu, tout comme le pardon de Dieu mesure son pardon envers les autres. 

Dans la parabole sur le pardon (Mt 18, 25), Jésus fait sentir la démesure des droits que nous nous arrogeons sur les autres.

La dette que le mauvais serviteur refuse de remettre à son compagnon est ridicule, comparée à l'énorme somme dont son maître lui a fait cadeau.  

Pour nourrir notre prière, je vous suggère cette réflexion de Serge Lefebvre, sur les textes de ce dimanche(www.francoisassise.homestad.com).  Bonne méditation à nous tous et bonne journée dominicale.(Père Xavier Bugeme sj)

La 1ere lecture parle de trahison, de vengeance et de pardon. Dans l’extrait de sa lettre aux Romains, les exhortations de Paul  à construire l'unité de la communauté plutôt que de porter un jugement contribuent à sa vision plus large du but de l'Évangile.

Il envisage les Juifs et les Gentils transformés à l'image de Jésus ressuscité, adorant et rendant gloire ensemble à Dieu. Dimanche dernier, Jésus prônait la miséricorde envers la sœur ou le frère égarés. Aujourd’hui, il prône cette même miséricorde quand on a soi-même subi une offense. 

Dans les versets qui précèdent la 1ere lecture, Sira parle des dangers qui guettent l'intégrité personnelle et l'amitié. 

La trahison des secrets peut ruiner une amitié, et pourrait rendre impossible la réconciliation.

Le manque de sincérité et la déformation des paroles sont répréhensibles, et Sira insiste sur le fait que le Seigneur déteste cela. À la manière typique de l'Ancien Testament,  il évoque  la loi inexorable du châtiment. C'est à ce stade que notre lecture commence.

Celui ou celle qui exerce sa vengeance recevra la vengeance du Seigneur, car il est l'autorité suprême pour corriger les choses.  La vengeance, dans le sens français normal du mot, signifie vouloir du mal à un autre. Dieu ne fait pas cela, c'est le contraire de l'amour.

C'est parce que Dieu connaît notre faiblesse  qu'il a pitié de nous. De la même manière, c'est à cause de cette faiblesse que nous sommes invités à avoir pitié des autres.

Si une personne n’a pas de pitié pour son semblable, comment peut-elle supplier pour ses propres fautes ? C’est le «pardonne-nous comme nous pardonnons» du Notre Père. 

Les chrétiens pardonnent non seulement parce que tous essayent par leurs actions d'honorer Jésus, mais aussi parce que Jésus ressuscité est le Dieu de tous. 

Jésus est mort et ressuscité afin de créer une communauté malgré les différences les plus fondamentales: Juif  ou Grec, esclave ou libre, mort ou vivant! La reconnaissance que Jésus est Seigneur implique une critique de tous les autres pouvoirs, même le pouvoir de notre jugement le plus sage.

Dieu est juge de nous tous, et un seul juge suffit. Nous ne sommes pas juges les uns des autres.

Le jugement à proscrire est le renvoi facile et méprisant de ceux et celles qui ne croient pas comme nous, ne votent pas comme nous, ou ne vivent pas comme nous. Paul propose sa vision alternative de la communauté chrétienne.

Afin de réaliser pleinement cette vision, l'Église a un rôle unique à jouer dans un monde en proie à la désunion, à la critique et au blâme. 

La grande conviction de Paul, c'est la solidarité très étroite qui nous unit les uns aux autres et avec Dieu.

Nous, comme Jésus, ne vivons pas pour nous-mêmes. Nous sommes ici pour vivre pour Dieu.

L'Église doit donc être un lieu d'accueil où l'unité ne se trouve pas dans des pratiques de piété, mais dans le fait que nous appartenons au Seigneur. 

Demandez à un enfant de s'excuser, d'admettre ses méfaits et vous découvrirez les premières limites de notre empathie.

Être corrigé est douloureux, car cela rappelle à quel point nous avons échoué, en particulier comment nous avons laissé tomber ceux et celles que nous aimons.

Demander pardon est un acte d'humilité. Et pourtant peut-être aussi difficile que de demander pardon est l'octroi du pardon.

Après tout, le pardon guérit les relations en nous obligeant à lâcher prise, à tourner la page, à refuser le droit de s'accrocher à l'amertume et à la colère.

Le pardon remet les choses en ordre. Il est une puissante force de guérison, mais aussi une chose incroyablement difficile à recevoir ou à partager.

Pierre pose ici des questions sur les limites de l'octroi du pardon. Il se demande jusqu'où notre pardon devrait s'étendre. Pardonner une fois est généreux.

Être déçu par la même personne et pardonner une seconde fois serait exemplaire.

Être assez fou pour se faire blesser une troisième fois par le même individu et pardonner: c'est à la limite de l'obsessionnel. Mais, Pierre sait que Jésus voit grand. Il fait un geste audacieux: pardonner jusqu'à sept fois?  C’est un nombre exagéré, qui a la qualité exagérée que Jésus aime.

C'est certainement une démonstration impressionnante de tout ce que Pierre a appris du grand professeur. Mais, Jésus répond : pas sept fois, mais soixante-dix fois sept fois. 

Jésus invite Pierre à dépasser tout calcul. Jésus tourne la question de Pierre vers le pardon de Dieu.

La parabole qui compare le Royaume des cieux à un roi qui a l'intention de mettre en ordre ses comptes n'est ni opaque ni particulièrement difficile à traduire dans le contexte moderne.

Nous sommes exhortés à pardonner comme nous avons été pardonnés. Le pardon dans cette parabole est à la fois une chose extravagante et précieuse.  En termes monétaires, le talent représentait  environ 15 ans de salaire pour le travailleur typique.

Au roi de notre parabole on doit 10 000 talents, soit environ 150 000 ans de revenus. Ce n'est pas une mince dette. D’autre part, un denier est une petite pièce d'argent qui correspond au salaire journalier. Une dette de 100 deniers n’est pas une dette insignifiante, mais ce n’est pas non plus bouleversant.

En répondant à la demande d'aide de Pierre pour comprendre jusqu'où le pardon doit aller, Jésus enseigne que le pardon de Dieu dépasse à la fois notre mérite et notre compréhension de celui-ci. Le pardon, tel qu'il est exposé dans cette parabole, est extravagant à l'extrême. 

La leçon pour les lecteurs d'aujourd'hui est toujours la même. Pardonnons sans calcul ni réserve. Bien sûr, ce n'est pas facile à faire.

Matthieu semble nous dire que le pardon de Dieu a des limites, mais peut-être que ce sont les limites que nous nous fixons.

Le serviteur impitoyable appelle un jugement sur lui-même en traitant son propre pardon comme une liberté d’agir à sa guise.

Il transforme ainsi un roi miséricordieux en juge vengeur.

Le problème ne vient pas du roi, ni même par analogie avec Dieu, mais du monde que le serviteur insiste pour se construire. Le pardon, nous ne pouvons pas l'avoir sans le donner. 

Le pardon ne signifie pas l’acceptation de la violence perpétrée contre nous. Cela ne signifie pas laisser libre cours aux gens qui nous feraient du mal. Cela ne signifie pas la soumission aux gens qui sont plus forts que nous. 

Le pardon est un reflet de l'amour de Dieu, pas la malédiction de l'abus ou le reflet de nos pires tendances en tant qu'humains, pas la faiblesse. Nous sommes libres de pardonner sans compter.

Si nous comptons, cela ne s'appelle pas le pardon.  Pierre a entendu la réponse de Jésus, mais il ne pouvait pas savoir qu'en fin de compte, c'était le montant astronomique de la dette que Jésus allait bientôt pardonner :tous les péchés du monde entier à travers le temps. Une dette incroyablement importante. La 1ere lecture parle de trahison, de vengeance et de pardon.

Dans l’extrait de sa lettre aux Romains, les exhortations de Paul  à construire l'unité de la communauté plutôt que de porter un jugement contribuent à sa vision plus large du but de l'Évangile. Il envisage les Juifs et les Gentils transformés à l'image de Jésus ressuscité, adorant et rendant gloire ensemble à Dieu.

Dimanche dernier, Jésus prônait la miséricorde envers la sœur ou le frère égarés. Aujourd’hui, il prône cette même miséricorde quand on a soi-même subi une offense.  Dans les versets qui précèdent la 1ere lecture, Sira parle des dangers qui guettent l'intégrité personnelle et l'amitié.  La trahison des secrets peut ruiner une amitié, et pourrait rendre impossible la réconciliation.

Le manque de sincérité et la déformation des paroles sont répréhensibles, et Sira insiste sur le fait que le Seigneur déteste cela.

À la manière typique de l'Ancien Testament,  il évoque  la loi inexorable du châtiment. C'est à ce stade que notre lecture commence.

Celui ou celle qui exerce sa vengeance recevra la vengeance du Seigneur, car il est l'autorité suprême pour corriger les choses. 

La vengeance, dans le sens français normal du mot, signifie vouloir du mal à un autre. Dieu ne fait pas cela, c'est le contraire de l'amour.

C'est parce que Dieu connaît notre faiblesse  qu'il a pitié de nous. De la même manière, c'est à cause de cette faiblesse que nous sommes invités à avoir pitié des autres. Si une personne n’a pas de pitié pour son semblable, comment peut-elle supplier pour ses propres fautes ? C’est le «pardonne-nous comme nous pardonnons» du Notre Père. 

Les chrétiens pardonnent non seulement parce que tous essayent par leurs actions d'honorer Jésus, mais aussi parce que Jésus ressuscité est le Dieu de tous. 

Jésus est mort et ressuscité afin de créer une communauté malgré les différences les plus fondamentales: Juif  ou Grec, esclave ou libre, mort ou vivant! La reconnaissance que Jésus est Seigneur implique une critique de tous les autres pouvoirs, même le pouvoir de notre jugement le plus sage. Dieu est juge de nous tous, et un seul juge suffit. Nous ne sommes pas juges les uns des autres.

Le jugement à proscrire est le renvoi facile et méprisant de ceux et celles qui ne croient pas comme nous, ne votent pas comme nous, ou ne vivent pas comme nous. Paul propose sa vision alternative de la communauté chrétienne.

Afin de réaliser pleinement cette vision, l'Église a un rôle unique à jouer dans un monde en proie à la désunion, à la critique et au blâme. 

La grande conviction de Paul, c'est la solidarité très étroite qui nous unit les uns aux autres et avec Dieu.

Nous, comme Jésus, ne vivons pas pour nous-mêmes. Nous sommes ici pour vivre pour Dieu. L'Église doit donc être un lieu d'accueil où l'unité ne se trouve pas dans des pratiques de piété, mais dans le fait que nous appartenons au Seigneur. 

Demandez à un enfant de s'excuser, d'admettre ses méfaits et vous découvrirez les premières limites de notre empathie. Être corrigé est douloureux, car cela rappelle à quel point nous avons échoué, en particulier comment nous avons laissé tomber ceux et celles que nous aimons. Demander pardon est un acte d'humilité. Et pourtant peut-être aussi difficile que de demander pardon est l'octroi du pardon.

Après tout, le pardon guérit les relations en nous obligeant à lâcher prise, à tourner la page, à refuser le droit de s'accrocher à l'amertume et à la colère.

Le pardon remet les choses en ordre. Il est une puissante force de guérison, mais aussi une chose incroyablement difficile à recevoir ou à partager. Pierre pose ici des questions sur les limites de l'octroi du pardon.

Il se demande jusqu'où notre pardon devrait s'étendre. Pardonner une fois est généreux. Être déçu par la même personne et pardonner une seconde fois serait exemplaire.

Être assez fou pour se faire blesser une troisième fois par le même individu et pardonner: c'est à la limite de l'obsessionnel. Mais, Pierre sait que Jésus voit grand. Il fait un geste audacieux: pardonner jusqu'à sept fois?  C’est un nombre exagéré, qui a la qualité exagérée que Jésus aime.

C'est certainement une démonstration impressionnante de tout ce que Pierre a appris du grand professeur. Mais, Jésus répond : pas sept fois, mais soixante-dix fois sept fois.  Jésus invite Pierre à dépasser tout calcul.

Jésus tourne la question de Pierre vers le pardon de Dieu. La parabole qui compare le Royaume des cieux à un roi qui a l'intention de mettre en ordre ses comptes n'est ni opaque ni particulièrement difficile à traduire dans le contexte moderne.

Nous sommes exhortés à pardonner comme nous avons été pardonnés. Le pardon dans cette parabole est à la fois une chose extravagante et précieuse. 

En termes monétaires, le talent représentait  environ 15 ans de salaire pour le travailleur typique. Au roi de notre parabole on doit 10 000 talents, soit environ 150 000 ans de revenus.

Ce n'est pas une mince dette. D’autre part, un denier est une petite pièce d'argent qui correspond au salaire journalier. Une dette de 100 deniers n’est pas une dette insignifiante, mais ce n’est pas non plus bouleversant.

En répondant à la demande d'aide de Pierre pour comprendre jusqu'où le pardon doit aller, Jésus enseigne que le pardon de Dieu dépasse à la fois notre mérite et notre compréhension de celui-ci.

Le pardon, tel qu'il est exposé dans cette parabole, est extravagant à l'extrême.  La leçon pour les lecteurs d'aujourd'hui est toujours la même. Pardonnons sans calcul ni réserve. Bien sûr, ce n'est pas facile à faire.

Matthieu semble nous dire que le pardon de Dieu a des limites, mais peut-être que ce sont les limites que nous nous fixons. Le serviteur impitoyable appelle un jugement sur lui-même en traitant son propre pardon comme une liberté d’agir à sa guise. Il transforme ainsi un roi miséricordieux en juge vengeur.

Le problème ne vient pas du roi, ni même par analogie avec Dieu, mais du monde que le serviteur insiste pour se construire.

Le pardon, nous ne pouvons pas l'avoir sans le donner. 

Le pardon ne signifie pas l’acceptation de la violence perpétrée contre nous. Cela ne signifie pas laisser libre cours aux gens qui nous feraient du mal. Cela ne signifie pas la soumission aux gens qui sont plus forts que nous. 

Le pardon est un reflet de l'amour de Dieu, pas la malédiction de l'abus ou le reflet de nos pires tendances en tant qu'humains, pas la faiblesse. Nous sommes libres de pardonner sans compter. Si nous comptons, cela ne s'appelle pas le pardon. 

Pierre a entendu la réponse de Jésus, mais il ne pouvait pas savoir qu'en fin de compte, c'était le montant astronomique de la dette que Jésus allait bientôt pardonner :tous les péchés du monde entier à travers le temps. Une dette incroyablement importante. 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme S.J, Curé de la Paroisse Christ-Roi de Mangobo à Kisangani.

 

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