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En participant à la table du Seigneur, nous annonçons et nous inaugurons déjà une humanité unifiée autour de Lui. Mais l'inaugurons-nous vraiment dans notre vie quotidienne ?(Père Xavier Bugeme sj)

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Nous célébrons aujourd'hui le 28ème dimanche TO/A.

En voici les textes : 

Première lecture Is 25, 6-9

Ps 22

Deuxième lecture Ph 4, 12-14.19-20 

Évangile Mt 22, 1-14

Dans un monde cloisonné, où l'on se dispute les biens de la terre, où l'on refuse de partager avec l'autre, avec l'étranger, où chaque groupe accapare pour lui, un rêve ne cesse de se réaffirmer : celui d'un monde sans divisions, sans haine raciale, sans pauvres.

Ce serait si beau !  Mais sans cesse nous contredisons notre rêve et nous fermons la porte au nez de ceux qui frappent.

Saurons-nous écouter l'appel à accueillir tous ceux qui attendent de participer au festin du Royaume ? La fête est pourtant préparée pour tous. 

Le peuple d'Israël, lui, a été élu pour servir de témoin de Dieu parmi les nations et pour annoncer le rassemblement de tous les hommes autour de leur Créateur. 

Hélas, centré sur des préoccupations tout humaines, il a négligé lui-même de venir à la fête. Bien plus, il a rejeté et tué les prophètes qui venaient l'y convier.

Il en sera puni, pendant que le festin sera ouvert à tous les passants prêts à revêtir la tenue de la cérémonie. 

Plus que jamais, Jésus provoque ses adversaires. Il précipite ainsi sa propre condamnation, mais accélère l'éclatement du Judaïsme et l'ouverture de l'Église au monde.

Pour accompagner notre méditation de ce dimanche, je vous propose ce texte de Sr Frédérique (www carmel saintjoseph.com). 

Bonne méditation à nous tous. (Père Xavier Bugeme SJ). 

Dans la parabole qui nous interpelle aujourd’hui, le refus des invités dénote certainement un rejet de l’autorité de celui qui les convie : ils ne le reconnaissent pas comme leur roi parce qu’ils ne l’ont pas choisi.

Ils demeurent centrés sur ce qui leur appartient – leur « champ », leur « commerce » – ils demeurent enfermés dans leur monde de rendement et d’efficacité, plus encore dans des relations qu’ils entendent maîtriser de bout en bout.

Dans une telle position, pas de place pour la gratuité d’une invitation à la fête de l’alliance : ce refus traduit une méconnaissance du don de grâce et surtout du Donateur. 

Cependant cette grâce ouverte aux premiers choisis est vraiment le signe d’autre chose : une persistance du don que nul refus ne saurait arrêter, une surabondance du don qui veut s’étendre à la multitude à partir de l’appel singulier de quelques-uns.

Et si ce Roi se révélait Père de tous ? Si son désir, au-delà de toute convention, était d’ouvrir sa joie, la joie du Royaume, à tous les enfants de Dieu dispersés ? La méconnaissance de la grâce se double ici d’un mépris des autres : de ceux que l’on considère comme indignes ou impropres à participer à la fête du Fils du Roi.

Et, de fait, la violence du refus des premiers invités va jusqu’au meurtre, car il n’est pas concevable que je partage mon héritage princier avec des va nu pieds… « Ces serviteurs s’en allèrent par les chemins et rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, mauvais et bons » (10).

L’entrée dans l’espace des noces de l’Alliance ne dépend plus d’une appartenance légale, officielle, conventionnelle ; elle dépend de la générosité et de la bienveillance sans limite de Celui qui appelle.

Telle est l’autorité de Jésus, contestée par le refus de ceux qui s’estiment « justes » : l’autorité du suppliant ! « Tout est prêt, venez aux noces » (4). 

Face à cette autorité paradoxale, une autorité qui ne s’impose pas mais qui attend une libre réponse de chacun, nous pouvons comprendre l’expulsion scandaleuse de l’invité négligent : « Comment es-tu entré ici sans avoir de vêtement de noce ? » (12). 

De quelle parure nous revêtons-nous en présence du Père ? Face à l’autorité de Jésus le suppliant, Envoyé du Père, seul le vêtement de libre gratitude peut nous donner accès à l’espace du Royaume !

« Nous sommes si lents à faire à Dieu le don absolu de nous-mêmes que nous n’en finissons plus de nous préparer à cette grâce. Il nous semble que nous donnons tout à Dieu.

Or nous ne lui offrons que les revenus et les fruits, tandis que nous gardons pour nous le fonds et la propriété.

Curieuse manière, en vérité, de rechercher l’amour de Dieu !  Nous voulons le posséder en peu de temps, et, pour ainsi dire, à pleines mains. Nous n’en finissons jamais de faire à Dieu le don absolu de nous-mêmes.

Aussi, il ne nous donne pas tout d’un coup un tel trésor. Plaise au Seigneur de le répandre en nous goutte à goutte… (Thérèse d’Avila, Vie 11,1-4)   

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj  Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

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