Il faut être disciple de Jésus-Christ pour faire des disciples de Jésus-Christ. Lorsque cette condition n'est pas remplie, il est certes possible de faire des disciples, mais ce sont les disciples d'un homme, d'un mouvement, d'une secte.(Père Xavier Bugeme sj)
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix !
En ce 29ème dimanche du TO/A, l'Église universelle célèbre la journée mondiale de la mission (Dimanche de la mission).
Je vous en donne les lectures propres :
Première lecture Ac 1, 3-8
Ps 18, 2-5
Deuxième lecture 1Tm 1, 1-8
Évangile Mt 28, 16-20
Les dernières paroles du Christ ressuscité à ses disciples annoncent le bouleversement à venir : c'est toute la terre qui entendra la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu.
C'est pour que cette mission s'accomplisse que le Seigneur assure ses disciples de sa présence "jusqu'à la fin du monde "(Mt 28, 16-20).
L'Évangile de Matthieu commençait par l'annonce de l'Emmanuel : Dieu-avec-nous(1, 23).
Il s'achève par la déclaration de Jésus : Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde." Cette présence, les disciples la découvrent dans la "Galilée des nations ", symbole du monde. En eux, tout doute s'efface.
L'avenir est ouvert. Ils peuvent désormais, et nous après eux, partir annoncer à tous les hommes la Bonne Nouvelle d'un Royaume dont ils ont compris enfin la nature.
La mission des "onze" consiste à "faire des disciples", c'est-à-dire à partager avec d'autres leur engagement, à la suite du Christ, à faire advenir la justice du Royaume des Cieux en se conformant à l'enseignement qu'ils ont reçu de Jésus.
En recevant le baptême "au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit", les disciples signifieront leur commune appartenance à l'Église du Christ.
La formule trinitaire renvoie au baptême de Jésus dans les eaux du jourdain : l'Esprit est descendu sur lui et la voix du ciel a établi une relation de Père à Fils, entre Jésus et Dieu.
A ceux qui ont encore des doutes, le Seigneur ressuscité promet d'être "avec eux" jusqu'à la fin des temps" : "Moi avec vous je Suis tous les jours jusqu'à la fin du monde", c'est-à-dire, comme l'avait prononcé l'ange du Seigneur, l'Emmanuel : avec nous Dieu".
"Ainsi se répondent le début et la fin de l'Évangile : la personne de Jésus assume toute l'histoire humaine, mais depuis le "premier jour de la semaine", le matin de Pâques, cette histoire incorpore l'engagement et le témoignage des chrétiens "(Claude Tassin).
Pour nourrir notre prière, je vous propose ce texte de Jean-Pierre Golay : Être disciple pour faire des disciples. (www.bible-ouverte.ch).
Bon dimanche des missions à nous tous. (Père Xavier Bugeme SJ)
Nous sommes disciples de Jésus-Christ pour faire des disciples Qu'est-ce qu'un disciple? Si, vous posant la question, vous avez ouvert un dictionnaire, vous aurez appris qu'un disciple est un élève; c'est le sens du terme latin disciplus qui est à l'origine de notre mot disciple.
Un disciple, dit encore le dictionnaire, est une personne qui reçoit l'enseignement d'un maître.
Les disciples de Jésus sont ses élèves, les Evangiles relatent quelques-unes de leurs expériences.
Depuis vingt siècles, les disciples de Jésus n'ont pas cessé d'être à l'école de leur Maître.
Se déclarer chrétien, c'est professer croire et suivre Jésus. Dans le monde relativiste où nous sommes, il est absolument capital que tout chrétien soit au clair sur les implications d'une telle déclaration.
Jésus a très clairement énoncé les conditions à satisfaire pour être son disciple: «Si quelqu'un vient à moi, sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple.
Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. [...] Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple» (Luc 14:26-27,33).
Entre les versets 27 et 33, Jésus donne deux exemples significatifs: celui de l'homme qui, avant de bâtir, calcule la dépense, et celui du roi qui, avant d'engager le combat, examine le rapport de force des troupes en présence; ils soulignent tous deux la nécessité d'être au clair sur le prix à payer pour être disciple.
Etre disciple de Jésus-Christ Jésus dit la vérité, il ne berce jamais d'illusions ceux qui l'écoutent. Etre son disciple coûte le prix fort.
Il ne s'agit de rien de moins que de renoncer à tout pour le suivre; c'est clair et net, il faut le savoir et nous en souvenir.
Le disciple doit donner la priorité à son Maître et faire passer sa famille au second rang.
Il doit renoncer à tout ce qu'il possède, même à sa propre vie. Il doit se charger chaque jour de sa croix et suivre ainsi son Maître.
Etre disciple de Jésus-Christ est tout sauf une sinécure! Si vous ne voyez pas ce qu'il a fait, vous n'allez pas suivre un tel Maître. Jésus n'a jamais prêché la facilité.
Le prix fort il l'a payé avant de nous l'indiquer. «Existant en forme de Dieu, il n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix» Avant de nous appeler à renoncer à tout, le Fils a renoncé à sa gloire, il a quitté son Père, il s'est fait simple homme et s'est rendu obéissant jusqu'à la mort.
Sa croix, lieu de rencontre entre le Dieu saint et l'homme pécheur, est la porte qui donne accès au chemin de vie, un chemin étroit et droit, le seul qui permet à celui qui l'emprunte de venir au Père, selon ce qu'a dit Jésus: «Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi» (Jn 14:6).
Etre disciple de Jésus-Christ, c'est quitter le chemin large et facile que se trace l'être humain autonome, pour s'engager sur le chemin étroit et droit qui va de la croix au Père.
C'est veiller constamment à ne pas s'en écarter, mettre une croix sur le monde et se savoir crucifié pour lui, tenir fermement les promesses de Dieu, ne vivre que pour lui et par lui.
L'élève que nous sommes appelés à être n'est jamais plus que son Maître; ses souffrances sont aussi notre lot, elles sont incontournables, mais pour le disciple comme pour le Maître, elles précèdent la gloire (relisez ce qu'en dit Paul en Romains 8:18).
En réfléchissant au prix à payer pour être disciple de Jésus-Christ, il convient de nous souvenir de ce qu'il a affirmé au terme du Sermon sur la montagne: «Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux» (Mt 7:21).
Impossible d'être disciple au rabais! Si nos actes ne sont pas conformes à la volonté du Père, il n'y a qu'une solution: nous repentir et obéir.
Faire des disciples Etre disciple de Jésus-Christ, c'est à quoi nous sommes appelés; faire des disciples, c'est la mission que Jésus nous a confiée: «Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit.
Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde» (Mt 28:19-20). Depuis vingt siècles, la preuve est faite, il faut être disciple de Jésus-Christ pour faire des disciples de Jésus-Christ.
Lorsque cette condition n'est pas remplie, il est certes possible de faire des disciples, mais ce sont les disciples d'un homme, d'un mouvement ou d'une secte. Aujourd'hui, les organisations non gouvernementales ont largement remplacé les missions.
On part avec elles pour quelques mois ou quelques années, apporter une aide matérielle, technique, économique appréciée.
L'entreprise est assurément louable, il y manque toutefois l'essentiel, l'Evangile; car seul Jésus-Christ fait de l'homme une nouvelle créature.
Nos contemporains ont besoin plus que jamais de connaître Jésus-Christ. Il est le seul chemin qui relie l'homme à Dieu, la vérité qui démasque les utopies et délivre des liens occultes, la vie abondante et intarissable à laquelle aspire tout être humain.
Notre unique raison d'être dans ce monde, sans être de ce monde, est de refléter Jésus-Christ par nos vies, d'être l'odeur du Fils bien-aimé du Père parmi les hommes qu'il a tant aimés.
Faire de toutes les nations des disciples, c'est travailler avec Jésus-Christ qui opère en nous, avec nous et par nous, pour rencontrer, accueillir, enseigner ceux qu'il place sur notre route. Mon profond désir est de voir refleurir la vocation missionnaire que le Seigneur nous a adressée.
Reconnaissons que nous sommes plus préoccupés par nos petits problèmes que des choses qui concernent le royaume de Dieu.
Au lieu de nous étendre, nous nous sommes éteints. Il est grand temps de nous réveiller, de payer le prix pour suivre Jésus-Christ, et de conduire ceux qui nous entourent à le rencontrer, croire en lui et le suivre à leur tour.
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo.