La foi ne se vit pas dans un fauteuil tout simplement en se contentant de dire : "Jésus, je t'aime ". La foi est engagement, service. Il faut être au service de Dieu et des hommes. (Père Xavier Bugeme sj)
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix !
Voici la méditation pour ce mardi de la 29ème semaine TO Paire.
Lecture Eph 2, 12-33
Ps 84
Évangile Lc 12, 35-38
Depuis quelques décennies, plus précisément dès après le Concile Vatican II, on a insisté - et à juste titre - sur la nécessité, pour les chrétiens d'insérer leur foi au creux même de leur vie humaine, et donc de participer avec tous les autres hommes et femmes aux grands projets de libération humaine de fraternité universelle qui traversent l'histoire.
Il y a eu, en effet, des époques où les chrétiens ont paru se désintéresser de la terre et du temporel : la grande accusation récente contre l'Église était que la Foi était "l'opium du peuple".
La pensée du ciel et de l'enfer était comme un refuge qui endormait les hommes, les démobilisait de leurs tâches humaines quotidiennes.
Mais que pense Jésus de tout cela ? L'Évangile est-il si démobilisateur ? Et s'il mobilise plutôt les hommes, dans quelle direction le fait-il ? Pour Jésus, le chrétien n'est pas démobilisé.
Il est, au contraire, en alerte constante, toujours prêt à l'action, en tenue de service, jour et nuit. Garder la lampe allumée, c'est se tenir prêt sans arrêt, même la nuit.
Relever les pans de sa robe dans sa ceinture, c'est se tenir prêt au travail.
C'est une tenue de service. Le chrétien est donc quelqu'un de toujours disponible, prêt à servir. Pour nous aider à entrer dans la prière, je vous propose la réflexion du Père Yannick Bonnet.
Bonne méditation à nous tous !
Tout au long de sa vie publique, le Seigneur donne l’exemple du service, il le pratique avec les pauvres, les malades, les souffrants. Pour ses disciples, qu’il forme et enseigne jour après jour, il en fait l’éloge et confirme que lui-même n’est pas venu pour être servi mais pour servir.
Dans l’évangile de ce jour, il amorce un thème que nous retrouverons largement developpé dans la lecture de demain, celui de la nécessaire persévérance dans le service :
" Restez en tenue de service, gardez vos lampes allumées". Autrement dit, ne vous laissez pas distraire par les préoccupations égoïstes ou futiles, soyez vigilants.
Ce qui doit attirer notre attention en ce jour, c’est que le Seigneur montre la relation incontournable qui existe entre cette vigilance, cette persévérance dans le service de Dieu et du prochain, et le bonheur dans la vie éternelle. Ce thème des fins dernières ne cesse de revenir dans l’enseignement du Christ.
Il est le plus souvent présenté comme une séparation définitive entre les vierges sages et les insensées, entre les brebis et les boucs, entre les bons poissons trouvés dans le filet et les mauvais.
Comme Benoît XVI l’a fait remarquer dans son encyclique sur la vertu d’Espérance, le fait que Dieu rendra justice à chacun d’entre nous est facteur d’espérance pour celui qui, en cette vie, peine, rame, est persécuté pour la justice. Dans cet évangile, le Christ ne fait pas allusion au sort de ceux qui auront été insouciants ou égoïstes.
Il ne braque le projecteur que sur le sort des fidèles à son message, pour reprendre le ton des Béatitudes : "Bienheureux les serviteurs que le maître touvera en train de veiller, à minuit ou même plus tard".
Prenons bien conscience de cette récompense inouïe qui les attend : leur Créateur, leur Sauveur, Celui à qui ils doivent tout depuis leur conception jusqu’à leur mort, ce Dieu d’Amour prend la tenue de service, les installe au banquet des noces de l’Agneau et les sert chacun à son tour.
Chacun d’entre nous est pour notre Dieu un être unique, un enfant bien-aimé. Il nous a créés pour ce bonheur éternel où Il nous comblera en permanence en répondant à ce besoin d’Amour qu’Il a creusé en nous.
Lui ne nous fera jamais défaut, ces dons peuvent répondre à toutes nos nécessités et Il veille sur nous comme un Père, un Frère, un Epoux.
Nous le savons bien, la vie terrestre n’est malgré tout pas facile mais le bonheur éternel qui nous est promis et proposé, dépasse tout ce que nous pouvons imaginer, c’est le triomphe de l’Amour, donné, reçu et partagé.
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.