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La paix est le plus grand bienfait que l'homme désire. Celui sans lequel tous les autres deviennent dérisoires. Mais ce salut, cette paix nouvelle, la vraie, celle que Jésus lègue aux siens aux jours qui suivent sa victoire sur la haine et la mort, cette paix vient bouleverser la paix de ce monde. Ce n'est pas une paix facile, sans histoires : c'est une paix à construire dans la difficulté.

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Voici la méditation pour ce jeudi de la 29ème semaine TO Paire. 

Lecture Eph 3, 14-21

Ps 32 Évangile

Lc 12, 49-53 

Qu'est ce que ce feu dont parle Jésus?  Comme les paroles de Jésus sont ici déroutantes et assez effrayantes : "Je suis venu apporter un feu sur la terre... Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, plutôt la division."

  Qu'il est difficile d'accueillir ce texte, en contradiction flagrante avec ce que l'on dit d'ordinaire de Jésus, le prince de la paix venu apporter l'amour et le pardon. Et voilà que l'on nous parle de feu.

D'un feu brûlant et consumant. Est-ce que la religion amène avec elle essentiellement la violence d'un feu dévorant, brûlant l'impie et le pécheur ? 

Ceux qui se font une opinion en tenant compte uniquement des extrémistes religieux pensent, en tout cas, en ce sens et disent clairement que "les religions n'apportent que fanatisme, guerre et violence." 

Encaissons la critique, mais réagissons tout de même ! Il est vrai que des atrocités ont été, parfois, commises au nom de la religion ! Cependant la foi n'est pas en cause ; celle que l'on condamne est une foi dévoyée, pervertie et instrumentalisée au service du pouvoir et de l'oppression.

Les deux grandes guerres mondiales l'illustrent bien. Elles ne sont pas le fruit de conflits religieux, mais idéologiques.

Les responsables en sont les adhérents aux théories sicialistes-nazies athées, néo-paiennes.

Ces guerres eurent pour cause des idéologies, et non la religion. Ce n'est donc pas la foi qui est en cause, mais les déviations de la foi en idéologies athées et païennes. 

Ce qu'il faut chercher à comprendre, à travers ces paroles de Jésus, c'est le sens, ce que symbolise le feu dans le langage biblique. Dans toute la Bible, le feu est le symbole de Dieu : au buisson ardent embrasé rencontré par Moïse, dans le feu de l'orage au Sinaï, dans les sacrifices du Temple où les victimes étaient passées par le feu, comme symbole du jugement final qui purifiera tout... 

Dans le Nouveau Testament, Jésus se dit le vanneur qui jette la paille au feu, il parle du feu où sera jetée l'ivraie improductive, il refuse de faire tomber le feu du ciel sur les samaritains. On y voit l'Église vivre désormais du "feu de l'Esprit" descendu à la Pentecôte.

Ce même feu brûlait au cœur des disciples d'Emmaüs quand ils écoutaient, sans le reconnaître encore, le Ressuscité. 

Le renouvellement du monde par le feu de Dieu, la purification de l'humanité, Jésus en est, pour ainsi dire, hanté. Il sait qu'il doit, pour cela, être plongé dans la souffrance et la mort, qui le recouvriront comme les vagues de la mer ballotent un noyé. 

Le salut du monde, la purification, la rédemption des hommes n'ont pas été accomplis sans effort, sans d'immenses souffrances. Ne l'oublions jamais.

Comment nous étonnerions-nous qu'il nous en coûte ? Puisqu'il en a bien coûté si cher à Jésus lui-même ?  Pour nourrir notre méditation, je suggère cette réflexion du Père Yannick Bonnet (www.saintjosephduweb.com). 

Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme SJ) 

Ce nouvel épisode de l’enseignement de Jésus à ses disciples comporte deux messages d’un ton très différent l’un de l’autre.

Le ton du premier est celui d’une confidence du Maître à ses disciples, à ses proches, en relation quotidienne avec Lui mais pas toujours conscients de ce qu’Il vit intérieurement dans l’exercice de sa mission.

Le ton du second est celui du pédagogue qui commence par formuler une question avant de donner Lui-même la réponse, une réponse qui a dû secouer les disciples et qui nous secoue encore aujourd’hui.   

La confidence est splendide, mais les disciples ne la comprendront que beaucoup plus tard : Jésus est impatient de vivre sa Passion et de mourir sur la Croix ! Ce baptême, auquel Il aspire de toutes ses forces, c’est celui du sang, celui du martyre.

La veille de sa mort, le jeudi Saint, Il expliquera à ses disciples l’importance de la venue future de l’Esprit Saint qui allumera ce feu que Lui, Jésus, est venu apporter sur la terre.

La Passion et la Croix, c’est le Salut du monde, et c’est bien pour cela qu’Il s’est incarné. Or, quand Il en parle ce jour-là, Il sait que l’heure n’en est pas encore venue et cela Lui pèse.

Quelle leçon pour nous et comme nous avons du mal à comprendre, comme les apôtres en leur temps, que le salut passe par la Croix et que chacun d’entre nous, même s’il n’est pas capable de la désirer comme le Christ, doit être prêt à la porter. 

Quant à la question, elle cache en quelque sorte un piège pour les esprits des apôtres. Car, bien sûr, d’une certaine manière, Jésus donne la paix. Il le dira explicitement à ses disciples le Jeudi Saint :

" Je vous donne la paix, je vous donne ma paix. " Et là, paradoxalement, Il semble affirmer le contraire non seulement au niveau du monde mais même à celui de la famille. Je viens diviser les familles.

Bigre ! Cela mérite explication, et notre époque a peut-être plus que jamais besoin de cette explication, tant il est patent que beaucoup de nos contemporains oublient qu’il ne faut jamais séparer l’Amour de la Vérité et qu’il ne faut pas confondre l’amour authentique avec l’affectif dominant, qui justement conduit à ne pas dire la Vérité, pour ne pas peiner, à ne pas éduquer les enfants pour ne pas les contraindre, à ne pas rappeler les exigences morales pour ne pas blesser ceux qui ne les respectent pas.

Eh oui ! La Vérité est tranchante comme une épée, elle sépare au couteau le vrai du faux et cela fait mal. Mais c’est la Vérité, qui rend libre et qui permet de discerner le Bien, de détecter le Mal et donc de s’engager pour le Bien et de s’interdire le Mal. 

Renoncer à la passion de la Vérité, occulter toutes les questions qui fâchent, adopter l’esprit du monde pour ne pas se faire d’ennemis, refuser l’affrontement avec le mensonge distillé par le Prince de ce monde, c’est tout simplement de la non-assistance à personne en danger et c’est le contraire de l’amour authentique.

Et c’est justement dans la famille, le lieu priviligié par le Seigneur pour l’exercice de l’amour authentique, qu’il faut avec le plus de courage aborder les questions qui divisent notre société et sur lesquelles l’Eglise s’est prononcée sans ambiguïté, qu’elles touchent l’économie, la politique, la vie sexuelle, le divorce, l’avortement, etc…La paix véritable passe par le combat pour la Vérité. 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj   Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

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