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Le chrétien est un homme renouvelé par l'espérance. Celle-ci est une tension active qui l'incite à anticiper, dans l'humanité présente, la société qu'il entrevoit pour demain.(Père Xavier Bugeme sj)

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix !  Nous célébrons, aujourd'hui, le 32ème Dim. TO/A. 

Première lecture Sg 6, 12-16

Ps 62

Deuxième lecture 1 Th 4, 13-18

Évangile 25, 1-13 

Pour qui a saisi à quel point le Royaume était plénitude venant combler nos aspirations les plus profondes, il devient impossible de l'attendre passivement.

Toute la vie est soulevée par le désir du terme auquel elle conduit. 

Le chrétien est un homme renouvelé par l'espérance. Celle-ci est une tension active qui l'incite à anticiper, dans l'humanité présente, la qu'il entrevoit pour demain.

Elle lui donne aussi de reconnaître dans le monde tous les germes qui, déjà, font pressentir la nouvelle société. 

Ainsi le croyant manifeste-il, par toute son attitude, le dynamisme dont la source est en Dieu.

Il est déjà pénétré d'une vie qui est participation à l'échange trinitaire lui-même. 

Dynamisme nécessaire et incontournable. Il est toujours tentant de se reposer sur des certitudes acquises, en pensant que le Salut est assuré. Éternelle illusion de ceux qui se sont installés dans un système de pensée sécurisant.  

Au moment où il commence à parler de la fin des temps, Jésus met en garde ses disciples. Qu'ils soient toujours prêts au retour de leur Seigneur.

A chaque instant, il faut pouvoir l'accueillir.  Pour nourrir notre prière, je vous suggère cette réflexion de Viviane De MONTALAMBERT(www.lacourdedieu.com)  Bonne méditation et Bonne journée dominicale à toutes et à tous. ( Père Xavier Bugeme SJ) 

LA PARABOLE DES DIX VIERGES,   une histoire de femmes qui suit immédiatement une histoire d’hommes — "le serviteur fidèle, ou infidèle” (Mt 24,45-51). Deux paraboles à but pédagogique.

Une petite leçon pour apprendre à discerner dans les comportements, à voir au-delà de ce qui se ressemble, ce qui se contredit.  Dix jeunes filles s’en vont à une noce.

C’est la nuit. Munies de leurs lampes, elles sortent toutes au-devant de l'époux annoncé.

Le lecteur immédiatement est averti : cinq d’entre elles sont sages, et les cinq autres sont folles.

"Oh, mais quelle horreur ! direz-vous. Jésus leur met une étiquette sur le dos et les enferme dans un jugement dont elles ne pourront ensuite plus jamais sortir !" (nous sommes toujours plus chrétiens que Jésus lui-même, n'est-ce pas ? nous en savons tellement plus que lui !)

La démarche est inverse : pour voir la réalité telle qu’elle est, il est impératif d’en avoir accepté d’avance les enjeux.

La vérité ne nous appartient pas ; se faire disciple du Christ, c'est oser la 'discerner' comme lui-même l'enseigne.

Sagesse ou folie ? À voir. C'est le sujet de la parabole. Le sens des mots va progressivement apparaître dans le cours de l’histoire :

"Les folles, en effet, prenant leurs lampes n’avaient pas pris d’huile avec elles, mais les sages avaient pris de l’huile dans des fioles avec leurs lampes".  Les ‘sages’, nous les appellerions des ‘réalistes’.

Elles évaluent la situation et la part qu’elles ont à y prendre : il s’agit de sortir au-devant d’un époux qui pourrait tarder. Il leur faut en conséquence s’équiper d’une quantité d’huile suffisante pour tenir éventuellement plusieurs heures, et éclairer ensuite le cortège jusque dans la salle des noces.

Elles sont attentives, tout simplement responsables, autant que possible accordées à la réalité à vivre. La suite le prouvera. Mais les ‘folles’, elles, sont très peu concernées.

Elles sont là pour se faire voir, faire partie du groupe, singer les autres. Mais la réalité à vivre — l’époux qui vient et la part qu’elles ont à prendre à la fête — elles s’en moquent. L’apparence leur suffit. 

La dissymétrie sous-jacente au groupe apparaît soudain lors de l’arrivée de l’époux : les folles n’ont pas de quoi rallumer leur lampes.

Naturellement et selon leur bonne habitude, elles se tournent vers leurs compagnes pour leur réclamer ce qui leur manque. Mais il est trop tard : «cela ne suffirait pas». Chacune est renvoyée à sa responsabilité personnelle, à son vouloir intime.

« Je ne vous connais pas », leur rétorquera plus tard l’époux, en écho à leur propre mépris de sa personne. Elles n’ont pas fait leur part alors qu’il en était encore temps, elles ne peuvent plus tricher maintenant. C’est un avertissement. 

"Veillez !" ne concerne pas directement la prière. Nous ne sommes pas ici dans un contexte proprement religieux, mais dans une situation concrète et pratique qui concerne tout le monde, les croyants comme les autres.

C’est de vigilance qu’il s’agit, de cette permanente attention au réel à laquelle se consacrent très naturellement ceux qui ont le goût de vivre et de servir. La vigilance des femmes sages s’inverse ici dans la négligence des folles.

Il ne s’agit pas, de la part de ces dernières, d’un simple oubli — qui alors devrait être excusé — mais d’un acte volontaire, une posture, un refus de collaborer. Elles n’ont rien à attendre, personne à servir. 

Hypocrites ! s'exclame Jésus face aux pharisiens. L’hypocrisie est l’art de profiter des situations sans s’y investir personnellement.

Le véritable hypocrite se plait à étaler son sentiment comme on agiterait un leurre, pour attirer sa proie et mieux la dominer. L’hypocrisie est un acte de pouvoir ; non pas défensif mais offensif. L’hypocrite des Évangiles s’apparente au pervers narcissique.

Tout lui est dû mais lui, il ne doit rien à personne. Il triche et il le sait. 

Jésus fait ici un petit exercice de discernement, à usage pratique. À nous ensuite de l'appliquer, le mettre en pratique.

Le suivre est à ce prix.  Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj   Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

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