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Un des buts de la prière - ce n'est pas le seul, évidemment, c'est d'entretenir en nous la foi, la relation personnelle avec Dieu : c'est comme le rendez-vous que se donnent des gens qui s'aiment, pour entretenir leur amour. Là où manque la prière, il y a un trou dans l'œuvre divine, un trou béant, quelles que soient les broderies dont on orne la déchirure(Père Xavier Bugeme sj)

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Je vous envoie la méditation pour ce samedi de la 32ème semaine TO Paire. 

Lecture 3 Jn 5-8

Ps 111

Évangile Lc 18, 1-8 

Nous avons entendu hier l'invitation à prendre au sérieux notre "fin".

Les images utilisées étaient "le feu, l'eau"... et enfin "le vautour" qui fond sur sa proie. Tout cela pourrait être générateur d'angoisse. 

En fait, Jésus veut nous réveiller de nos torpeurs et de nos indifférences ; mais il ne veut nullement nous angoisser.

Sa venue tarde, se fait attendre, mais il ne faut pas "se décourager" : il faut y prier.  

C'est vrai qu'une question qui nous brûle les lèvres : combien de temps encore ? Et cette autre question encore plus brûlante : "Tiendrai-je jusqu'au bout ? Ne suis-je point capable d'apostasie, ou de lent abandon ? Ma foi ne peut-elle pas s'effriter sous les coups du doute ou du malheur ?"  

Un des buts de la prière, c'est d'entretenir en nous la foi, la relation personnelle avec Dieu : c'est comme le rendez-vous que se donnent des gens qui s'aiment, pour entretenir leur amour.  Il y a un aspect "anti-angoisse", dans la prière : on s'appuie sur quelqu'un, on se confie à lui, on sort de soi pour se livrer à un Autre.

Pour nourrir notre méditation, je vous suggère cette réflexion du Père Jean-Claude Pariat (www.cath.ch).  Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme SJ). 

Pas de missions sans prière : pas de prière du cœur sans actions de nos mains.

  Une veuve, un juge ! Une bouche désolée qui implore que ›justice’ lui soit faite.  Une oreille mondaine ne voulant pas entendre.  Tel est le premier message que nous recevons en ce dimanche.

La prière de cette veuve ne paraît pas émouvoir ce juge. Déçue de ne pas être écoutée, cette veuve ne se résigne pas. Elle poursuit sa supplique auprès du juge jusqu’à son exaucement.

Ne nous est-il pas arrivé de prier avec insistance sans être exaucé ?  Nous éprouvons de la frustration. Nous nous disputons parfois avec Dieu. A quoi cela sert que je te prie ?  Tu n’entends pas mes demandes puisque tu ne me réponds pas. La tentation d’abandonner la prière est grande. 

Prier sans se lasser  Tes disciples, Jésus, ont éprouvé ce que nous-mêmes nous éprouvons.  Ils t’ont demandé de leur apprendre à prier comme Jean le Baptiste le faisait pour ses disciples.

Jésus, apprend-nous à vivre nos prières. Alors Jésus les invite à prier avec Lui : « Notre Père qui es aux cieux … » On demandait à Sainte Thérèse de Calcutta comment prier. Sa réponse est en deux mots:    en priant… sans se lasser … C’est bien l’attitude de la veuve.  Elle a continué à demander au juge de lui rendre justice. Cette parabole se vit au cours de nos journées.  « Tu écoutes quand je te parle ? »  Souvent, le conjoint, l’enfant se comporte comme le juge. La veuve et le juge ne sont pas sur la même longueur d’onde. 

Merci à nos auditeurs de la Radio Suisse Romande de nous écouter …  sur la même onde.  Le juge exerce une autorité qu’il a reçue pour régler les conflits sociaux. Peu à peu, il choisit ses relations, celles qui le mettent en valeur. Il vit dans les mondanités de son temps. 

Son service de juge l’a situé parmi les gens influents, les gens de pouvoir : ceux qui se croient supérieur aux autres gens. Le juge s’est éloigné du petit peuple. Il ne respecte pas Dieu ; il se moque des hommes…  Son cœur de chair est devenu un cœur de pierre, indifférent aux souffrances des personnes qui recourent à son service judiciaire. 

Ce qui ne peut nous être enlevé: la prière  Pour affronter ce juge injuste, Jésus lui envoie une veuve venant lui demander justice.  Une veuve ?  Pourquoi ?  Depuis son veuvage, elle a été exclue d’une large part de la vie sociale qu’elle vivait avec son époux.

Elle a perdu un statut social. Elle est démunie de toute autorité.  Face au pouvoir, à la force et à la supériorité d’un juge mondain, la veuve est comme un petit enfant sans pouvoir, sans force, sans supériorité.

Cependant, il lui reste ce qui ne peut lui être enlevé et que le petit enfant ne connaît pas encore :  la prière.  Jésus ne dit rien sur les litiges et mésententes qui mettent cette femme en situation de précarité. 

Son message qu’il nous donne prend forme dans le témoignage de cette veuve. Par la prière, cette femme reçoit la force d’aller vers le juge. Ses épreuves se prolongent par l’indifférence de celui-ci. 

Cette justice inhumaine ne représente certainement pas la justice de Dieu.  Revenir à la charge avec persévérance  Jésus l’accompagne dans ses épreuves. Il lui donne le courage de persévérer. « Va ! Dis-lui encore ce que ce juge doit entendre pour exercer envers toi la résolution des injustices qui t’affligent. »  Et la veuve revient à la charge avec persévérance une fois, deux fois, plusieurs fois.  Elle prie le juge de ne plus lui refuser de rendre justice.

Le juge concède à la supplication de cette femme qui l’ennuie. Il lui rend justice pour qu’elle ne lui casse plus la tête. 

Que nous dit Jésus en ce mois d’octobre dédié à la Mission Universelle ? Priez …  La prière est le carburant de toute œuvre missionnaire, imprégnée de tendresse et de charité Nous prions.

A qui adressons-nous nos prières ?  Et que demandons-nous dans nos prières ?  Sommes-nous las de prier ? Attendons-nous des réponses immédiates de Dieu?  Faisons-nous du marchandage avec lui ? Si tu exauces ma prière, je te donnerai ….  A coup sûr, Dieu reste en silence. 

Est-il sourd pour autant ? Ou voulons-nous imposer à Dieu de répondre à nos désirs, de faire notre volonté ?  Volonté de Jésus d’ouvrir les coeurs fermés à l’amour  Jésus continue à nous instruire par sa prière. Il le fait pour la veuve et pour le juge.

A la veuve, il lui donne la persévérance dans sa requête priante. Au juge, il lui demande – par l’intermédiaire de la veuve – de quitter son cœur de pierre. Jésus n’instruit pas en créant des oppositions : le juge contre la veuve, ou inversement.

Il agit pour que l’un et l’autre entre dans l’accomplissement de la volonté du Père, cette volonté qu’il a d’ouvrir les cœurs fermés à son amour. Jésus procède ainsi dans la parabole du pharisien et du publicain priant dans le Temple.

Il ne veut pas opposer le pharisien du publicain. Mais à travers le publicain, il montre au pharisien que sa prière est mondaine, orgueilleuse.

« Je ne suis pas comme les autres, comme ce publicain… »  Jésus veut montrer au pharisien qu’il n’est pas sur la bonne voie de la prière en lui donnant le témoignage humble du publicain. 

Une voie nouvelle  Les vrais priants missionnaires sont ces pauvres de cœur ; ce sont ces petits, ces enfants sans pouvoir, sans force et sans supériorité.

Quelle attention portons-nous sur ces petits qui nous sont proches ? Comme la veuve et le publicain, ils nous révèlent quelque chose de la présence aimante de Dieu et de son action dans leur vécu quotidien.

La prière du publicain ouvre une voie nouvelle au pharisien ; celle de la veuve une voie nouvelle pour le juge.

Vont-ils prendre cette voie nouvelle ? Cette voie nouvelle est offerte à nous tous. A chacun la liberté de s’y engager, de prier et d’agir ou de l’éviter. 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj   Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

Commentaires (Total : 1)

B
Benoît njila 14/11/2020 03:44:32

Bjr padre, Merci pour la méditation du jour

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