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Tout homme doit développer les dons qu'il a reçus de Dieu. C'est cela que Jésus nous apprend. En prenant ici le langage d'un maître dur, soucieux du rendement de ses biens, le Christ n'entend pas justifier la conception mercantile de la religion, conception qu'il a, par ailleurs, toujours condamnée. Il veut obliger des gens, toujours tentés par le laisser-aller, à se ressaisir. Dieu attend de nous un rendement.(Père Xavier Bugeme sj)

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix !

Nous célébrons aujourd'hui le 33ème dimanche TO A. 

Première lecture Pr 31, 10-13.19-20.30-31

Ps 127

Deuxième lecture 1 Th 5, 1-6

Évangile Mt 25, 14-30. 

Le pape nous invite à ouvrir les yeux sur la réalité de notre monde et la misère que le manque de partage vrai engendre : la pauvreté.

Comment chacun pourrait-il contribuer à travailler pour un développement qui prenne en compte toutes les dimensions de l’homme ? Comment chacun pourrait-il coopérer à créer les conditions de durabilité de l’existence ?  Le pape vient réveiller en nous l’amour préférentiel pour les pauvres. François vient provoquer en nous la conversion. Ouvrons-nous au Seigneur pour accueillir sa miséricorde. 

Pour nourrir notre méditation, je vous suggère la réflexion du Frère Aimé TANO (www.benedictinsbouake. Com).  Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme SJ). 

Dans son dernier chapitre, présenté comme un poème de l’alphabet hébraïque, le livre des Proverbes, attribué à Salomon, Fils de David, trace les portraits d’une femme parfaite, une femme exceptionnelle. C’est l’idéal recherché puisque la perfection est un travail d’engendrement.

La question est là : « Une femme parfaite, qui la trouvera ? » Il s’agit dans ce texte du portrait d’une femme que Dieu a remplie de sa sagesse et qui donne à son entourage la seule chose dont Dieu rêve pour l’humanité, à savoir, le bonheur.

La préoccupation constante de la femme de valeur est de faire le bonheur de sa maisonnée. Le texte se termine par ce beau verset : « Célébrez-la [femme] pour les fruits de son travail : et qu’aux portes de la ville, ses œuvres [de cette femme]  disent sa louange ! »  Le psaume 127 que nous avons écouté nous parle du bonheur des fidèles : « Heureux qui craint le Seigneur ! ».

La crainte exprimée dans ce texte n’est pas la peur mais l’amour du Seigneur, dont l’amour du prochain est le prolongement. 

Dans sa Première lettre aux Thessaloniciens, saint Paul invite cette communauté à l’attente du Seigneur dans la vigilance.

L’attitude pour attendre le Seigneur est bien décrite dans la première lecture et le psaume que nous avons entendus.

Aujourd’hui, le Pape nous aide encore en insistant sur l’amour préférentiel du pauvre, comme éléments de vigilance.

Le Pape François nous invite à méditer l’enseignement social de l’Eglise. Quel est mon engagement dans la recherche de solution pour le bien être de mes frères et sœurs en humanité ? Il nous faut travailler à notre conversion pour ne pas nous laisser surprendre par cette venue, qui est la réalisation du bonheur. 

L’amour préférentiel pour  les pauvres est le programme exigé de tout humain et surtout des disciples du Christ : « Ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants et restons sobres. »  Dans l’Evangile de ce jour, Jésus nous introduit à nouveau dans la Parabole.

Il nous parle de la Parabole des talents, la parabole des trois serviteurs chez saint Matthieu, que nous trouvons aussi chez Luc (Lc 19,11-27).

Les ressources de la terre  nous sont confiées depuis la Genèse, comme ce voyageur qui confie ses biens à ses serviteurs.

En confiant ses biens à ses serviteurs, ce patron manifeste ainsi son amour et sa confiance pour eux.

Ce patron connaît les capacités de ses serviteurs, il en tient compte dans la distribution de ses biens. 

Dieu fait toujours la même chose avec nous. C’est dans la confiance et dans l’amour que notre Seigneur nous distribue ses dons.

Dieu compte sur nous pour la fructification et la fécondité de ce qu’il nous donne. Dieu nous associe à ses affaires pour bâtir son Royaume, chacun selon ses capacités. Dans cette parabole, les talents distribués désignent la Bonne Nouvelle que les hommes ont reçue : cinq talents, deux talents et un talent. Chacun sera jugé selon la manière dont il aura fait fructifier ce don reçu de Dieu. 

Serons-nous capables d’être traités un jour comme des serviteurs dignes de confiance ? « Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour  peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton Seigneur. » Ou serons-nous traités comme ce serviteur qui s’érige en juge de son maître ? Le patron a proposé l’amour et la confiance et lui, le serviteur paresseux,  a répondu par la peur et la haine. Son initiative n’a pas coïncidé avec la démarche du Patron. Il a eu peur de prendre des risques.

Ceux qui ont su fructifier leurs talents, ont pris des initiatives qui ne vont pas sans risques.

La miséricorde de Dieu n’enlève pas la pratique de la justice : « Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là il y aura des pleurs et des grincements des dents ! » Jésus veut faire comprendre l’obligation et la joie de coopérer avec l’action de Dieu dans l’évangélisation du monde.

La leçon qui se dégage de tous les textes d’aujourd’hui, c’est l’intérêt que Dieu porte à notre vie quotidienne : c’est bien là, dans les réalités très concrètes que se joue notre bonheur.

Les croyants, vivant dans la foi, l’amour et l’espérance, fixent leur attention sur le présent. Ils agissent sans peur de se laisser surprendre par la venue du Seigneur qui est là dans le frère et la sœur que nous rencontrons chaque jour. Les disciples du Christ veillent dans la nuit pour attendre le Seigneur, leur Seigneur.  Veiller, frères et sœurs, c’est faire confia

nce à Dieu, croire qu’il interviendra à son heure et persévérer dans la foi et dans la charité. 

Pour revenir à l’attention aux pauvres, Saint Basile le Grand disait ceci dans l’une de ses homélie : « Et toi, n’es-tu pas avare, n’es-tu pas spoliateur, quand tu t’appropries les biens que tu as reçus en intendance ? (…) Il appartient à celui qui a faim, le pain que tu gardes ; à celui qui est nu, le manteau que tu conserves dans tes coffres ; à celui qui est sans chaussures, la chaussure qui pourrit chez toi ; au pauvre, l’argent que tu tiens enfoui. Ainsi, tu commets autant d’injustices qu’il y a de personnes à qui tu pourrais donner. (…) Si chacun prenait seulement de quoi subvenir à ses besoins et laissait le superflu à l’indigent, personne ne serait riche, personne ne serait pauvre, personne ne serait dans la misère.» Frères et sœurs,  n’ayons pas peur des pauvres. Les pauvres sont nos maîtres. Les pauvres nous enseignent la vie. 

Faisons notre petit possible pour le Royaume et nous entendrons dire : rassure-toi, tu as fait ce que tu as pu. 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj  Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

Commentaires (Total : 1)

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Hélène Nzimbu 14/11/2020 20:03:41

Merci de nous le rappeler encore que l esprit saint ne donne la force de le faire.

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