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Le regard de Dieu, comme il est différent du regard des hommes. Les riches paraissent puissants, et font des offrandes, apparemment, plus grosses. Mais pour Jésus, la pauvre femme a mis "davantage". Aimer, c'est tout donner... (Père Xavier Bugeme sj)

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,

Paix !

 

Voici la méditation pour ce lundi de la 34ème semaine TO Paire.

 

Lecture Ap 14, 1-3.4b-5

Ps 23

Évangile Lc 21, 1-4

 

Nous sommes arrivés à la "dernière" semaine de l'année liturgique. Les dernières pages que nous lirons, de l'Évangile selon Saint Luc, se rapportent aux derniers jours de la vie terrestre de Jésus, juste avant sa Passion. 

 

Jésus, à l'approche de sa mort, est en pleine conscience de sa "fin" humaine. Son dernier grand discours porte aussi sur la "fin" de Jérusalem, et la "fin" du monde.

C'est une pensée que nous ne devons pas éviter. Car nous y allons, nous aussi.

 

Avant qu'on ne fasse taire cette grande voix qui disait "les choses de Dieu", Jésus parle, il enseigne.

 

Après avoir tant parlé sur les routes, dans les villages, au bord de l'eau, dans les synagogues de province, le voilà qui enseigne "dans le Temple". Il n'a pas de rôle officiel... Il n'a pas le droit d'entrer dans le sanctuaire : seul le grand prêtre y pénètre. Il ne prend donc pas la parole d'un lieu rituel, au cours d'un office.

 

Lui, le Fils de Dieu, le porte-Parole de Dieu, se contente de rassembler autour de lui, comme un simple orateur de passage, les quelques auditeurs qui veulent bien l'écouter. C'est bien à l'intérieur de l'enceinte du Temple - et ce détail est significatif : là, il achève sa mission - mais, c'est en plein air encore, sur l'esplanade du Temple, ou bien sous l'une de ses colonnades. Jésus prend la parole dans un lieu ouvert.

 

Pour nourrir notre méditation, je vous propose de nous inspirer d'une réflexion du Père Emmanuel Pic (www.rcf).

 

Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj)

 

Lorsque Jésus prend la parole à Jérusalem, c’est au milieu du vacarme des outils, dans le grincement des roues des charrettes. La ville est un vaste chantier. On reconstruit le Temple ; c’est l’un des grands projets du roi Hérode, qui voulait de cette manière se faire bien voir de ses sujets. Un appel est lancé à la générosité publique : à l’entrée du chantier, un tronc est installé pour recueillir les aumônes. On imagine les gros dons, les gros chèques, les gros donateurs qui se font ainsi remarquer par le souverain et espèrent sans doute en retirer des avantages ; et puis, il y a les gens simples, comme cette pauvre femme qui n’a rien pour vivre et ne peut mettre qu’une petite pièce de rien du tout.

 

Et voilà que Jésus, plutôt que de se féliciter des dons les plus importants, donne en exemple cette femme dont nous ne connaissons même pas le nom, et qui va ensuite retrouver l’anonymat d’où elle a été tirée. Elle n’a pas de nom, ce qui nous permet de lui donner le nôtre : cette femme, c’est moi, c’est toi, c’est nous.

On pourrait faire de cette histoire une lecture moralisante : au concours de la générosité, ce n’est pas celui qui donne le plus qui l’emporte, mais celle qui donne en proportion de son revenu.

 

On peut en dire aussi : aucun don n’est méprisable, les petits ruisseaux font les grandes rivières.

 

Pour Jésus, la question n’est pas là. Cette femme est une parabole vivante. Elle a compris que le vrai sens de la vie, c’est donner de soi, donner tout ce que l’on a, donner sa vie. Elle a placé au centre de sa vie un idéal pour lequel elle sacrifie tout. Après avoir versé son obole, elle n’a plus rien pour elle ; on l’imagine se dirigeant vers l’hospice, pour vivre à son tour de la charité publique. Peu importe : elle a été au bout de ses convictions, devenant ainsi une allégorie de l’amour, qui consiste précisément à donner sa vie pour ceux qu’on aime.

 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj 

 

Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

 

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