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Pour des chrétiens vivant au moment où disparaissent les derniers témoins apostoliques du Christ, la tentation de retour à la passivité est grande. Le grand Jour attendu n'est décidément pas venu. Le monde est toujours aussi dur. Patience ! Le Seigneur fait mûrir l'humanité. En attendant la pleine manifestation de Dieu, il faut déjà savoir distinguer ce qui, déjà, est mort, et le monde nouveau qui pointe là où l'homme est intérieurement renouvelé.(Père Xavier Bugeme sj)

Nous célébrons aujourd'hui le deuxième dimanche de l'Avent/B.
 
Première lecture Is 40, 1-5.9-11
Ps 84
Deuxième lecture 2 P 3, 8-14
Évangile Mc 1, 1-8
 
Dans l'attente d'un monde renouvelé, nous sommes sans cesse ballottés d'un enthousiasme facile à la passivité résignée.
 
Incapables de comprendre et d'accepter la nécessité des lentes maturations dans le temps, nous passons constamment de l'impatient "tout et tout de suite" au "à quoi bon rêver ?".
 
Mais la pleine manifestation de Dieu suppose un décapage de nos désirs. Il nous faut longtemps pour nous purifier des illusions qui nous empêchent d'accéder au véritable règne de l'amour.
 
C'est dans ce patient travail de purification, en et dans le monde, que se traduit le véritable enthousiasme chrétien. Notre espérance cesse alors d'être une utopie. Elle devient "réaliste".
 
A des chrétiens secoués par l'épreuve de la persécution et tentés de perdre leur espérance en un monde neuf, Marc rappelle le message de Jean-Baptiste.
 
Lorsque ce prophète reprenait l'image d'Isaïe : "reprenez le chemin du Seigneur", il faisait percevoir la signification spirituelle de ce message : Dieu ne peut venir que par le sentier de l'homme converti.
 
Il ne surgit que là où l'homme consent à s'effacer, ce que devra faire Jean-Baptiste lui-même. Par son Messie, le Seigneur changera le cœur de l'homme en lui donnant son Esprit. Puisse cette espérance active pénétrer notre attente du Seigneur qui vient.
 
Pour nourrir notre prière, je vous suggère cette réflexion de l'Abbé Philippe Blanc (www.cath.ch).
 
Bonne méditation à toutes et à tous.(Père Xavier Bugeme sj)
 
Nous voici rassemblés autour du Christ vivant et nous venons nous abreuver à la source toujours nouvelle de l’évangile. D’une certaine manière, chaque fois que nous écoutons la Parole de Dieu et nous rendons disponibles pour qu’elle accomplisse en nous ce qui a été proclamé, nous vivons comme un « commencement ». Et c’est ensuite dans nos vies que cette Parole va prendre chair et devenir visible.
 
La rencontre avec la Parole de Dieu, la rencontre personnelle avec ce Dieu qui me parle et espère un dialogue familial entre lui et moi, est lourde de promesses pour une vie nouvelle.
 
Raviver la petite flamme de notre espérance
 
Le prophète Isaïe disait déjà que la Parole proclamée rendait féconde les déserts humains pour leur permettre de porter du fruit. Et ce sera aussi l’appel lancé par Jean Baptiste afin que l’humanité s’ouvre à la miséricorde en vue d’une vie nouvelle. Notre Dieu ne craint pas de venir à la rencontre de nos souffrances ou incompréhensions, de nos doutes ou de nos angoisses. Il ne vient pas les expliquer, il vient les habiter de sa présence, comme pour nous offrir la consolation et raviver la petite flamme de notre espérance. Notre Dieu n’est pas seulement un berger qui marcherait en avant de son troupeau mais, d’après le prophète et cela est bien notre expérience personnelle, il porte chacune de ses brebis sur son cœur. Il ne se contente pas de nous parler de son amour, il nous le fait voir à l’œuvre.
 
Jésus vient nous rencontrer
 
En ce temps de l’Avent, nous sommes dans l’émerveillement car nous nous souvenons avec saint Pierre que le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse. Elle a déjà été accomplie lorsque Jésus est venu dans notre chair pour nous rencontrer et pour nous permettre de rencontrer le Père en passant par lui. Il viendra encore pour établir définitivement le ciel nouveau et la terre nouvelle où l’humanité sera débarrassée de tout ce qui l’amenuise, la défigure et l’abime pour être revêtue de gloire.
 
Notre mission : désigner le Christ
 
Ecoutons encore la voix du Baptiste et regardons son geste. Son appel à la conversion nous demande de ne pas remettre à demain ce qui pourrait rendre possible la rencontre avec l’aujourd’hui de l’amour de Dieu. Son geste désigne Celui qui vient pour combler nos cœurs d’amour et de tendresse en les brûlant au feu de l’Esprit Saint. Grâce au témoignage de Jean et à sa parole courageuse, tous ceux qui venaient à lui étaient invités à se préparer pour la rencontre avec le Messie promis. Cette parole et ce geste disent quelque chose de notre mission au cœur du monde et en ce temps : faire retentir l’Evangile car il est Chemin, Vérité et Vie ; désigner le Christ car il est l’unique Sauveur. Parce que nous avons rencontré le Christ, nous sommes heureux de conduire les autres aussi à cette rencontre.
 
Oser la rencontre
 
Nous ne pouvons pas nous contenter de rester entre nous comme si nous étions détenteurs d’un secret réservé à quelques-uns. L’amour du Christ et sa Parole nous poussent à oser la rencontre avec tous ceux qui sont encore aux périphéries ou plus loin encore. C’est aussi cela le dynamisme de l’Avent : nous préparer et accompagner la préparation des autres pour que Celui qui vient soit accueilli au mieux, dans la paix et l’espérance.
 
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj 
 
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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