Les détenteurs officiels de l'autorité demandent à Jésus, comme d'autres l'avaient fait pour Jean, de qui il tient l'autorité dont il fait montre dans son enseignement. Jésus leur suggère la réponse en leur retournant la question à propos de Jean , cela le dispense de révéler la source de son action à des gens qui, de parti pris, se refusent à la reconnaître (Père Xavier Bugeme sj)
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix !
Je vous envoie la méditation pour ce lundi de la 3ème semaine de l'Avent B.
Lecture Nb 24, 2-7.15.17a
Ps 24
Évangile Mt 21, 23-27
Le temps de l'Avent est le temps des préparations, le temps des cheminements. Il est bien rare que les grandes décisions, les grands engagements, sortent du néant sans avoir été longuement préparés.
Face à l'option "Jésus", si nouvelle à beaucoup d'égard, les hommes vont se séparer selon un choix qui déjà s'est présenté à eux face à "Jean-Baptiste".
La position que l'on a prise devant l'appel de Jean-Baptiste prépare la position que l'on prendra devant l'appel de Jésus.
Pour nourrir notre prière, je vous propose cette réflexion du Frère Dominique (www.homelies.fr)
Bonne méditation à toutes et à tous (Père Xavier Bugeme sj).
Jésus, dans l'enceinte sacrée du Temple, s'était mis à enseigner. Mais il enseignait sans permission... Sans permission des hommes, puisqu'il avait reçu mission de Dieu.
Et les chefs des prêtres avec les anciens du peuple, autrement dit les autorités religieuses et civiles, qui composaient le Sanhédrin, viennent demander compte à Jésus de la liberté qu'il prend : "Par quelle autorité enseignes-tu ici ? Qui t'a donné cette autorité ?" Ce qui leur pose problème, ce n'est pas l'autorité morale et l'ascendant exceptionnels de Jésus, qui étaient évidents, pour tous, même pour ses ennemis, mais l'origine de sa mission, le mandat qu'il avait reçu: "Qui t'a envoyé, dont tu puisses invoquer l'autorité et la mission, et d'où vient l'autorité que tu manifestes dans ton enseignement ?". L'autorité de Celui qui a envoyé Jésus, l'autorité personnelle de Jésus l'Envoyé, les deux sont accueillis et récusés ensemble.
À leur manière, agressive, les ennemis de Jésus mettent en lumière l'affirmation si souvent reprise dans l'Évangile de Jean :"Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu". Dieu et son Fils ont même autorité, et même dessein de salut pour les hommes.
Jésus pourrait répondre aux chefs du Temple comme il répond à ses ennemis en saint Jean, et en appeler au témoignage de ses œuvres, œuvre de guérison et de vie, œuvre de puissance et de douceur, qui sont bien des œuvres de Dieu. Ce jour-là, parce qu'il s'agit des principaux responsables du peuple, Jésus choisit de les mettre devant leurs responsabilités, de leur faire découvrir les racines de leur refus de croire.
Il ne méritent pas que Jésus leur dise en clair le secret de sa mission, parce que quelque chose en eux se ferme à la lumière, et ce réflexe de fermeture a déjà joué à propos du Baptiste et de son baptême de pénitence : ils n'ont pas su voir dans ce grand raz-de-marée de conversion une initiative de Dieu, un signe venant du ciel. Ceux qui n'ont pas su reconnaître en Jean-Baptiste un prophète ne sont pas prêts à identifier en Jésus le propre Fils de Dieu, parlant avec autorité de par l'autorité de son Père.
Cet épisode où l'on voit Jésus contesté, et par ceux-là même qui avaient mission de guider son peuple, jette quelque lumière sur le mystère de sa parole qui poursuit sa course difficile dans le monde par l'Église.
Aujourd'hui encore Jésus a le droit de prêcher dans son Temple, dans son Église, dans le Temple de notre communauté et de notre propre cœur. Il a le droit de faire entendre, au nom de Dieu, avec l'autorité du Père, une parole qui appelle et qui dérange, qui réveille et qui met debout, qui suscite l'effort et offre à l'homme de se dépasser.
Aujourd'hui encore des réflexes de fermeture ou des allergies plus ou moins conscientes empêchent les croyants d'accueillir hardiment le message prophétique de Jésus, et ses consignes de conversion du cœur pour la rémission des péchés. Le monde du refus voudrait faire taire le Christ et étouffer sa parole, et il mobilise contre lui même des responsables de la politique ou de la culture. Nous-mêmes parfois nous laissons impressionner par l'ampleur des contestations, par le renom des hommes qui minimisent le Christ, par les silences de Dieu dans nos propres angoisses.
Que cet Avent soit pour nous l'occasion d'un sursaut de foi, d'un surcroît de confiance. Approchons-nous de lui encore plus, puisqu'il enseigne dans son Temple. Disons-lui :"Parle-nous encore, Seigneur, avec l'autorité du Père, toi qui n'a pour nous que des pensées de paix. Parle-nous, toi, le prophète et le Fils de Dieu. Trouve en nous des disciples qui écoutent, crée en nous un cœur nouveau, qui perd toute dureté en s'approchant de ta miséricorde, qui renonce à toute raideur devant le mystère inouï de ton enfance. Fais-nous attendre et hâter par la foi le jour de ta présence, le jour de ta gloire.
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.