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La prophétie de Malachie s'accomplit en la personne de Jean, fils du prêtre juif Zacharie , le nom nouveau, qui signifie

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix !
 
Je vous envoie la méditation pour ce mercredi 23/12/20. Avent B.
 
Lecture Ml 3, 1-4.23-24
Ps 24
Évangile Lc 1, 57-66
 
Après les annonces des naissances, voici les naissances elles-memes. Aujourd'hui Jean-Baptiste. Après demain Jésus.
 
Il y a un mystère qui plane sur tout un berceau, sur toute naissance d'homme ou de femme. "Que deviendra-t-il ? Que sera-t-elle" ? Toutes les chances, et tous les risques, de la liberté. Cet enfant sera-t-il saint ou criminel ? De quelle empreinte marquera-t-il l'histoire du monde ou de l'Église ?
 
Jean-Baptiste, lui, annonce manifestement une autre naissance. Avant même de lire plus loin dans l'Évangile, nous découvrons déjà dans ce prologue, que Jean-Baptiste aura un rôle dans ce Royaume de Dieu qui commence.
 
Pour nourrir notre prière, je vous propose cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre (www.jardinierdedieu.fr).
 
Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj).
 
Jean Baptiste est avec Jésus et Marie l’une des rares personnes dont les Evangiles parlent de sa naissance, de sa conception même, jusqu’à sa mort. Il est le « plus grand des enfants des hommes ». Et le jour anniversaire de sa naissance, le 24 juin, l’emporte sur le dimanche, le jour mémorial de la résurrection du Seigneur, signe de l’importance de cet homme, de sa vie, dans l’histoire du salut, signe de l’importance de cette humanité, de notre humanité, qui va à la rencontre de Dieu, du Seigneur, en se portant elle-même, en se portant comme question...
 
Aujourd’hui, en sa nativité, il nous est donné de considérer comment lui aussi est unique, comment en lui, est portée la question humaine, lui qui vivra à la limite, limite en naissant d’un vieux couple, limite en vivant au désert, limite en perdant tout, y compris son existence. En effet, nous pouvons dire que Jean Baptiste, de part en part, est une question... Question, qui trouvera sa réponse dans la venue du Fils de l’homme, question qui le travaillera au plus intime de la confiance : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »... Une question que la contemplation de sa vie aide chacun à reconnaître agissante pour lui-même aussi...
 
« Elle mit au monde un fils », cette expression commune est riche d’un sens profond. Ce que fait toute femme qui accouche, Elisabeth le fait aussi. Elle met au monde, elle donne à un être de sortir de lui-même, de se trouver en relation avec les autres, de pouvoir ainsi exister, comme le fera Marie qui elle aussi, peu à peu, présentera son enfant au monde, jusqu’au « ils n’ont plus de vin » à Cana... Cet homme est un fils, son fils. Le monde le reçoit celui que personne n’espérait plus, le monde se réjouit et, aussitôt, il tend à le faire sien, à se l’approprier, à le repérer, à le situer, à le naturaliser. Lui qui est né comme par miracle, il aura un nom issu de la tradition, le monde se poursuit, imperturbable en son ordre... Violence muette de faire rentrer dans le rang tout un chacun... Mais une rupture surgit. « Non, il s'appellera Jean. »
 
« Que sera donc cet enfant ? », le « non » des parents relance la question pour les proches, Zacharie le père, celui qui officiait dans la liturgie sempiternelle du temple, a lui aussi été travaillé par son surgissement, cet enfant porte en lui, une question qui remet le monde en route, lui interdit de se clore sur lui-même. Il ira, jusqu’au péril de sa vie, dire le droit « tu n’as pas le droit de prendre cette femme pour épouse » auparavant il aura relancé les personnes, quelque soit leur état, sur leur devenir propre... Par tâche d’huile, depuis sa conception, Jean Baptiste relance la question de l’existence, la ramène ainsi à Dieu, fait sortir chacun de l’épaisseur du quotidien, de l’habituel... Lui, l’écorché, il rouvre l’avenir, il est cette « voix qui crie dans le désert », il fait tomber ce qui nous protège de la quête du sens... Dans sa nudité, il donne la possibilité à chaque situation humaine d’être vécue comme relation avec Dieu. « La main du Seigneur était avec lui ».
 
« L'enfant grandit et son esprit se fortifiait » Nous connaissons l’âme de la vie de Jean Baptiste, ce qui l’anime au plus profond, mais cette âme se coule aussi dans l’existence normale, dans la croissance, le développement, l’acquisition de savoirs et de savoir-faire... Mais ne nous y trompons pas, cette vie ne se réduit pas à l’acquisition des conditions de l’existence, il ira au désert, il ira à la limite de l’humain, il laissera tomber les certitudes, les enveloppes pour être pure attente de « Celui qui vient », il tiendra la place de l’homme disponible pour la rencontre... Il donnera à son peuple d’être en éveil... Il sera, comme cela, « manifesté à Israël ». Sa parole agira... Nous aussi, en nos vies, laissons surgir ce qui est le lieu de notre attente du Seigneur, il est dans le sauvage, dans le désertique... Aimons en nous l’éveil... laissons surgir la Parole, même en un cri... Bonne fête de la Saint Jean.   - Soyons tous des Jean-Baptiste
 
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj 
 
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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