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Un enfant naît chez des descendants oubliés de David, ballotés dans le monde au gré du caprice orgueilleux empereur païen. C'est de cette façon paradoxale que Dieu réalise la promesse qu'il fit jadis au petit pâtre de Bethléem devenu roi. Pour reconnaître le don de Dieu dans l'humble signe d'un nouveau-né couché dans une crèche, pour voir la création en fête là où il n'y a que la nuit, il faut la totale candeur, c'est-à-dire la pauvreté des humbles de ce monde ! Dieu fait de ceux-ci les témoins de ces merveilles. (Père Xavier Bugeme sj)

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,

Paix !

 

Nous célébrons la Nativité de Notre Seigneur.

 

Voici les textes que la liturgie de l'Église nous propose pour la messe de la nuit.

 

Première lecture Is 9, 1-6

Ps 95

Deuxième lecture Tt 2, 11-14

Évangile Lc 2, 1-14

 

Noël : fête tant attendue d'un enfant roi. Cet enfant roi, c'est la réalité vécue dans nombre de familles où l'on a tout fait pour que ce jour soit tissé de bonheur pour les enfants aimés. Dans leur joie, des parents peuvent soudain entrevoir un accomplissement de leur propre vie.

Royauté combien dérisoire, pourtant, si l'on met à songer à ce qui attend demain ces enfants, ou si l'on se rappelle la façon dont on a soi-même perdu le royaume enchanté. Le bonheur d'un moment peut-il être total, alors que s'y mêle le sentiment déchirant de la fragilité ? 

Ah ! Si l'on pouvait assurer à ceux que l'on aime un monde enfin habitable, parce que vraiment fraternelle ! Alors nos difficultés, nos échecs, seraient effacés. Tout prendrait sens. Mais n'est-ce pas là voeu illusoire ? 

Non, ce n'est pas une illusion, nous répondent les textes de la liturgie. La longue attente aboutit. Mais l'accomplissement suppose d'étranges cheminements. Il faut bien que l'homme s'arrache à ses vues immédiates de bonheur, qu'il accepte d'entrer dans les vues de Dieu, pour avoir part à son Royaume.

Pour nous accompagner dans notre prière en ce temps béni de Noël, je vous propose cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre (www.jardinierdedieu.fr).

Bonne méditation à toutes et tous.

Joyeux Noël à vous mes chères sœurs et mes chers (Père Xavier Bugeme sj).

Le drame de la vie humaine, de toute vie humaine, n’est pas annulé en cette sainte et douce nuit... Nous y découvrons la réponse de Notre Dieu à cette situation ainsi que l’appel qu’il adresse à chacun de nous. En effet, deux axes dynamiques se rencontrent dans l’évangile de la Nuit de Noël, déjà ils dessinent la Croix au lieu même de la Naissance de Notre Seigneur. La croisée des deux forme aussi le lieu de l’appel au discernement pour chacun de nous : suivre l’un ou l’autre axe, entrer en soumission de la puissance extérieure ou se lancer dans la louange, pure et pauvre...

« Un édit de l'empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre » Le premier axe est celui de la démonstration de pouvoir de l’empereur. Chaque élément du monde se met en route pour pouvoir être compté à son lieu d’origine. Un centre met en branle toute une périphérie. Mais la recension de ses moyens, de ses pouvoirs que peut-elle faire si ce n’est se courber sur elle-même sans la moindre perspective autre qu’elle-même, que son chiffre. Dès lors impossible de ne pas percevoir de manière hostile toute autre émergence de pouvoir, de capacité... tout devient concurrence, menace et enfermement.

« Or, pendant qu'ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter »L’autre axe est celui de la vie qui pousse, de manière absolue et souveraine, en n’importe quelle situation parce qu’elle est la vie. Dans le contexte imposé par le premier axe, elle trouve les moyens de sa subsistance. « Elle l'emmaillota et le coucha dans une mangeoire » Et cette vie attire aussi, mais sous la forme de l’appel et non de l’imposition, sous la forme de la promesse, de la liberté... tout devient grâce. Ciel et terre concourent gracieusement à l’unification du Cosmos par la louange...

« La gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière » En chacune de nos vies, ces deux axes courent en nous, nous travaillent... Ils ne visent pas à créer le même monde. La vie, la vraie vie, au-delà de tout calcul, de tout bilan, ne cesse de se donner, d’appeler. Laissons-nous envelopper, emmailloter, contenir par ce qui donne vie... Ne cherchons pas à vivre par nous-mêmes, sur nos propres forces... Apprenons de l’enfant nouveau né la vraie vie, il en est le Prince...

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj  

Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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