Image Post

De simples gens, représentant la plus authentique piété juive, peuvent, comme les bergers, reconnaître en Jésus celui qui accomplit l'attente d'Israël. Mais, loin de combler l'attente normale de parents désireux de voir leur enfant suivre la voie qui leur paraît bonne, Jésus éprouvera les siens ; Joseph, et surtout Marie, se qualifieront par leur disponibilité à la mission de l'enfant.

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Ce dimanche, nous célébrons la solennité de la Sainte Famille/B. 

Première lecture Gn 15, 1-6 ; 21, 1-3

Ps Deuxième lecture He 11, 8.11-12.17-19 Évangile Lc 2, 22-40 

La Sainte Famille : une famille qui ne trouve son sens que par son orientation vers Dieu.  

La famille, l'enfant... Pourquoi ? Il y eut un temps où ces réalités paraissaient aller de soi. Elles étaient le fondement de la société.

Elles étaient source de sécurité et garanties pour l'avenir.  Aujourd'hui, il n'en va plus de même. Les assurances semblent fournir un "bâton de la vieillesse" plus sûr... et moins coûteux que les enfants. Quant à la stabilité du foyer, combien y songent encore ? 

Curieusement, on remet même en cause la famille chrétienne en assurant que l'engagement sur lequel elle repose dispenserait de recréer chaque jour l'amour. Elle consisterait en une fausse sécurité.  Mais le véritable engagement, quand il est pris envers un autre, est au contraire acceptation du risque et de la gratuité.

La véritable famille chrétienne est le signe de l'aventure à laquelle Dieu nous appelle, lui qui nous demande de croire à sa promesse. Et l'enfant, compris chrétiennement, est, non pas satisfaction d'un désir égoïste d'un couple à la recherche de son épanouissement, mais ouverture à l'avenir, à l'inconnu. 

Pour nourrir notre prière, nous nous inspirerons d'une réflexion du Frère Jean-Christian Lévêque, o.c.d.(www.carmel.asso.fr)  Bonne méditation à toutes et à tous et Bonne fête de la Sainte Famille. (Père Xavier Bugeme sj) 

Dans la foule anonyme du Temple, nous rejoignons un petit groupe qui passe inaperçu : un vieillard et un tout jeune foyer. 

Marie serre dans ses bras l’offrande du monde, le propre Fils de Dieu ; et lui, Joseph, apporte l’offrande des pauvres : deux jeunes colombes.

Quant à Siméon, il n’est ni prêtre, ni rabbi ni lévite. Il n’était pas au Temple à attendre l’événement : il vient d’y arriver, poussé par l’Esprit Saint, car c’est un homme de l’Esprit, et trois mots de saint Luc résument sa sainteté : 

• c’est un juste, pleinement « ajusté » au vouloir de Dieu, • c’est un fervent, un hasid, tout en accueil de la miséricorde, • c’est un fils d’Israël qui attend la promesse, totalement associé au destin de son peuple. 

Voilà l’homme de foi, d’amour et d’espérance que l’Esprit envoie au-devant du Messie. Sans un mot, il reçoit l’Enfant : c’est la nouvelle alliance dans les bras de l’ancienne ; c’est l’instant de fidélité que Dieu préparait depuis Abraham. 

Puis Siméon, l’enfant au creux du bras, se met à bénir Dieu ; et l’Esprit, illuminant sa prière, dévoile à ce pauvre son propre destin, le destin de l’Enfant et celui de sa Mère. 

Pour lui-même, le vieillard parle de départ et de paix : il peut s’en aller vers la mort, puisque déjà il a rencontré, vu et touché celui que Dieu donne pour la vie du monde ; et il s’en va dans la paix, parce que Dieu s’est souvenu de son amour.  Pour l’Enfant, Siméon annonce un destin universel : il sera le salut de tous les peuples. Israël, à qui Dieu montre sa fidélité, et les nations païennes, qu’il prend dans sa miséricorde (Rm 15,7-12), tous les hommes seront éclairés par la lumière qui émane de cet Enfant, par la gloire, l’éclat lumineux, que Dieu, déjà, fait rayonner de la Face de son Christ.

Et l’irruption de cette lumière tracera une frontière, dans le cœur de chaque homme et au cœur de chaque groupe humain, entre l’assentiment et le refus : face au Fils de Dieu, au fils de Marie, face à Jésus vrai Dieu et vrai homme, un discernement s’imposera à tout homme, de toute langue et de toute culture, qui révélera le fond de son cœur, la pente secrète de sa liberté.

« Toi-même, ajoute Siméon - et un grand étonnement passe dans le regard de Marie - un glaive traversera ta vie » ; l’épreuve révélera le fond de ton cœur ; l’inconnu, I’imprévu, l’incompréhensible réclameront de toi, avec ta soumission de servante, un surcroît d’amour et de pauvreté. 

Quant à nous, frères et sœurs, hommes et femmes au cœur partagé, qui sentons si mouvante en nous la frontière entre le don et le refus, entre l’abandon et l’inquiétude, où allons-nous trouver la lumière pour nos pas, personnels et communautaires, et la paix que Dieu nous demande de porter au monde ? 

Suivons, rien que pour aujourd’hui, la démarche de Siméon, suivons l’instinct de l’Esprit : entrons au Temple, venons à la prière, recevons l’Enfant : Marie nous le prête un instant ; elle nous le donne chaque jour. Gardons-le doucement au creux du bras : quand nous portons l’Enfant, c’est lui qui nous conduit.

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj  Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

laissez votre commentaire