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A peine né, l'enfant-Dieu devient une "personne déplacée " et un signe de contradiction. Matthieu, dans le récit de cet évènement, présente Jésus comme le nouveau Moïse : à l'annonce de sa naissance, Hérode réagit, comme jadis Pharaon, en faisant massacrer des enfants ; mais comme Moïse, Jésus échappe au massacre parce que Dieu le réserve pour une mission de salut

Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! 

Le 28 décembre, l'Église célèbre la fête des Saints Innocents, Martyrs.

Lecture 1Jn 1, 5-32 Ps 123 Évangile Mt 2, 13-18  Quel paradoxe que cette mort de nouveaux-nès, provoquée par la naissance de Jésus qui vient donner la vie à tous les hommes !  Cette mort manifeste une vérité que révélera pleinement la mort de l'Innocent par excellence : la volonté du pécheur, dont Hérode est ici le type, est source de mort. 

Mais une vérité est illustrée par le sort des Innocents : là où la malice des pécheurs sème la mort, l'amour de Dieu fait surabonder la vie et offre à tous les hommes le salut ; l'entrée des Innocents dans la gloire montre bien la gratuité de ce salut, que nous apporte le Fils de Dieu. 

Pour nourrir notre prière, je vous propose cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre (www.jardinierdedieu.fr). 

Bonne méditation à toutes et à tous. ( Père Xavier Bugeme sj). 

Tout homme, de par sa condition de créature en relation avec l’Autre et les autres, se trouve pris dans un triangle de forces dans lequel il a à évoluer, à inventer son chemin. Les trois sommets sont constitués par le « ce que je veux », le « ce que je peux » et le « ce qui s’impose à moi » qui tout au long de notre existence évoluent, bougent. 

La différence de style entre Hérode et Joseph est saisissante. Dans un cas, le triangle est complètement aplati entre un sommet impératif du « ce que je veux » [me maintenir roi] qui débouche sur un « ce que je peux » [exercer le pouvoir sans limite] sans le moindre respect du « ce qui s’impose à moi ».

Cela entraine un océan de violences (le massacre des saints innocents), fruit de l’enfermement. 

En revanche, recevoir ce qui s’impose à moi est ce qui me donne d’envisager les choses de manière nouvelle... Ainsi, pour Joseph, le « ce que je veux » semble n’être que le porteur du « ce qui s’impose à moi », comme le manifeste sa totale obéissance à ce que lui révèle le songe.

Cette attitude débouche, de fait, sur l’ouverture d’un grand nombre de possibles… pour lui et sa famille qui sera sauve en Egypte, pour la révélation du mystère de Dieu à travers l’accomplissement de la promesse de l’Ecriture : « D'Égypte, j'ai appelé mon fils »…  Le développement de la vie humaine passe certes par une période où beaucoup de nos efforts consistent à développer notre « ce que je peux » un peu pour lui-même, réalisons bien toutefois que la vie véritable n’advient que dans la conciliation entre « ce que je veux » et « ce qui s’impose à moi ».

Concilier ces deux sommets conduit parfois à la Passion, mais ouvre aussi à la vie véritable… donnant à chacun de vouloir et de pouvoir justement. Heureux travail que cette conciliation, il est travail du Royaume ! 

Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj   Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.

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