La multiplication des pains révèle le caractère profondément bon, accessible à la pitié en même temps que réaliste du cœur de Dieu : tout comme Dieu durant l'Exode, il n'hésite pas à offrir le pain matériel avec le pain de la parole, en attendant eucharistique, sacrement de l'amour divin.
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix ! Voici la méditation pour ce mardi de la semaine après l'Épiphanie.
Lecture 1 Jn 4, 7-10
Ps 71
Évangile Mc 6, 34-44
Nous continuons de recevoir les "signes" que Jésus nous fait. Ici, il est saisi de pitié, en voyant une grande foule de gens, parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger.
Il se laisse émouvoir bouleverser, impressionner. Les phénomènes de foules ne le laisse pas indifférent. Même lui n'échappe pas à la foule.
Et quand une masse humaine est réunie quelque part, ça signifie quelque chose, une attente. Le texte de Marc nous dit qu'il se mit à les instruire "longuement". Instruire, éduquer, promouvoir, apporter des valeurs nouvelles, telle est la mission première de Jésus.
Longuement. Pas à la va-vite. Longuement, parce que dest important l'instruction ! Cest la clef de voûte de beaucoup de choses. Jésus fut donc d'abord un catéchiste : celui qui enseigne, celui qui l'ouvre les oreilles" aux choses de Dieu.
Savoir les choses de Dieu et les communiquer en profondeur aux autres, n'est-ce pas là le rôle capital de la catéchèse ? Pour nous aider à entrer en prière, je vous propose cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre (www.jardinierdedieu.fr) Bonne méditation à toutes et à tous. (Père Xavier Bugeme sj).
La vie, elle est à recevoir, à donner, à faire grandir dans l’échange, là où nous sommes avec ce qui s’offre à nous.
Le Seigneur ne cesse de le faire, lui qui ne cesse de débouler dans de nouveaux contextes, rencontrant une multitude de personnes dans des situations infiniment variées. Cette attitude, il nous l’enseigne, dans le quotidien de nos jours, aussi comme ici aux disciples. Ces disciples qui viennent à lui gros d’un souci, d’une préoccupation qui donne avec elle une première solution : renvoyer les personnes, ou alors se ruiner… Bref aller vers de l’impossible… Jésus ne fait qu’une chose, une simple chose : arriver dans la situation, la recevoir, la contempler et, de là, percevoir, discerner, dans un simple mouvement, ce qu’il y a de bon, sous la forme d’une motion, éprouver de la compassion, et puis agir en conséquence souvent sous la forme d’une simple demande adressée avec confiance au Père. C’est bien le chemin à vivre, tout simple… celui qui permet que tout devienne eucharistie. Jésus contemple : il voit la foule, compatissant il éprouve sa détresse, il la sent et, de là, naîtra le long discours qui les confortera, les guidera sur le sentier de la Vie.
De même, devant la question des disciples, il leur demandera d’aller voir combien il y a de pains disponibles. Et, de là, naîtra la parole de bénédiction, et l’action en commun, qui met en mouvement le corps des disciples qui distribuent pour que leurs cœurs s’éveillent au sens profond des gestes posés… Par-là, le Seigneur enseigne chacun, il donne au Royaume de prendre figure dans l’articulation heureuse des différences.
La solution n’est pas plaquée, n’est pas technocratique, elle s’engendre de la situation.
Alors nous pouvons nous le demander vraiment ? Est-ce que les solutions des problèmes que nousavons, ne se trouvent-elles pas dans leur situation même ? Avons-nous besoin d’allerchercher au loin, quelque chose qui se donne là dans la situation où nous nous trouvons, n’avons-nous pas à prendre le temps de recevoir avec confiance etbienveillance la situation pour trouver la solution.
Un peu comme cette petite fille devant un camion encastré dans un tunnel trop petit, propose la solution simple et évidente loin de ce que disaient les adultes prenant la situation de haut : dégonflons les pneus et le camion pourra se retirer… Le Seigneur pourvoie !
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.