Parler du diable aujourd'hui n'est pas bien vu. Il y a ceux qui nient son existence, il y a qui le voient partout ! Mais qu'on le veuille ou non, et sans aller dans les extrêmes, le diable existe et son seul désir est de couper les hommes de l'amour de Dieu. Il existe oui ! Mais attention, il n'est pas et ne sera jamais plus puissant que Dieu. D'ailleurs, il le sait bien. La parole de Dieu que nous allons méditer nous le montre très clairement.
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix !
Je vous envoie la méditation pour ce mardi de la 1ère semaine TO B.
Lecture He 2, 5-12
Ps 8
Évangile Mc 1, 21-28
Jésus n'attend pas.
Dès qu'il a quatre disciples, il entre en action. Et dès la première journée, nous allons avoir une sorte de résumé de toute cette action, c'est la fameuse "première journée de Capharnaüm" : Jésus enseigne, chasse les démons et guérit les malades, il prie... Tout cela devant et avec ses quatre disciples.
Et son premier acte : il se rend à la synagogue, lieu public de rassemblement et de prière, le jour où tout le monde s'y trouve, et il y fait une homélie. Jésus s'insère d'abord dans la vie religieuse classique de son temps.
Mais il ne s'y en enfermera pas : on le verra prêcher dehors, dans la vie profane. Ce sera même beaucoup plus fréquent.
En effet, Marc ne montre Jésus parlant dans le cadre d'une synagogue que trois fois. La troisième, et dernière fois, c'est à Nazareth, d'où on l'expulse, en lui fermant la porte au nez.
Son enseignement porte. Les scribes ne faisaient que répéter des leçons apprises. Jésus se fait remarquer par son autorité souveraine, qui vient de l'intérieur de lui-même.
Encore une notation indirecte sur sa "personne mystérieuse", qui se découvrira un jour comme "divine". Pour le moment, on n'en est qu'à l'étonnement.
Pour nourrir notre prière, je vous suggère cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre (www.jardinierdedieu).
Bonne méditation à toutes et à tous. ( Père Xavier Bugeme sj )
Dans ce passage d'Evangile, il nous est donnée de découvrir profondément la manière de Jésus.
Comprendre comment il vient porter remède à notre situation humaine ... Son action est suivie par certains pour être comprise en profondeur, tel est le rôle de ses disciples, eux qu'il a choisi au tout début de son ministère.
Par ailleurs, son action dès son premier déploiement s'affronte à la condition humaine, celle d'être tourmentée par un esprit mauvais.
Son action nous appelle à cheminer nous-même, tout spécialement dans notre manière de considérer les choses.
« Accompagné de ses disciples » Le combat sans préliminaire a déjà commencé, le combat entre la découverte dans la durée et l’effet dans l’instant... Jésus fait nettement le choix de la révélation dans la durée, en appelant des hommes à le suivre, pas à pas, pour être toujours avec lui, témoins de son action, de sa manière.
Il signifie, par là, que la compréhension de son action prendra du temps, que la signification n’est pas immédiate.
Pourquoi cela ? Parce que notre manière de voir, de comprendre ce qui nous apparaît extérieur à nous est marquée profondément par notre manière de nous concevoir nous-mêmes.
C’est pour cela que l’Evangile dure si longtemps, les disciples ont besoin de tout ce temps pour comprendre qui est Jésus, ce qu’il fait, ce qui compte pour lui.
Accéder à la signification requiert une évolution en notre être, demande une conversion de notre manière de penser, de voir, de comprendre.
C’est à cette aune-là que tout doit être jugé. Cela demande une durée. Dès lors les forces d’opposition à ce mouvement de révélation vont chercher à mettre des bâtons dans les roues à l’accès à la signification véritable en accélérant le mouvement pour le brouiller... Ces forces espèrent ainsi rendre impossible l’accession à la signification parce que tout va trop vite... « Un homme tourmenté par un esprit mauvais », c’est la situation normale de l’homme en ce monde, de tout homme.
Nous sommes, chacun de nous, tourmentés par un esprit mauvais qui sommeille dans la maîtrise qu’il a de notre existence. Il nous tient le plus souvent par pas grand-chose.
Que quelqu’un de plus fort vienne et le combat renaît tout aussitôt. C’est un peu comme lorsque le dentiste vient travailler la dent malade.
Le pic qui porte remède réveille fortement et l’infection et la douleur... Ici, la défense de l’esprit mauvais consiste à faire du bruit, à inquiéter.
En revanche, l’attaque du Seigneur consiste à rendre la personne à elle-même, à lui redonner de pouvoir agir à partir de sa propre liberté. Le Seigneur pourra alors s’adresser à cette liberté nouvellement libérée... pour une union véritable.
Dans un cas, la réaction à l’attaque est instantanée et momentanée, dans l’autre retrouver la liberté pleine demande du temps, un cheminement... Car la liberté, pour être guérie vraiment et capable de s’offrir, doit accéder à la reconnaissance à travers un vrai cheminement. Celui auquel nous convie l’Evangile en son entier.
« Qu'est-ce que cela veut dire ? » Nous sommes donc appelés à ne pas juger trop vite, à prendre le temps de recevoir, de comprendre, de voir, de revenir... de réaliser qu’une parole m’est adressée, qu’à travers ce qui m’arrive autre chose m’est dit pour que je puisse cheminer moi-même, à partir des mes capacités dont j’use librement.
Peser les choses, pour les apprécier à leur juste valeur. Oui Jésus parle avec autorité, oui Jésus agit avec force... mais encore, il ne me demande pas tout de suite de prendre parti... Le chemin que Jésus propose est le vrai chemin par lequel je me dispose à pouvoir lui répondre vraiment.
Le Seigneur ne s’offusquera pas d’une réponse lente si elle est approfondie. Il a bien parlé du temps à prendre avant de construire une tour, d’entreprendre une guerre... Le Seigneur est fiable, il est là, patient, prenons le temps d’aller à lui avec tout notre être vraiment rassemblé.
Au cours de cette semaine, prenons le temps de laisser venir, de considérer ce temps ordinaire qui s’offre pour que nous avancions dans la connaissance du Seigneur... Lui demander d’aller pas à pas vers Lui, avec toute notre humanité.
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.