Jésus guérit, non pour prouver sa puissance, mais pour sauver les hommes. Aussi ne veut-il pas du témoignage que les démons sont contraints de rendre à sa puissance, tout en restant fermés et opposés à son amour sauveur(Père Xavier Bugeme sj)
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs, Paix !
Je vous envoie la méditation pour ce jeudi de la 2ème semaine TO Impaire B
Lecture He 7, 25-8, 9
Ps 39
Mc 3, 7-12
Remarquablement, Marc insiste sur la géographie.
Ce ne sont pas seulement des juifs de la Palestine qui courent après Jésus, mais des gens de toute les contrées voisines : des païens, sans doute, attirés par sa Parole, et par les guérisons qu'il opère. Être missionnaire, c'est cela ! Attirer à l'Évangile.
Poser question à ceux qui cherchent le vrai Dieu. C'est parce que, par sa Parole et ses actes, Jésus annonce la Bonne Nouvelle qu'il est pressé par la foule. Il est entouré et populaire. Alors que les scribes et les pharisiens se sont d'emblée classés dans le groupe des opposants, la "foule", elle, est enthousiaste.
Marc souligne ainsi le contraste, saisissant vraiment, entre l'hostilité dont Jésus fait l'objet de cercles dirigeants...et la popularité dont il fait l'objet de la part des gens simples, des pauvres. Ces foules se retourneront un jour contre Lui. Mais, "any way", pour le moment, elles le cherchent. Pour accompagner notre prière, je vous propose cette réflexion du Père Jean-Luc Fabre (jardinierdedieu.fr).
Bonne méditation à toutes et à tous. ( Père Xavier Bugeme sj).
Les situations ne cessent d’évoluer. L’effort ancien fait entrer dans un nouveau monde, qui demande une nouvelle manière de répondre, de se situer… L’annonce a produit quelque chose, les gens viennent en foule, les esprits mauvais parlent. Rien ne se passait, et là tout s’accélère… Voilà une situation bien humaine : l’engouement, la crise, la passion… après la stagnation, l’inertie, l’indifférence… Voyons comment le Seigneur se situe devant cette nouvelle situation.
Ce que cela dit aussi de notre humanité et comment là où nous sommes nous pouvons en tirer profit… « Jésus se retira avec ses disciples » Jésus se retrouve à la limite de là où peut aller l’homme par ses propres moyens : « au bord du lac ». Il y est avec ses disciples. Ils se sont entendus pour faire ainsi. Il y a entre lui et eux, toute une relation. Il ne va plus vers les gens mais les gens viennent à lui. Ils lui répondent, mais autrement qu’il l’espérait. Il ne renonce pas, il fait face. Il prépare cette nouvelle phase de la rencontre.
Il va les rencontrer autrement, introduire dans sa réponse à lui, un espace de respiration, ouvrir à une perspective, celle de l’horizon qui s’ouvre au-delà du lac, image de la sérénité bienveillante de Dieu, qui nous attend, du silence de Dieu… La foule va venir et s’épuisera sur la grève, se calmera pour se mettre à écouter de nouveau, se mettre à attendre du nouveau… « Se précipitaient sur lui » Il y a cette marée humaine qui monte, qui converge, qui déborde, qui entraine tout devant elle. Il y a un front humain qui risque de tout emporter, briser… la menace de l’écrasement est réelle. Ils veulent pouvoir le toucher pour être guéri, un souci très proche de leur intérêt propre qui ne permet pas de rencontrer l’autre pour lui-même… Une violence sourde. Jésus a prévu un dispositif qui va permettre la parole, la possibilité de voir, de comprendre autrement. Jésus dit « oui » à ces personnes mais il va chercher à les éduquer à leur donner d’aller par eux-mêmes un peu plus loin. Pour cela il s’appuie sur certains avec qui il peut déjà parler : ses disciples. « Ils se prosternaient devant lui et criaient » Les premiers à parler, parlent aussi faussement que ceux qui voulaient tirer de Jésus un profit personnel immédiat.
La parole ne devient parole que dans un dialogue, un échange, que lorsqu’elle va de l’un à l’autre… Si ce travail ne s’opère pas, tout le monde reste à la même position. Rien ne se passe vraiment… Jésus propose d’entrer en dialogue, de découvrir peu à peu, d’entrer dans un temps du devenir… Et pour cela, pour certains, il leur demande de se taire, de quitter leur rumeur intérieure, faire silence, se tourner vers l’extérieur. Pour nous aussi, en nos situations, il s’agit de savoir à un moment, entrer de nouveau dans la situation, ne pas tenir que notre intérêt du départ, ne pas tenir qu’à notre conception du départ mais accepter de se situer autrement, se mettre à écouter vraiment l’autre que j’ai déjà commencé à écouter.
C’est le deuxième départ, là où du vraiment nouveau va pouvoir naître dans la relation avec l’autres. Il en est ainsi entre amis, entre co-entrepreneurs, dans un couple, en cours de négociation, en difficultés d’apprentissage… S’invite alors un troisième qui nous donne, en douceur, de nous relier autrement, de nous mettre à marcher ensemble… Le souffle imprévisible de l’Esprit…
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani.