Curieux ! On assiste à un exorcisme assez spectaculaire et pourtant ce qui frappe les gens, ce n'est pas l'action de Jésus, c'est son enseignement. La guérison ici vient seulement renforcer l'autorité avec laquelle Jésus parle. On n'a jamais vu ça ! La frayeur les prend à cause de cet exorcisme réussi. Mais ils tremblent devant un homme qui peut parler avec une si puissante autorité. Puissante et même étrange, quelque chose d'absolument nouveau.(Père Xavier Bugeme sj)
Mes chers Paroissiens, chers frères et sœurs,
Paix !
Nous célébrons aujourd'hui le quatrième dimanche TO Impaire B.
Première lecture Dt 18, 15-20
Ps 94
Deuxième lecture 1co 7, 32-35
Évangile Mc 1, 21-28
"Ah si Dieu existait, il n'y aurait pas de mal dans le monde." Que de fois on peut entendre une telle réflexion. Que de fois elle jaillit même à notre pensée, lorsque le poids de la souffrance se fait trop lourd.
C'est vrai : entre Dieu et le mal, il y a contradiction. C'est bien pourquoi, dans l'Évangile de ce dimanche, Marc montre que, là où Jésus parle, l "esprit mauvais" fuit.
Attention cependant à bien comprendre son action. Les signes d'un monde renouvelé que le Christ nous donne ne signifient pas disparition immédiate et quasi magique de tout ce qui nous meurtrit. Ils annoncent prophétiquement un monde à venir.
Mais ce monde renouvelé ne peut naître que par la puissance d'un amour s'affirmant à travers la mort. C'est à travers sa passion que Jésus affirmera un royaume de l'amour sur lequel le mal sera sans prises.
Vérité dure à entendre et à comprendre, car elle contredit notre attente la plus spontanée, en nous invitant à découvrir une puissance de Dieu autre que celle que nous désirons. C'est pourquoi Jésus demande qu'on ne diffuse pas ses miracles. Leur signification ne pourra être vraiment comprise qu'au-delà d'une mort qu'il a lui-même assumée, malgré son caractère scandaleux !
Pour notre méditation, je propose que nous nous inspirions de cette réflexion de Monsieur l'Abbé Wolfgang Birrer ( www.cath.ch).
Bonne méditation et Bonne journée dominicale à tous et toutes. (Père Xavier Bugeme sj)
« Voici un enseignement nouveau, donné avec autorité » dit la foule qui a été témoin de la force de la Parole du Christ.
La Parole de Jésus a libéré un homme d’un esprit impur. Le Christ a fait un exorcisme. Situé au tout début de l’évangile de saint Marc, cette libération faite par Jésus nous dit combien le Seigneur souhaite une humanité libérée. Libérée de tout ce qui l’aliène, de tout ce pour quoi l’humanité n’est pas faite pour, selon le projet de Dieu.
Jésus rend à l’humanité sa dignité. L’homme de l’évangile sauvé par Jésus est à nouveau pleinement en possession de lui-même. Il a un cœur et un esprit libres. Libres pour vivre, agir et aimer en homme responsable.
Un homme vivant
La liberté est la condition fondamentale de l’amour. Elle rend l’être humain pleinement responsable. Elle lui donne de se réaliser en tant que personne et lui donne de conduire sa vie avec le Seigneur. Finalement, Jésus rend l’homme de l’évangile à la vie. Jésus fait de cet homme un vivant.
« La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant » écrivait saint Irénée au 2ème siècle :
• Vivant, c’est-à-dire non pas étouffé par des éléments qui l’entravent en aliénant sa dignité humaine et sa vocation d’enfant de Dieu
• Vivant, c’est-à-dire qui accepte de vivre d’une manière responsable, en tant qu’enfant de lumière qui construit sa vie avec le Seigneur.
Le consentement au péché
Une des réalités courantes qui entrave la liberté et la dignité de l’humanité est cet étonnant consentement plus ou moins volontaire de l’être humain au mystère du péché. Chaque fois qu’une liberté humaine dit « non » à Dieu, c’est un « mal » que l’être humain fait. Jésus vient nous en libérer.
L’homme de notre évangile, guéri et libéré de « l’esprit impur », illustre aussi l’humanité pardonnée et rétablie dans sa vocation d’enfant de Dieu.
La puissance de la Parole du Christ agit encore aujourd’hui. Sa parole est vivante. Elle est efficace. Où agit-elle avec la même force libératrice que jadis pour cet homme de l’évangile ? Dans les sacrements que Jésus nous a laissés.
Le sacrement du Pardon
L’aspect de guérison et de libération de liens aliénant la dignité des enfants de Dieu est spécialement présent dans le sacrement du Pardon. Là, d’une manière particulière, la puissance du Christ agit dans le cœur de l’être humain. Là, la puissance du Christ libère le cœur humain pour le rétablir dans sa pleine dignité de personne humaine et d’enfant de Dieu. Là, le Christ ne garde de celles et ceux qui reçoivent le Pardon sacramentel que le meilleur et le plus beau d’eux.
Dans la célébration de ce sacrement – comme dans tout sacrement – le prêtre ne fait que de prêter sa voix, son cœur et ses mains au Christ, de telle sorte que c’est bien Lui, le Christ, qui parle et agit dans ses sacrements.
Participation à l’état de grâce par les sacrements
Par la sainte Communion, Jésus se fait proche de chacun. Il se fait nourriture pour que cette libération faite au cœur de la personne humaine perdure dans le temps et reste bien vivante.
Dans les sacrements en général, notre humanité touche et participe déjà à l’état de grâce où « l’esprit impur » et ses conséquences n’ont plus de prise. Par les sacrements, toute la beauté voulue par le Créateur est déjà donnée à l’humanité et à chacun de nous. Dans ses sacrements, le Christ agit, il nous parle, nous sauve et nous garde dans sa grâce.
Dans la mesure de nos possibilités, profitons-en souvent. Le Christ nous y attend. Il sera toujours fidèle à cette rencontre au plus profond et au plus secret du cœur des siens. Dans les sacrements, on trouve l’espérance et la paix, car c’est toujours le Seigneur vivant et agissant qu’on reçoit.
Amen.
Réflexion recueillie et proposée par le Père Xavier Bugeme sj
Curé de la Paroisse Christ Roi de Mangobo à Kisangani
Commentaires (Total : 1)
Hélène Nzimbu
C est fort coe enseignement merci